Relations entre Rome et Alger : gouvernement et médias italiens parlent de «saut qualitatif»
De Rome, Mourad Rouighi – Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le président du Conseil italien, Mario Draghi, a fait part, hier [mardi], de sa joie d’avoir pu s’entretenir au téléphone avec le président de la République Abdemadjid Tebboune et d’avoir ressenti chez son interlocuteur une «inébranlable volonté» de promouvoir ce partenariat stratégique qui, désormais, sera le trait caractéristique des relations entre l’Algérie et l’Italie.
Un tour d’horizon, nous dit-on à Rome, qui a permis également aux deux hommes d’aborder nombre de thèmes et de tenter de faire converger des idées et des outils d’approche pour dégager des solutions à certaines questions relevant du voisinage immédiat et qui constituent des sources de préoccupation pour les deux pays.
La presse italienne qui a relayé longuement ce premier contact a beaucoup insisté sur le rôle incontournable de l’axe Alger-Rome, notamment dans la recherche de solutions à des dossiers aussi divers que la situation en Libye, la poudrière sahélienne et les violations marocaines au Sahara Occidental. Un rôle qualifié de constructif, sans aucune velléité d’exercice d’influence et encore moins d’interprétation fantaisiste des principes de la légalité internationale et qui, conformément aux souhaits des chefs de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune et Sergio Mattarella, ira crescendo.
Un partenariat fortement voulu par l’ancien Premier ministre Giuseppe Conte, que s’apprête à consolider Mario Draghi, en tandem avec Luigi Di Maio, qui occupe toujours le poste de ministre des Affaires étrangères.
Et l’on commence de plus en plus, à parler dans les cercles mieux informés, d’un «saut qualitatif» dans les relations entre Rome et Alger : une formule qui fait son chemin et qui ne peut que s’imposer, au vu du programme ambitieux concocté par les deux gouvernements et qui accorde au volet économique un intérêt prépondérant.
D’ailleurs, une bonne partie de la presse italienne s’est précisément concentrée sur la dimension économique de ce premier contact dont un des objectifs est de faire avancer les échanges bien au-delà du secteur de l’énergie, englobant des secteurs aussi divers que les start-up, l’agriculture, le tourisme, les infrastructures ou les investissements.
Car, a-t-on pu lire, tant à Alger qu’à Rome, une volonté de structurer un partenariat stratégique «mutuellement bénéfique» existe bel et bien et sera concrétisée autour d’un partenariat qui sache intercepter et générer une convergence d’intérêts entre le besoin de notre pays de diversifier son appareil économico-productif et celui de Rome de renforcer ses positions dans son voisinage immédiat.
Et de fait, nous dit un expert, l’Italie a pris la décision de regarder vers notre pays pour asseoir son rôle en Méditerranée, un espace qui lui est de plus en disputé par des acteurs nouveaux ou anciens.
Et qui mieux que l’Algérie, bien enracinée en cette mer commune, pour l’aider à remettre les choses en perspective et asseoir les peuples riverains dans leur choix de partenariat stratégique.
M. R.
Comment (19)