«Je ne tolérerai que deux questions» : le procureur confond journaliste et accusé

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Arrestation musclée de journalistes lors d'un sit-in à Alger en 2019. PPAgency

Par Abdelkader S. – Le procureur général près la Cour d’Alger s’est quelque peu oublié en s’adressant aux journalistes, lors de la conférence de presse qu’il a animée ce lundi au sujet de l’affaire de l’agression sexuelle supposée contre un mineur durant son interpellation par la police. Après un exposé des faits prononcé dans une langue arabe charcutée – le magistrat semble mieux maîtriser la langue de Molière, ce qui est rare dans l’appareil judiciaire algérien ces dernières années –, Sid-Ahmed Merrad a donné la parole aux journalistes.

«Je ne tolérerai que deux questions», a-t-il décrété sur un ton condescendant, en s’adressant ainsi aux représentants des médias nationaux venus en grand nombre entendre du procureur ce qu’il avait à dire à l’opinion publique sur une affaire qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Sid-Ahmed Merrad semble avoir confondu entre journalistes et accusés, peu habitué qu’il est à troquer sa robe noire contre un micro et une caméra. «C’est une gravissime erreur de communication», estiment des spécialistes dans le domaine, qui regrettent que les responsables algériens se croient suffisamment armés pour s’adonner au jeu des questions-réponses, «reléguant la communication à un rôle secondaire, alors que tout est dans l’art de passer le message et de choisir les éléments de langage avec une jalouse précision».

«La corporation a longtemps souffert du mépris de Bouteflika qui n’a jamais daigné lui adresser la parole, préférant s’exprimer sur les chaînes et dans la presse étrangères», rappellent des professionnels qui regrettent que «les journalistes algériens soient ainsi malmenés, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement empêchés de faire leur travail convenablement». «Cet écart de langage, ou ce lapsus, si on veut atténuer la gravité du dérapage du magistrat, est symptomatique d’un métier (le journalisme) exercé avec peu d’égard depuis que celui-ci a été clochardisé au fur des années», soulignent des confrères, qui se disent «profondément attristés par l’état lamentable dans lequel se trouve la profession actuellement».

«Les journalistes n’ont même pas un syndicat digne de ce nom pour, à la fois, les défendre et asseoir les règles qui doivent régir la profession», soulignent-ils en rappelant au passage que la loi sur la presse électronique «constitue le summum de l’avanie faite aux journalistes qui se sont vu ainsi imposer un texte qui ne comporte que des menaces d’emprisonnement et d’amendes et qui ne leur garantit absolument aucun droit». «Comment voulez-vous que le journaliste soit respecté dans ces conditions lorsque, en plus d’être sous-payé, évolue dans un milieu professionnel perverti par de nombreuses pratiques contraires à l’éthique et à la déontologie et miné par les intérêts purement matériels ?» s’interrogent-ils.

«Face à une corporation puissante, qui se respecte, unie autour de la défense des intérêts moraux de la profession, la langue d’un procureur de la République n’aurait jamais fourché pour intimer ainsi un ordre de la manière la plus hautaine à des journalistes qui avaient le droit de poser autant de questions que la gravité de l’actualité nécessite», s’indignent ces confrères qui appellent à la mise en place d’une «véritable organisation syndicale pour mettre fin à cette regrettable décadence et ce honteux avilissement».

A. S.

Comment (19)

    Le kabyle
    8 avril 2021 - 5 h 24 min

    Je crois quand s’enflamme trop vite ds cette histoire qui ne mérite pas autant lau contraire sa va empêcher la justice de faire sont travaille correctement la en donne un micro a des gens en perte de vitesse ds le hirak et je crois vue l’histoire c’est ce qu’il voulait dès le début .

    Dzair2021.
    7 avril 2021 - 14 h 43 min

    Ce garçon est un voyou mal élevé par sa maman comme malheureusement beaucoup d’adolescents qu’on vois dans lès stades de foot non accompagné, dans le tahrik , dans les cafés maures et même après 10 heures du soir sont encore dans lès rues sans que leurs parents se soucient .la décennie noir et lès 20 ans du règne de Bouteflika ont détruit L’Algérie qui est devenu affreuse,sale est méchante.il est temp pour lès journalistes ,les artistes ,les hommes et femmes sages et lès intellectuels avec le président et le gouvernent dénoncent cette mauvaise graine qui veut voir nôtre pays comme la syrie et la libye et si on reste muets on retournera aux années 90 avec une guerre civile .

    karimdz
    7 avril 2021 - 10 h 11 min

    Dans toute enquête, les mis en cause sont présumés innocents jusqu’à preuve du contraire. Il semble que certains journalistes ont oublié ce principe juridique.

