Hold-up démocratique
Par Mrizek Sahraoui – En tout temps, la France s’est arrogé le droit, comme si elle dut être investie d’un droit divin, de toujours donner aux autres, notamment à l’Algérie, la Russie, à la Chine et bien d’autres pays encore, des leçons de démocratie, sur le respect des libertés d’expression et de la presse. Avec, en sus, la velléité d’imposer à chaque fois de prétendues valeurs occidentales se traduisant, notamment, par le respect des choix du peuple et de sa souveraineté. Sous le pouvoir en place, en France, incarné par Emmanuel Macron, il est fait fi de tout ce qui vient d’être listé. Le régime français est en train de donner au monde la leçon (magistrale) sur le «déni de démocratie», le «mépris du peuple» et de la meilleure façon d’opérer un «hold-up démocratique».
«Mépris du peuple», «déni de démocratie» et «hold-up démocratique», tels sont les mottos repris en chœur par les syndicats, des parlementaires des partis hostiles à la réforme des retraites, elle-même rejetée par 90% des salariés et 70% de Français. Faisant également partie des scansions entendues dans les manifestations, les marches et les sit-in organisés, pour certains, de façon spontanée après que le gouvernement a mis en œuvre l’article 49-3 de la Constitution et, avec plus d’acuité, après que la mention de censure n’a pas été sanctionnée par un vote majoritaire.
C’est dans ce climat d’extrême tension, de risque majeur d’une explosion sociale, dont la référence à Mai 68 revient de façon récurrente dans la bouche des opposants à cette loi, que le président Macron a décidé de prendre la parole. Il s’adressera à la nation à travers une interview prévue ce mercredi dans le journal du 13h des grandes chaînes nationales, TF1 et France2.
Il faut être macroniste pour attendre quelque chose de cette sortie médiatique du chef de l’Etat, dira un parlementaire, qui précise son propos en affirmant que, depuis 2017, il (Emmanuel Macron) a habitué les Français au parlage jamais suivi d’actes concrets avec un impact réel et tout aussi palpable sur la vie des gens. Il ne sait faire que ça, a-t-il fustigé depuis la salle des pas perdus de l’Assemblée nationale à l’occasion d’un direct.
A son arrivée, Emmanuel voulut faire de la France une start-up nation, un mandat et le début de son second plus tard, il en a fait une sick nation. Une nation malade par une politique que celui-ci a menée au pas de charge dès l’entame de son règne au service d’une poignée d’oligarques, mais au détriment du peuple qui pourrait se souvenir à l’occasion des futures élections.
Emmanuel Macron a eu une grande occasion d’entrer dans l’histoire par la grande porte, il l’a ratée par excès d’un égo sans commune échelle, griffent des députés.
M. S.
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