ONU : rejet d’un texte proposé par Washington pour condamner les propos d’Abbas
Le texte rédigé par les Américains appelait le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas à «s’abstenir de commentaires antisémites» et voulait traduire la «préoccupation sérieuse» du Conseil de sécurité face à des remarques qui «comportaient d’ignobles injures antisémites et des théories conspirationnistes infondées, qui ne servent pas les intérêts du peuple palestinien et de la paix au Moyen-Orient».
Abbas s’est attiré un rare consensus de condamnations de la part des Israéliens, des Américains, des Européens et de l’ONU en suggérant, lundi, que les massacres perpétrés contre les juifs d’Europe durant l’Histoire étaient moins dus à l’antisémitisme qu’à leur rôle dans la société, notamment dans le secteur bancaire.
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, avait reproché au président palestinien de répéter «certaines des insultes antisémites les plus méprisantes». Mahmoud Abbas a présenté ses excuses et assuré vouloir «renouveler notre condamnation de longue date de l’Holocauste, le crime le plus odieux de l’histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes».
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a dit sur Twitter refuser ces excuses. Les Etats-Unis ont bloqué, à deux reprises, des esquisses de textes du Conseil de sécurité exprimant l’inquiétude de l’organe onusien sur les violences dans la bande de Gaza, où près de 50 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début d’un vaste mouvement de protestation fin mars.
Israël a, de son côté, annoncé son retrait de la course pour un siège au Conseil de sécurité. «Après des consultations avec nos partenaires, y compris nos bons amis, l’Etat d’Israël a décidé de reporter sa candidature à un siège au Conseil de sécurité», indique un communiqué de la mission israélienne auprès des Nations unies. C’était la première fois qu’Israël tentait de remporter un siège au Conseil de sécurité. Aucune explication n’a été fournie sur ce retrait mais des diplomates ont indiqué qu’il était devenu clair qu’Israël allait perdre au profit de l’Allemagne et de la Belgique lors du vote le 8 juin.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, avait indiqué, le mois dernier, que les pays arabes faisaient «tout leur possible pour bloquer le vote sur la tentative d’Israël d’obtenir un siège au Conseil de sécurité».
R. I.
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