Cette demande liée à l’Algérie que le rabbin de France a exprimée sur i24
Par Kamel M. – Le grand rabbin de France a appelé, sur i24 News, à une action ciblant les cimetières juifs en Algérie. «Il est important qu’un grand plan de rénovation des cimetières juifs en Algérie soit mis en place», a, en effet, affirmé Haïm Korsia, «quelques jours après son entretien avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna», précise la chaine franco-israélienne.
«Il y a eu un grand plan de la rénovation des cimetières français en Algérie. Les cimetières chrétiens ont été traités, les cimetières juifs aussi pour certains et pas du tout pour d’autres», a-t-il précisé, en ajoutant que «la grande innovation est que dans le voyage du président [Macron, ndlr] en août dernier, auquel je n’ai pas pu assister car j’étais atteint par le Covid, j’avais demandé au président de maintenir son déplacement au cimetière israélite de Saint-Eugène [Bologhine, ndlr] à Alger et la délégation a pu voir l’état pitoyable du cimetière», a-t-il souligné.
«Le monument des soldats morts pour la France m’est aussi très cher. La grande nouveauté, c’est qu’après la visite d’août 2022, les présidents algérien et français ont convenu par un commun accord que la responsabilité des cimetières incombait aux deux pays et au consistoire de France», a poursuivi le rabbin qui a demandé au Quai d’Orsay un «plan financier pour pouvoir entretenir les tombes», note i24 News. «Nous pouvons aussi être en coordination avec des associations qui veulent aider à entretenir ou à rénover les cimetières dégradés», a insisté Haïm Korsia qui s’était exprimé, en août 2022, sur l’annulation de son voyage en Algérie pour, officiellement, des raisons de santé.
«J’ai fait le test parce qu’il fallait le faire dans le protocole du voyage [en Algérie] et je ne pensais même pas être positif parce que je ne souffre d’aucun symptôme ; en fin de compte, je me rends compte que je le suis, il faut me plier aux règles habituelles», avait-il justifié au micro de Radio J. «Ce que j’ai pu mesurer, c’est extraordinaire, c’est l’attente autour de ce voyage, c’est-à-dire le nombre de messages que j’ai reçus de personnes qui me disaient qu’elles aimeraient elles aussi se recueillir sur les tombes de nos ancêtres, voir ou revoir l’Algérie», avait dit Haïm Korsia.
«Moi, ce qui m’importait surtout, c’était le déplacement au cimetière de Saint-Eugène à Alger, parce que le consistoire […] a toujours cette responsabilité sur les cimetières [juifs] en Algérie, cela relève de notre responsabilité», avait-il fait remarquer, en expliquant qu’une personne proche de l’institution qu’il dirige allait «régulièrement» en Algérie où elle «travaille sur le respect des tombes, leur entretien et le regroupement». «Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens qui rêveraient de pouvoir aller sur les tombes des ancêtres, c’est quelque chose qu’il faudra faire donc, je ne peux y aller maintenant, mais j’espère y aller un jour ou l’autre pour pouvoir ouvrir cette possibilité», avait souhaité le rabbin sur les ondes de la radio communautaire juive qui émet à partir de Paris.
Haïm Korsia avait, par ailleurs, démenti que son retrait de la liste des personnes qui devaient accompagner Emmanuel Macron ait été exigé par les autorités algériennes. «Il n’y a eu aucune pression, le président [Macron] m’a invité, j’ai reçu mon invitation alors que les uns et les autres ont dit ce qu’ils ont voulu dire ; l’Algérie m’a donné mon visa, il n’y avait aucun problème, c’est juste qu’il faut respecter les règles [sanitaires] qu’on s’impose tous en société», avait-il assuré. «Sur le principe, cela a révélé qu’il y a une demande et qu’il n’y a pas de raison que ceux qui sont originaires de Tunisie et du Maroc puissent se recueillir sur la tombe de leurs parents et que ceux d’Algérie ne puissent pas le faire», avait-il renchéri.
Interrogé sur les réactions hostiles que la nouvelle de sa venue en Algérie a suscitées sur les réseaux sociaux, le responsable religieux français avait répondu que «quand la haine vient des uns et des autres plutôt que la volonté de rapprochement, il y a des résultats concrets dans l’histoire du monde». Et d’assumer sans hésitation son soutien au régime de Tel-Aviv : «Jamais je ne renierai la proximité que nous avons tous et que nous revendiquons en Israël.» «Honnêtement, ces critiques ne me gênaient pas parce que ce n’était pas la position de l’Algérie qui m’a donné un visa, donc elle accepte que je vienne ; mieux, elle demande que je vienne», avait-il argué, en considérant que «traiter Israël d’apartheid est une insulte au bon sens».
«Que des gens ne soient pas heureux de ce que je vis et je fais pour Israël, c’est leur affaire. Mais l’idée, c’est quand même qu’il y a un lien à reconstruire avec l’Algérie. Je vous le redis, je vois la tendresse que certains ont pour ce pays qu’ils n’ont pas connu ; moi, je n’ai pas connu l’Algérie, je n’y suis pas né, je connais ce pays par ce qu’on m’en a raconté, c’est quand même quelque chose d’émouvant de pouvoir y aller», avait conclu le rabbin.
K. M.
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