Dehors, les filous !
Par A. Zakad – J'étais militant du FLN dès 1969 (carte n°16.221), kasma II, cellule 1, Alger-Centre. M. Boumehdi était alors avec nous, gentil, timide, mignon. Nous croyions à ce FLN composé de petites gens de La Casbah (dockers, ouvriers, travailleurs des quelques entreprises nationales). On y discutait de socialisme et de la Révolution agraire. Les villages socialistes étaient alors lancés. On assurait le service d'ordre lors des manifestations culturelles, brassard au bras, on allait planter les arbres à Larbatache. Nous étions jeunes, nous étions crédules, nous étions beaux. Un jour de 1973, Kaïd Ahmed, le responsable de «l'appareil du parti» pénètre dans la salle de réunion et nous annonce : «Les frères, je vous quitte, j'abandonne. Chacun pour soi !» Depuis, le FLN est devenu une boîte à musique où les chefs d'orchestre qui se succèdent manipulent la baguette pour diriger les tambours, les barytons et les cors de chasse. Chasse à l'argent s'entend. Ou étiez-vous, chefs et cadres du FLN d'aujourd'hui, sinon en train de sucer votre pouce ou de voir d'où viendrait le vent ? Et c'est ce vent que vous attendiez qui vous emportera. Foi d'un vieux militant qui croit toujours à l'Algérie heureuse et à son FLN propre qu'il convient de sauvegarder dans une cassette, comme un bijou transmis de mère en fille. Dehors, les filous, vous n'êtes pas dignes de nous, nous les premiers militants crédules, sincères et qui croyons toujours à ce pays.
A. Z.
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