Une nouvelle tête à abattre

Par R. Mahmoudi – Après les ministres de l’Education nationale et des Affaires religieuses, le président du Haut Conseil de la langue arabe fraichement installé, un autre réformateur courageux qui se révèle, est depuis quelques jours dans le collimateur des islamo-conservateurs qui orchestrent toute une campagne de dénigrement contre lui et son programme sur les réseaux sociaux.

Il est accusé, lui, de «révisionnisme» et de délivrer «un blanc seing» aux ennemis de la langue arabe et même d’en être un, après avoir déclaré, il y a quelques jours, que l’arabisation de l’université était une erreur et qu’il n’y avait rien d’antinational à ce que les cadres de l’Etat, y compris les ministres, s’expriment dans la langue de Molière. Il a surtout voulu expliquer que la langue arabe en Algérie ne se développera pas par les discours inquisiteurs, ni par l’exclusion, mais par de vraies réformes et par une vision clairvoyante. Plaidant pour la réforme de l’école, le président du Haut conseil de la langue arabe, Salah Belaïd, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, en déclarant que «certains conservateurs ont tort de s’opposer à un saut qualitatif (dans le domaine de la réforme), parce que nous serons condamnés par l’histoire». 

Lancée sur sa page Facebook par l’incoercible député pro-Erdogan Hassan Aribi, cette campagne de diabolisation va, à coup sûr, s’intensifier dans les prochains jours, à mesure qu’approchent les élections. Les islamistes n’ont, en effet, rien d’autre à proposer aux Algériens que de jeter de l’opprobre sur toute velléité de réforme. Les seules réformes qui les intéressent, ce sont celles qui peuvent leur permettre d’accéder au pouvoir ou de leur accorder davantage de privilèges et de postes dans les Assemblées. 

R. M.

Comment (16)

    Bachir DAHAK
    8 décembre 2016 - 14 h 25 min

    L’arabisation est un alibi
    Ce débat me renvoie à cette année 1985 où le Ministère de l’Enseignement Supérieur avait signé une Convention avec le Royaume de Jordanie afin d’y envoyer dix-sept enseignants algériens ( Maitres Assistants, Chargés de Cours etc ) issus de plusieurs universités du pays pour maîtriser leur connaissance de l’arabe. Il s’agissait d’enseignants qui enseignaient déjà en arabe mais qui avaient besoin de se perfectionner .
    Nous étions accompagnés par les deux conseillers à l’arabisation du Ministre; ils disparurent de la circulation quelques heures après notre arrivée à Amman.
    A l’Université d’Amman , nous avons été dirigés vers un laboratoire de langues en même temps que des roumains , des italiens et des portugais. L’enseignante palestinienne , chargée du labo, n’imaginait pas un seul instant qu’elle avait en face d’elle des gens qui parlaient parfaitement l’arabe dès lors que nous refusâmes de répéter après elle « kitaboun » et que le doyen du groupe (Abdelkader Taibouni paix à son âme) lui expliqua dans la langue d’Al Jahid qu’il y avait maldonne. Un haut responsable de l’Université , avec qui nous avions parlé deux jours durant, exprima son étonnement et nous proposa alors que chacun rejoigne le cours qui correspondait à sa spécialité.J’ai donc rejoint un amphi de Droit et j’ai vu arriver un enseignant, au fort look britannique, entamer son cours de Droit International par un  » Good morning » .Une demi heure après , pas un seul mot arabe ne sortit de la bouche de cet enseignant jordanien car en réalité , dans ce pays frère qui se proposait de nous mener vers une maîtrise de l’arabe, aucun cours ne se faisait en arabe , en dehors des Lettres et de la Chariaa. Une heure après , tous les enseignants algériens se retrouvent sur le parvis de l’université après avoir constaté, chacun dans sa spécialité, que rien ne se faisait en arabe. Le même haut responsable revient vers nous, faussement catastrophé, pour nous dire que nous allions prendre des articles de la presse et lesétudier ensemble.Du bricolage de l’arabisation cautionné par des conseillers à l’arabisation avec la bénédiction de Mr Bererhi , lui qui, en privé, disait tout le mal qu’il pensait de l’arabisation. Dépités par ce grand pataquès, abandonnés par les deux conseillers de l’arabisation qui nous avaient pourtant parlé du grand sérieux des jordaniens , nous décidâmes d’aller nous plaindre auprès de notre ambassadeur qui, autre grande surprise, n’était autre que Abderrahmane Cheriet , l’ancien patron de la RTA, grand chambellan de l’arabisation et grand serviteur de Mohamed Cherif Messaadia. Après nous avoir fait attendre une heure, il commença à nous écouter après avoir reconnu qu’il n’était pas au courant de notre présence à Amman. Les trois premiers enseignants qui prirent la parole le firent instinctivement en français avant que l’ambassadeur ne nous lance , comme une insulte, « Sar , koulkoum mfernssine !!! » . Le cauchemar continuait et je me rappelle lui avoir dit dans un arabe choisi » Rassurez-vous , monsieur, nous allons chercher dans le quartier, peut-être qu’il existe une ambassade d’Algérie pour les francophones « . En fin de compte, Mr Cheriet nous intima l’ordre de ne pas créer de grabuge avec l’Université d’Amman et de patienter que l’on nous trouve des solutions. Il se foutait totalement du fait qu’une convention signée par son pays était royalement bafouée , il a été jusqu’à douter de notre sincérité de vouloir effectivement nous perfectionner en arabe . Certains d’entre nous décidèrent de se rendre à Damas où effectivement tous les cours de l’Université étaient donnés en arabe. Résultat des courses : les jordaniens , malgré leur malhonnêteté, ont protesté officiellement à Alger à l’occasion du déplacement du Roi Hussein et c’est ainsi que dix-sept enseignants algériens furent suspendus et privés de salaires pendant plus de six mois sans que le Ministère ne se soit prononcé sur le rapport détaillé que nous lui avions adressé à propos de cette mascarade d’arabisation.

