Impact de la guerre en Ukraine sur l’Italie : les prévisions pessimistes du patronat
De Rome, Mourad Rouighi – Au cours d’une présentation des fondamentaux de l’économie italienne, le président de Confindustria, le patronat italien a prédit une croissance du PIB italien en 2022 de moins de 2%, loin des 4% prévus, et de 1,6% en 2023. De fait, le patron des patrons de la péninsule a anticipé une récession technique au cours des deux premiers trimestres de l’année, qui ne sera pas pour autant récupérée par le retour à la croissance au second semestre 2022. Dès lors, selon Carlo Bonomi, la reprise est clairement reportée à 2023. Carlo Bonomi a assuré que le retour de l’Italie aux niveaux d’avant la pandémie passera du deuxième trimestre de cette année au premier du prochain.
Ce point de presse, convoqué à la hâte, sous le titre «L’économie italienne à l’épreuve du conflit en Ukraine», a permis au président du patronat d’indiquer qu’au cours des deux premiers trimestres l’économie italienne entrera dans une «récession technique» et qu’une intervention du gouvernement est «plus qu’urgente» pour aider les entreprises à surmonter cette situation difficile.
Selon le premier responsable de la Confindustria, le Plan national de relance et de résilience (PNRR) risque de ne pas pouvoir être mis en œuvre dans le contexte économique actuel, dominé par la guerre entre la Russie et l’Ukraine et devrait être modifié.
L’une des raisons sur lesquelles le président de la Confindustria est souvent revenu est l’augmentation des dépenses d’énergie qui entraînera, selon des estimations actualisées, un coût majoré de 68 milliards d’euros sur une base annuelle pour les entreprises, soit 500% de hausse. Carlo Bonomi appelle donc le gouvernement de son pays à avancer sur les réformes et à mieux déterminer les priorités.
L’avertissement du leader industriel s’accompagne de craintes que certains des investissements prévus soient logiquement difficiles à réaliser aux prix actuels. De plus, la pénurie de divers matériaux pourrait rendre difficile la réalisation de certains investissements dans les délais prévus. Il est donc probable que certains projets soient revus à la lumière du contexte actuel.
De même, il a indiqué que le PNRR doit être révisé, puisque la base de prix sur laquelle il a été prévu et conçu a complètement changé et que les prix de référence ont été multipliés par 15 par rapport aux estimations initiales.
Pour toutes ces raisons, Carlo Bonomi insiste pour que des mesures soient prises rapidement et dans le sens de la prise en compte des nouveaux indicateurs internationaux. Sinon, tout le programme de relance sera absorbé par les hausses dues à la guerre en Ukraine et à l’extrême incertitude des marchés des matières premières qui l’accompagnent.
M. R.
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