L’OTAN se renforcera-t-elle de deux nouvelles «recrues» à Vilnius ?
Une contribution d’Aziz Ghedia – Depuis quelques jours, on ne parle que du sommet de l’OTAN qui se tiendra du 11 au 12 juillet dans la capitale de la Lituanie, Vilnius. Ce nom sonne bien. Comme Ulysse, le roi d’Ithaque, qui a vécu de longues péripéties lors de son aventure en Méditerranée. Cette histoire, racontée par Homère, dans son Odyssée avait eu lieu, en Grèce, berceau de la civilisation hellénique qui a donné comme legs la civilisation occidentale telle qu’on la connait aujourd’hui.
Qui jouera le rôle d’Ulysse aujourd’hui ? Est-ce celui qui est embourbé dans une aventure guerrière qui n’en finit pas malgré l’apport en armes de différents modèles et calibres et en monnaie sonnante et trébuchante qui provient de cet Occident que d’aucuns diront décadent ? Vous l’aurez certainement bien compris, il s’agit bel et bien de Volodomyr Zelensky, le président de l’Ukraine, qui attend avec impatience que l’OTAN le déclare apte à adhérer à cette organisation, officiellement de défense mais qui fait de la cobelligérante au vu et au su de tout le monde. Si la Russie de Poutine semble fermer les yeux jusqu’à maintenant sur ces agissements «otanesques», c’est parce qu’elle veut éviter une troisième guerre mondiale qui sera, nul doute là-dessus, catastrophique pour l’humanité tout entière. Voilà pour le préambule.
Maintenant, pour revenir à la question posée (comme titre) au début de cet article, gageons que cette réunion se terminera en queue de poisson, c’est-à-dire sans décisions notables qui puissent inverser le cours des évènements en Ukraine. On promettra, certes, beaucoup de choses à l’Ukraine, mais il n’est pas question que ce pays fasse d’ores et déjà partie de l’OTAN. Pour la simple raison qu’il est encore en guerre, que sa contre-offensive n’a pas donné les résultats escomptés et que son adhésion dans l’immédiat à l’OTAN provoquera systématiquement l’usage de l’article 5 de cette organisation et donc la déclaration de guerre contre la Russie de tout l’Occident collectif. Une chose très difficile à gérer par la suite.
Mais, déjà, bien avant la tenue de cette réunion de l’OTAN, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a promis d’envoyer des armes à sous munitions à l’Ukraine qui, malgré sa contre-offensive tant vantée, particulièrement par LCI et BFM TV, n’arrive pas à progresser sur le champ de guerre. Question : qu’en est-il du Traité d’Human Rights Watch de 2008 interdisant l’utilisation de ces armes ? Ou alors, les traités qui émanent de cette ONG (bien américaine) ne s’appliquent-ils pas sur le pays à la bannière étoilée ? Des questions qui resteront sans réponse car quand, on est l’hégémon et qu’on tient à le rester, on se permet tout.
Pour rappel, durant la Guerre d’Algérie, les forces coloniales avaient bien utilisé du napalm sur des populations civiles alors que ces armes étaient aussi interdites par les conventions de Genève.
Quant à la deuxième candidate à l’adhésion à l’OTAN, la Suède, il est presque certain qu’elle y siégera, la Turquie ayant, apparemment, levé son veto et ce malgré l’absence de garantie concernant l’extradition de certains éléments du PKK qu’elle réclame depuis de nombreuses années. Mais, comme en politique, on n’a rien pour rien, il semblerait que, pour avoir assoupli ses décisions concernant l’adhésion de la Suède à l’OTAN, Recep Tayyip Erdogan ait reçu des promesses pour faire partie, en si peu de temps, de l’Union européenne.
A. G.
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