    Anonymous
    8 décembre 2016 - 3 h 32 min

    Le français est notre butin
    Le français est notre butin de guerre Dixit Kateb Yacine, reste la langue du savoir n’en déplaise
    Quasi la totalité des anciennes colonies ont garder la langue de l’ex puissance coloniale, Francophone, Anglophone, hispanophone et même lusophone, cela bien entendu la quasi totalité des pays latino-Américain et l’ensemble des Nations Africaines. Chez nous malheureusement cela reste un complexe qui a la peau dur.
    Au fait pourquoi notre pays était mieux considéré et nos diplômes reconnus dans le monde entier dans les années 70/80, grâce à la langue Arabe bien sûr !! cette dernière s’arrête à l’Aéroport pour les gens qui connaissent le monde.

      TheBraiN
      8 décembre 2016 - 8 h 23 min

      Pathétique
      Vous comparez votre pays , votre peuple qui avait sa langue , sa culture et sa religion avec des tribus d’indiens et de bantous (avec toue ma considération pour ces populations tout aussi respectables que la notre) qui n’avaient ni langue ni religion ?
      La colonisabilité , encore et toujours, dont parlait Benabi !!!

      Pathétique !

        Anonymous
        9 décembre 2016 - 1 h 29 min

        Ces tribus d’indiens que vous
        Ces tribus d’indiens que vous dénigrez, avaient et ont encore et toujours leurs différents dialectes et croyances,
        apprendre et travailler ou utiliser une langue étrangère comme Outils de travail et de développement n’a rien de
        Pathétique M l’Arabisant !
        Sans rancune

          TheBraiN
          11 décembre 2016 - 9 h 46 min

          Mais oui bien sur !
          1-Je respecte tous les peuples, toutes les cultures, toutes les religions , toutes les croyances (ou non croyances) et , contrairement à vous , je n’ai même pas besoin de le prouver .
          2-Ces tribus d’indiens , avec tous mes respects et j’avais bien précisé qu’elles étaient tout aussi respectables que nous, n’avaient pas de langue ce qui n’était ni insultant ni méprisant .
          3-Pour l’outil de travail , je pense que la logique , si vous étiez de bonne foi dans votre supposée ……logique ,serait , pour vous, de plaider pour l’usage de l’Anglais ou du Chinois pas du Français !
          Je note, avec stupeur , l’usage du mot « développement » à la limite de l’insulte ..
          Tenez je vous mets au défi de me citer un seul pays d’Afrique qui se soit développé en utilisant le Français comme outil de travail et de développement !!!!!
          4-Je suis , en toute modestie, meilleur francophone que vous mais surtout , avec toute la fierté , beaucoup moins francophile que vous .
          No problemo !!!

    lhadi
    7 décembre 2016 - 13 h 49 min

    homme du passé et du passif
    Je trouve regrettable qu’on veut diluer la politique dans les jeux de miroirs de la société spectacle, et qu’on ne prenne pas la mesure de soulever la problématique d’ordre politique facteur de cicatrices, de fractures, des inégalités et d’exclusions.« 

    Au jour d’aujourd’hui, Le Président de la république, isolé dans sa citadelle médicalisée de Zeralda, est déconnecté de la réalité. Loin des souffrances du peuple Algérien naufragé dans les difficultés quotidiennes, il vit dans son monde.