    Pas question pour moi de défendre des ripoux et encore moins de salir la Police qui fait un travail pas facile, et qui veille à la sécurité des citoyens.

    Il faut donc laisser la justice faire son travail et faire la lumière sur cette affaire.

    Chicago 92.
    6 avril 2021 - 20 h 17 min

    En privé tout lès Algériens que je connais au USA ,mes contactes et famille en Algérie sont tous contre cette mascarade qui se déroule au pays et en France ou malheureusement une minorité a terni l’image de la communauté et du pays.des gens qui insultent nôtre institution militaire,accusent nos services secret de terroristes et ne respectent pas la police et lès hauts fonctionnaires de l’état qui utilisent lès adolescents et lès manipulent pour accusé lès forces de l’ordre que malheureusement avec la complicité de leurs parents ne représentent ni les patriotes qui sont sortis un 22 février 2019 pour dire non au 5eme mandat et nous sommes tous frères et soeurs et le peuple Algérien.esperant après lès élections de L’APN cette mascarade s’arrêtera et appliqué lès lois contre ses voyous qui veulent nous divisé.

    Anonyme3.
    6 avril 2021 - 18 h 17 min

    @ l’anonyme ,
    le mot berbère,comme le drapeau et la langue sont une création de jacques benêt et lès nostalgique de L’Algérie qui veulent a tout prix divisé le peuple Amzigh de L’EST avec la kabylie et ceux du sud et de l’ouest qui tous ont donné un martyr pour se libérer de leurs graine. Le mot berbère descend dès barbarus chassé de Grèce qui ont rien a voir avec le peuple kabyle qui est amazigh comme le chaoui qui reconnaît son amazighiti ,son drapeau et la langue de sa religion comme officiel.je ne supporte ni Naima Salhi ni le lâche Ferhat Mehenni et ceux qui l’ont ramasser de la rue pour l’adhésion a leurs parti régionaliste et qui ont donné naissances au séparatistes et dès milliers de naima salhi.

      @Naima Salhi alias anonyme3
      7 avril 2021 - 7 h 03 min

      Arrêtes ton khorti et arrêtes de parler de l’insignifiant Mehenni qui est plus détesté par les kabyles eux-mêmes que par toi. Les indépendantistes sont ultra-minoritaires en Kabylie. Tu le sais, mais tu préfères mettre tous les berberistes dans le même sac. Je défend ma culture sans même parler la langue car l’identité ce n’est pas la langue. L’arabophone que je suis ne s’est jamais senti arbe une seule seconde car rien dans ma culture n’est arabe. A chaque rencontre avec de vrais arabes ce sentiment se renforce. Ma grand-mère qui tissait des tapis berbères sans le savoir et portaient des bijoux berbères sans le savoir mais parlait arabe ne peut pas être arabe et je suis sûr qu’ilen est de même pour toi. Arrêtes avec ta division dangereuse entre algériens. La plus part des kabyles que je connais pensent la même chose que moi et sont plus attachés que la moyenne à notre pays. La fierté dans son identité ne peut pas se créer elle est innée, et dire que c’est ton Benêt dont je n’ai jamais entendu parler qui m’a demandé d’être fier de ma culture est complètement…

    veronese21
    6 avril 2021 - 15 h 52 min

    je ne dirai qu’une seule chose. Bien fait pour eux. S’ils et elles avaient eu du cran, ils-elles se@seraient levés comme un seul homme(journaliste) et auraient boycoté son simulacre de conférence de presse. Ils et elles l’auraient «  »dézingué » » dans leurs editoriaux et à la Une de leurs journaux. Le changement ne peut venir d’en haut si ceux «  »d’en bas » » ne changent pas leurs mauvaises habitudes (pas tous heureusement) pour montrer que la Presse constitue véitablement un Pouvoir : le 4éme Pouvoir comme on le nomme dans les démocraties. Ç’aurait été une magnifique leçon de courage, de force et d’unité. Cela aurait généré un vrai scandale, qui aurait donné à réflechir à beaucoup de gens….. Mais malheureusement ils et elles ont raté une belle occasion d’affirmer leur force. La prochaine fois, ils et elles n’auront même pas l’occasion de poser une seule question….A moins d’un sursaut salvateur de toute la profession…..On peut l’espérer un jour fatalement!!!!!

      essaid
      6 avril 2021 - 19 h 52 min

      Bravo pour votre analyse en effet alors que lui
      leur répond avec mépris, comme le faisait autre fois les caids , eux le filmé et essayé de placer un mot
      quelle honte

