Le roi Mohammed VI aurait claqué la porte et quitté le Maroc définitivement
Par Karim B. – Le flou règne chez nos voisins de l’Ouest qui traversent une situation similaire à celle qu’a vécue l’Algérie durant le quatrième mandat de Bouteflika. Qui gouverne ? s’interrogent les Marocains depuis que les apparitions de leur roi se font de plus en plus rares et que ses activités nationales et internationales se sont réduites comme une peau de chagrin. L’absence de Mohammed VI et sa récente apparition à Paris, semble-t-il ivre, confirment le malaise qui règne au palais où des indiscrétions parlent d’un accaparement d’un certain nombre de ses prérogatives par une de ses sœurs, sans doute l’aînée, alors que l’inamovible et influent André Azoulay veut imposer son fils Moulay Hassan comme successeur «légal» pour continuer de tenir les rênes le royaume. Ce que lui contestent les frères et sœurs du souverain démissionnaire.
L’inquiétude des Marocains trouve son origine dans les révélations faites par des sources espagnoles au sujet d’une fort probable décision du roi de s’installer définitivement en France et d’abdiquer le royaume précocement car, croit-on savoir à Madrid, Mohammed VI, très amoindri physiquement, souffrirait également d’une grave dépression nerveuse.
Cette vacance du pouvoir risque d’aggraver la situation générale du Maroc, décrite par le journal israélien Haaretz, dans un récent article, comme apocalyptique sur les plans politique et économique. Le pays, exsangue et se trouvant assis sur une poudrière, risque de connaître de graves troubles au regard d’un certain nombre de facteurs déclencheurs, au premier rang desquels la misère qui atteint des proportions jamais égalées après la fermeture des frontières terrestres par l’Algérie et la récente rupture des relations diplomatiques, et le verrouillage de celles de Ceuta et Melilla par les autorités espagnoles qui ont affamé les populations de régions est et nord dont la survie ne dépend que de la contrebande, tolérée aussi bien par l’Algérie que l’Espagne pour éviter une inexorable famine.
La normalisation avec l’Etat hébreu n’aura, elle, apporté qu’humiliation et déshonneur aux Marocains, qui voient leur pouvoir troquer leur dignité contre une hypothétique protection de la monarchie par Israël contre un ennemi fictif, l’Algérie et la lointaine Iran sur laquelle les médias marocains inféodés au Makhzen fantasment au sujet d’un tout aussi imaginaire soutien militaire à l’armée sahraouie. Mais les Marocains ne sont pas dupes et Ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer ouvertement la politique étrangère hasardeuse de leur ministre des Affaires étrangères qui ne fait qu’isoler le pays alors qu’il n’a jamais eu autant besoin des aides extérieures qui lui permettent d’éviter le chaos.
Hier, devant l’Assemblée générale de l’ONU, le président du gouvernement espagnol a glacé les espoirs du régime qui croyait la décision maladroite de Madrid pérenne alors que tout indiquait que Pedro Sanchez et son gouvernement ont tout perdu en s’alignant d’une façon aussi brutale qu’incompréhensible sur la thèse marocaine du plan d’autonomie au Sahara Occidental. Avec Paris, les choses ne sont guère meilleures, la France ayant démontré aux Marocains, en les intégrant dans la liste des pays du Maghreb victimes du chantage au visa, qu’ils n’avaient aucun privilège et que, au contraire, ils sont indésirables sur le territoire français, hormis leur roi qui coule des jours heureux dans un de ses nombreux châteaux hérités de son père ou achetés avec les revenus que lui procurent les richesses marocaines spoliées par la famille régnante prédatrice et sa cour.
Le régime agonisant de Rabat, coincé entre cette quarantaine et la mèche mal éteinte de la révolte rifaine qui finira bien par reprendre de plus belle, cherche un exutoire pour remplacer Mohammed VI par son fils sans trop de grabuge. Il y parviendra sans doute, mais cela ouvrira la voie à une période d’instabilité qui pourrait, si les Marocains prenaient leur courage à deux mains, faire tomber la monarchie et leur permettre de jouir pleinement des ressources financières actuellement concentrées entre les mains d’une poignée d’oligarques qui orbitent autour du roi et qui tiennent le royaume d’une main de fer.
K. B.
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