    Faible et affaibli, Il n’a plus le regard de l’esprit et le coup d’œil de l’intelligence pour qu’on le considère comme un homme d’Etat d’avenir.

    Confronté à une crise globale qui touche à la fois la vie économique, sociale, politique, idéologique et morale, il n’a pas su mettre en œuvre une politique qui allie la conscience révolutionnaire à l’efficacité du monde moderne. Ainsi sa politique est une vraie menace pour que tout bascule dans le rien et que nous allons vers une catastrophe. Son entêtement, sa cécité mentale sont source à moyen terme de vide et à long terme de chaos inéluctable. 

    Forgé par ses certitudes, il régente le pays d’une façon désastreuse, hypothéquant l’avenir du pays et des générations futures. La consistance de sa feuille de route est de modifier l’atmosphère pour en finir avec les mêmes erreurs et les mêmes errements.

    Il importe, sans délai, de mettre fin à cet anachronisme de type monarchique que constitue à notre époque et dans un pays comme le nôtre, le pouvoir personnel.

    La révolution algérienne a mis fin à la domination absolue, ce n’est pas pour vivre aujourd’hui sous le régime de la présidence absolue.

    En disant cela, j’espère que le vent de l’insurrection des consciences soufflera sur la société civile afin qu’elle comprenne que le Président de la république n’est plus l’homme de la situation.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Rascasse
    7 décembre 2016 - 13 h 03 min

    L’anglais se généralise à
    L’anglais se généralise à grand pas même dans les pays arabo-obscurantistes, les chinois les japonais tous les pays européens même les allemands parce qu’il savent que le savoir le bisness est tributaire de l’anglais alors que nous nous sommes la investi de la mission de sauver el iraab oua dama fi akhirihi el madjroura bil kessrati( sic la galette) etc etc etc à ce rythme nous aurons l’air de massai ( peuple minoritaire du Kenya) dans un monde qui nous éjectera 100 en arrière à cause de touts les médiocres au commandes

    Farid
    7 décembre 2016 - 11 h 53 min

    Réagissez les patriotes
    A tout les Algériens qui aimeraient voir leur pays sortir de l’ornière du sous développement,du fanatisme religieux et de la misère intellectuelle,il faut se battre pour imposer vos espoirs et vos idées,il faut faire face a l’hydre arabo-islamiste drivée par la scélérate association de bonimenteurs nommée Oulama…qui se reveille et attaque toute personnalité Algerienne,qui oeuvre pour le bien etre des Algeriens…ne leur laissez pas le champ libre..car ils finiront par faire de ce pays,un emirat inféodé au clan des wahhabite..et ils vous decapiteront sur les places publique..soutenez ceux qui se battent pour vous..et l’article ci joint est revelateur….

      Erdt
      7 décembre 2016 - 23 h 03 min

      Bien dit faraud. C a nous les
      Bien dit faraud. C a nous les républicains démocrates d’agir aussi,car eux sont très actifs. C islamo conservateurs s’accrochent a  » leurs constantes » comme fonds de commerce,c tout ce qu’ils savent faire,en dehors de ça ils sont nuls,inutiles pour le pays et pour l’humanité!! Iqra !!!! Que ce soit français ou chinois!!! L’essentiel c coller au monde moderne,le monde des sciences,qui innove et produit les biens que c conservateurs consomment sans les avoir produits!! Ils aiment bien les smart phones les 4/4 et autres médicaments que leurs constantes ne produiront jamais!

    TheBraiN
    7 décembre 2016 - 8 h 52 min

    N’importe quoi
    Du pur délire de la part de ce pseudo-responsable , surement coopté par beni-3amisme ,
    Parler de « réformes » c’est à la mode depuis le début des années 80 , on réforme tout et n’importe quoi pour , ensuite, réformer les réformes déjà réformées .
    Ce « responsable » pourrait-il nous dire s’il serait possible à un ministre Français de s’adresser à son peuple en Allemand ???????
    La déliquescence et la médiocrité atteignent de telles proportions que la logique en arrive à se perdre !
    C’est qui ce bonhomme d’abord ???

