La réponse semi-codée de Lamamra aux bobards marocains sur le Sommet arabe
Par Abdelkader S. – Durant sa rencontre avec les ambassadeurs des pays arabes accrédités à Alger, ce samedi, le ministre des Affaires étrangères a, en fait, donné la date exacte de la tenue du prochain Sommet de la Ligue arabe. Non seulement il a démenti les balivernes du Makhzen et de ses outils de propagande qui jubilent à l’idée que cette rencontre n’ait pas lieu – dans la logique de sa politique étrangères puérile, Rabat est prêt à saboter tout un sommet rien que pour contrarier son voisin de l’Est –, mais il a expliqué que l’Algérie comptait bien organiser ce rendez-vous qui vise à réduire le fossé qui sépare les pays arabes, plus divisés que jamais depuis le complot du «printemps arabe».
En affirmant que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «compte proposer une date alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe pour la tenue du Sommet arabe à Alger», Ramtane Lamamra, à travers un communiqué de son département, indique clairement que le Sommet se tiendrait au mois de novembre. Peut-être même le 1er novembre, date phare dans l’histoire de l’Algérie, choisie délibérément par le régime marocain pour tuer trois camionneurs algériens à l’aide d’un drone kamikaze de fabrication israélienne et vraisemblablement actionné par des militaires israéliens. Un casus belli auquel l’Algérie n’a pas encore répondu sur le terrain.
S’agissant de la date de la tenue du Sommet d’Alger, les déclarations du secrétaire général-adjoint de la Ligue arabe semble avoir semé la confusion. Ce dernier a, en effet, affirmé que la réunion aurait lieu après le Ramadhan et que la date exacte serait décidée lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères au Caire en mars prochain. Ce qui a fait écrire à de nombreux médias que le sommet pourrait avoir lieu vers la fin mai ou le début juin, d’autres ont évoqué le mois de juillet. Or, le communiqué du ministère des Affaires étrangères est clair. Le mois «alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe» est bien novembre qui a vu de nombreux Etats arabes recouvrer leur indépendance et l’Algérie lancer sa lutte armée.
Une source diplomatique au sein de la Ligue arabe au Caire a confié à Al-Araby que l’Algérie ne serait pas «intéressée» d’abriter un Sommet arabe dans le contexte actuel. Selon le journal à capitaux qataris, les autorités algériennes escomptent la présence de chefs d’Etat et de monarques et non pas celle de responsables subalternes. La source en question a ajouté que l’Algérie a souhaité que certaines crises soient d’abord résolues avant d’accueillir la réunion, en précisant que la dernière tournée du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui l’a conduite en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis, en Egypte et au Qatar n’a pas réussi à aboutir à une «vision globale qui garantisse une participation efficace des acteurs arabes les plus influents». Une des divergences sur laquelle achoppent les pourparlers en vue d’organiser le Sommet consiste en la formulation de la déclaration finale dont Riyad voudrait qu’elle condamne «l’ingérence de l’Iran dans certains pays arabes», ce que Bagdad rejette catégoriquement.
A. S.
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