L’Algérie nouvelle zone de transit de cocaïne et d’héroïne vers l’Asie
Connue pour être un des territoires de transit du cannabis marocain vers différentes régions du monde, l’Algérie est en train de s’imposer comme une zone de passage des drogues dures (cocaïne et héroïne) en provenance d’Afrique, à partir de l’Amérique latine et à destination de l’Asie. Le constat fait froid dans le dos. Et ce sont les services de la Sûreté nationale qui le livre à l’occasion du forum organisé par la direction de la communication et des relations publiques de la DGSN, au niveau de l’école de police de Châteauneuf. Selon l’exposé présenté par Azzedine Merazka, le responsable du service de lutte contre la drogue relevant de la police judiciaire, le conflit malien a contraint les réseaux de trafic de drogue à procéder à une réorganisation des voies de transit, alors qu’auparavant le nord de ce pays constituait une de leurs pistes privilégiées, en raison de la protection dont ils jouissaient de la part des groupes terroristes. La «marchandise» emprunte donc d’autres circuits, comme le Sénégal, le Niger et le Burkina Faso, avant d’arriver en Algérie et de poursuivre son chemin vers l’Asie via, notamment la Turquie, la France et le Qatar. Selon la DGSN, le mode opératoire des trafiquants de drogue a également changé, puisque la cocaïne ou l’héroïne est stockée dans l’estomac et extraite à l’arrivée par le biais d’une intervention chirurgicale. 75 à 80% des drogues saisies étaient destinées à sortir du territoire national, d’après M. Merazka, ce qui confirme que l’Algérie continue d’être une zone de passage importante des stupéfiants. Concernant les statistiques relatives aux saisies effectuées par les services de la sûreté nationale, le représentant de la DGSN annonce que la police a mis la main sur plus d’un kilogramme d’héroïne, 7 kilos de cocaïne et quelque 57 tonnes de cannabis durant l’année 2012. Pour les cinq premiers mois de l’année en cours, les saisies ont été de 13 tonnes de résine de cannabis. Mais le marché qui a littéralement explosé c’est sans conteste celui des psychotropes, dont les saisies sont passées de 160 000 comprimées en 2011 à plus de 267 000 en 2012, pour pratiquement doubler durant le premier trimestre de l’année en cours, atteignant 422 682 comprimés récupérés.
Amine Sadek
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