      Anonymous
      10 décembre 2016 - 14 h 30 min

      Tous nos présidents et
      Tous nos présidents et ministres s’adressent au peuple Algériens dans une langue qui maîtrisent très mal, si on peut appeler cela une langue, car ils s’expriment dans une charabia et mélange du Français et de l’Arabe, cela fait un peu Créole !!
      Dire que la majorité de nos concitoyens particulièrement les 40 ans et plus ne comprennent que très peu la langue Arabe. Parlons nos langues et dieu sait qu’elles sont belles et riches.
      Cordialement

        TheBraiN
        11 décembre 2016 - 9 h 53 min

        Quelques vérités !
        1-Ces responsables qui s’adressent à leur peuple en Français ne maîtrisent même pas eux-mêmes , à part quelques exceptions, cette langue mais le font par « snobisme » et peut-être pour « faire sérieux » .
        Il n y a qu’à voir un certain chef du patronat incapable de lire des discours rédigés dans n’importe quelle langue !
        2-La majorité des Algériens de plus de 60 ans , (les gens de 40 ans ont été à l’école 100 pour cent arabisée et les moins de 60 ans dans l’école bilingue à moitié arabisée) ne maîtrisent pas l’arabe ….classique tout comme la majorité des Égyptiens ne maîtrise pas l’arabe classique .
        Je parle d’arabe Algérien que tout le monde utilise, y compris ces responsables, lorsqu’ils vont faire leurs courses .
        3-Le Français n’a jamais été et ne sera jamais notre langue parce que , tout simplement , il nous avait été imposé à une certaine époque comme le Punique l’avait été à une toute autre époque et ça c’est un fait !!!!

    AMAR MOKHNACHE
    6 décembre 2016 - 19 h 13 min

    AFFRONTER LA CONTRADICTION
    Faire de la politique c est surtout s exposer a la contradiction et c est de bonne guerre que les mouvements de l oppositions puissent porter des critiques aussi acerbes soient elle ! etre competent c est avoir l assurance dans ce que l on entreprend et posseder les arguments a meme de faire taire la contradiction!!! On constate malheureusement que chaque fois que la contradiction des interets s exprime ON CRIE A LA DESTABILISATION….PAR CETTE ATTITUDE ON NE REND PAS SERVICE AU PAYS et on ne permet pas l emergence des competences!!!! et puis la meilleure maniere de rendre service a la langue nationale c est de la structurer par le savoir , creer une accademie de la langue arabe ,,,des agences du dictionnaires , intensifier la traduction du livre universitaire …..DIRE que c est pas important pour un ministre de parler une autre langue cx est une honte! qu il nous montre au moins un ministre europeen s exprimer avec une autre langue! il n a pas ce droit! squ il puisse parler darja , tamazig…c est permis mauis parler francais c est un comportement de  » colonise »!!! c est dommage que l universite soit tenue a l ecart des grands evenements qui secouent le pays…elle aurait pu par son activisme neutraliser se type de comportement qui ne sont en fait que des ecarts malvenus….

    Erracham
    6 décembre 2016 - 18 h 08 min

    Sus aux réactionnaires!
    Les islamo-conservateurs s’enhardissent chaque jour parce que nous nous laissons faire, nous les laissons braire et cracher leur venin. L’absence de réaction de notre part leur fait penser que nous sommes coupables. Certes, nous nous taisons pour ne pas entamer des querelles stériles avec des gens malhonnêtes intellectuellement, tétus, à la solde de puissances étrangères. Il faut que ça change! Mettons-les dans notre collimateur et répondons à leurs insinuations! Dénonçons leur allégeance et leur alliance aux vrais ennemis de l’Algérie, leur hypocrisie, leur pratiques illégales, et leur traitrise. Que la honte et l’opprobre changent de camp! Investissons les plateformes de chat et les meda sociaux! Faisons-leur voir de toutes les couleurs! Quand nous les présenterons sous leur vrai visage, il n’auront qu’une envie, se cacher. Apprenons autant de langues étrangères que nous voulons pour nous ouvrir la voix du savoir, de la technologie et de la science pour ne pas être les derniers de la classe. Même en Arabie Saoudite, l’anglais est prédominant. Le pays où l’on parle plus anglais est…. la Chine et les Chinois sont jaloux de leur culture et de leurs langues. Monsieur Arribi, vous devriez vous y mettre si vous êtes capables d’apprendre autre chose que des idioties.

      Anonyme
      6 décembre 2016 - 22 h 36 min

      Tres bien dit.
      Tres bien dit.

      Le Tlemcenien
      7 décembre 2016 - 7 h 56 min

      Bien dit, cependant Il ne
      Bien dit, cependant Il ne merite pas d etre appele mr, sujet-merdokhan lui va bien, commencons par le commencement

Les commentaires sont fermés.