L’exemple de l’ANP

L’efficacité de la riposte de l’ANP face à l’attaque terroriste sur le site gazier de Tiguentourine a démontré encore une fois le haut niveau de professionnalisme de notre armée, qui lui permet de rivaliser avec les meilleures armées du monde. C’est une leçon que les Algériens n’ont pas manqué de tirer avec fierté d’autant plus que le recul et de nouvelles informations font apparaître plus nettement les visées des terroristes qui ne se limitaient pas à une prise d’otages mais à créer un événement à l’impact sécuritaire et politique désastreux pour l’Algérie. Si l’ANP n’avait pas riposté avec une telle célérité et rigueur professionnelles, on en serait sans doute encore à «négocier» avec les terroristes et, au bout, fatalement une catastrophe pas seulement économique mais surtout humanitaire dont on devine l’ampleur. Il y a de quoi s’enorgueillir, pour les Algériens, d’avoir une armée capable d’intervenir dans ces situations difficiles en fonction des seuls intérêts de notre pays, sans ingérence ni interférence extérieures. Certes, comparaison n’est pas raison, mais pourquoi les autres secteurs (civils) n’ont-ils pas la même efficience dans notre pays ? C’est la question inévitable que l’on se pose quand on constate l’incurie qui continue de marquer certains secteurs au point où il n’est pas rare d’entendre les gens dire que rien ne marche pas dans ce pays, que ce soit dans l’administration, la santé, le sport ou l’éducation, pour ne citer que les cas directement perceptibles par les citoyens. Pourtant, l'intelligence des Algériens est la même partout, le niveau des compétences est élevé, alors que manque-t-il ? Le sens du devoir ? L’agent de sécurité, Mohamed-Lamine Lahmar, était un civil, il n’a pas hésité à appuyer sur le bouton d’alarme alors qu’il était menacé de mort et a sacrifié sa vie par devoir patriotique. Il savait ce qu’il devait faire dans cette situation et il l’a fait. C’est sans doute l’absence de discipline, d'organisation, de sérieux, d'engagement, bref, de patriotisme au sens large du terme, qui pousse certains secteurs civils vers l’indolence, voire l’irresponsabilité.
Kamel Moulfi