La Coface et la présidentielle de 2014 : «L’issue de la succession de Bouteflika est imprévisible»
Deux ans après le déclenchement du «printemps arabe», l’Algérie continue de trôner comme une exception face au déferlement de violence et d’instabilité politique qui ont soufflé sur le monde arabe. La dernière étude livrée à ce sujet par la compagnie d’assurance spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation, Coface, a tenté d’examiner les raisons, tant politiques qu’économiques, qui ont permis à l’Algérie de ne pas sombrer dans l’anarchie que continuent de connaître plusieurs pays de la région. Les experts de la Coface estiment d’emblée que «les protestations populaires (…) récurrentes en Algérie» ne représentent pas «une réelle menace pour le régime». Pour eux, les événements vécus par notre pays durant la décennie noire ont beaucoup pesé dans l’émergence de cette «exception algérienne». «Après le traumatisme de la guerre civile larvée des années 1990, la population aspire plus au calme qu’à une expérience révolutionnaire, en dépit du mécontentement populaire», relèvent les rédacteurs de cette analyse qui mettent également en exergue le fait que «grâce à la manne des hydrocarbures, le pouvoir a les moyens d’atténuer la contestation politique et sociale, en prenant, par exemple, depuis début 2011, diverses mesures comme la hausse des salaires dans le secteur public ou l’augmentation des subventions». La Coface constate, par ailleurs, que les chambardements vécus par les pays arabes n’ont pas réellement influé sur le cours des évènements en l’Algérie, comme le démontre l’échec cuisant des islamistes aux dernières élections organisées dans le pays. «Dans ce contexte, les élections législatives de mai 2012, marquées par un niveau élevé d’abstention, n’ont pas conduit à la prééminence de partis islamistes, la coalition nationaliste au pouvoir ayant conservé la majorité.» Quant à la prochaine échéance politique qui attend le pays, l’élection présidentielle d’avril 2014 en l’occurrence, la Coface pense que «le président Abdelaziz Bouteflika ne devrait pas briguer un quatrième mandat». Elle note cependant qu’après l’éviction début 2013 des dirigeants des deux principaux partis de la coalition gouvernementale, «l’issue de sa succession est imprévisible à ce stade». Sur le plan sécuritaire, la compagnie relève que «la situation sécuritaire s’est relativement améliorée», tout en précisant que «l’activisme de groupes islamistes radicaux et terroristes s’est intensifié aux frontières sud du pays, comme en témoigne l’attaque du complexe gazier d’In Amenas en janvier 2013».
Amine Sadek
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