    Anonyme3.
    6 avril 2021 - 13 h 36 min

    Le procureur ne peut pas répondre au questions tant que l’enquête est en cours.a part AP qui fait son travail de professionnalisme et de patriotisme je ne vois aucun média ou journaliste dénoncé lès Rashad et leurs ennemis amis lès berbères de leurs jeux dangereux de régionalisme et de division et dès dépassements envers nos institution sécuritaire. Pour ce qui est de ce pauvre garçon de 15 ans ,c’est au journalistes et au médias d’éclairer l’opinion et montrer ceux qui l’ont manipuler et qui sont lès vrais responsables qui est a mon avis ses parents et lès leaders du tahrik ou le derniers d’entre eux touche une retraite de 27 millions de centimes par mois et leurs enfants sont bien a l’abri.on ne voit jamais lès enfants de Assoul,Bouchachi,henry said,fernand mehenni,Mohcen ,Tabou ,ghani l’escroc,le harki Aboud,les enfant de Rashad et leurs patrons ZITOT et l’almas qui viens d’intégrer la chabaka et lès financiers qui sont derrière le rideau.il faut une loi interdisant lès gens a filmé lès citoyens et surtout lès femmes et lès enfants en commençant par lès voyous qui l’ont kidnappé de Blida a Alger et l’ont filmer après sa sortie du commissariat.je dis bien c’est du kidnapping prendre un garçon de 15 ans dans une voiture ou autre moyen de transport sans la permission dès parents c’est un kidnapping.

      Anonyme
      6 avril 2021 - 15 h 58 min

      Les ennemis « les berbères » revendiquer son identité devient un danger pour le pays. Tu es pire que Naima Salhi

    Souhila BEN MERABET
    6 avril 2021 - 13 h 29 min

    «Je ne tolérerai que deux questions»…

    C’EST SON DROIT LE PLUS ABSOLU. N’en déplaise à ceux qui cherchent des poux sur la tête d’un FARTASS !!!

    Au suivant…

      Anonyme
      6 avril 2021 - 15 h 59 min

      Justement l’article est là pour dire qu’il n’a aucun droit de dire ça…

    Anonyme
    6 avril 2021 - 9 h 34 min

    99% vont etre este en justice et on sait qui est le 1%, le bon, le tolerant qui a de la Rahma. La justice du telephone.

    Anonyme
    6 avril 2021 - 9 h 31 min

    C’est ca la nouvelle algerie avec de nouvelles methodes de gouvernance.

    Anonyme
    6 avril 2021 - 9 h 15 min

    Le procureur n’est pas là pour défendre le ou les policiers qui auraient fait ça. Il doit dire ce qu’il sait déjà de l’affaire (après l’enquête préliminaire) pour démêler le vrai du faux, puis dire qu’il va enquêter et juger les responsables ni plus ni moins

    Belveder
    6 avril 2021 - 9 h 06 min

    Tout D abord cette affaire d agréssion semble étre une affaire monté de tout piéce dans la ligné des tentatives de déstabilisation
    pour les journalistes ils ont le droit d informé mais il y a plusieurs points ignorés par la presse en Algerie
    Elle se proclame tribunal médiatique
    le secret de l instruction est souvent violé
    la presemption d innoncence n existe pas
    Le droit de réponse n existe pas
    La diffamation est souvent de mise
    dans d autres pays 99% des organes de presse auraient été esté en justice

      Anonyme
      6 avril 2021 - 9 h 24 min

      Il n’y a pas de tribunal médiatique mais une médiatisation d’une accusation extrêmement grave. Ce n’est pas au journaliste de juger. C’est à la justice d’enquêter et de dire la vérité. La loi prévoit de toute façon des sanctions contre les accusations mensongères. Dans tous les pays du monde il y a une médiatisation des bavures policières qui conduisent à des enquêtes. AUCUNE enquête n’aurait été ouverte si ce jeune était parti tout seul déposer plainte et il serait vraiment malhonnête de dire le contraire

        Belveder
        6 avril 2021 - 21 h 13 min

        Tu n as rien compris et ça ne m étonné pas
        Si un jour tu es diffamé va t amuser à avoir un droit de réponse ou une réhabilitation ..traîné les gens dans la boue c est devenu le sport national

          Anonyme
          7 avril 2021 - 11 h 24 min

          S’il y avait des moyens d’éviter la diffamation ça se saurait. Malheureusement c’est le problème du net et des sites hébergés à l’étranger où n’importe quelle procédure d’interdiction devient très compliquée. Concernant les journalistes, ils n’ont que leur déontologie ou leur conscience pour médiatiser une affaire. Dans le cas de cet adolescent le journaliste ne fait qu’un former l’opinion sur un fait qui fait scandale sur le net sans qu’ils soient à l’origine de cette information.

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