Entrave à la liberté de culte : la mise au point de notre ambassadeur à Genève
Par Nabil D. – L’ambassadeur d’Algérie à Genève a répondu aux accusations dont l’Algérie a été l’objet au sujet de la question de la liberté religieuse. Lazhar Soualem a rappelé que les dispositions applicables aux autres cultes sont celles qui sont opposables à l’islam. «L’ouverture d’un lieu de culte doit recevoir l’accord préalable du ministère des Affaires religieuses, après dépôt d’un dossier assurant sa conformité», a-t-il affirmé, en ajoutant que «toute personne qui prêche à l’intérieur des édifices destinés à l’exercice du culte doit être qualifiée et autorisée par l’autorité religieuse de sa confession et qu’en officiant elle doit faire preuve d’intégrité et d’esprit modéré».
La loi en vigueur en Algérie stipule que «le culte doit se dérouler dans un lieu déclaré, approprié et connu», a encore ajouté l’ambassadeur, en soulignant que, toujours selon la loi, «les lieux de culte ne doivent pas servir à des activités partisanes ou politiques et ne doivent pas y être associés», de même que «toute quête d’argent auprès des disciples est prohibée».
«Par ailleurs, a poursuivi Lazhar Soualem, les fêtes religieuses, qu’elles soient musulmanes, chrétiennes ou juives, donnent lieu, en cette occasion, à un repos légal en vertu de la loi n° 63-278 du 26 juillet 1963 modifiée et complétée.» «Cet énoncé reflète la tradition du peuple algérien qui, tout au long de son histoire, a fait preuve de tolérance et d’ouverture à l’égard des autres religions», a-t-il dit, en faisant savoir que les adeptes de l’Eglise protestante d’Algérie «ont été invités, à plusieurs reprises, à soumettre des dossiers aux fins de régularisation». «L’invitation n’a été suivie d’aucun effet», a-t-il fait remarquer.
«Les lieux de culte fermés administrativement ou sur décision judicaire avaient été détournés de leur vocation, puisque des logements d’habitation, des locaux commerciaux, selon l’acte de location, ont été transformés en lieu de culte clandestin et parfois avec des missionnaires entrés en Algérie avec des visas touristiques, ce qui constitue une grave infraction à la loi», a précisé Lazhar Soualem, pour lequel «de telles dérives ne sont ni excusables ni acceptables».
L’ambassadeur a conclu en soulignant qu’«il appartient aux disciples de cette religion de se conformer, comme le prévoit le droit international, à la législation algérienne et non pas le contraire, et ce n’est pas l’agitation dont ils font preuve, chaque année au niveau du Conseil, qui fera progresser la cause de la diversité, de la tolérance et du respect mutuel».
N. D.
Comment (19)