Cacophonie silencieuse

Par Kamel Moulfi – L’Algérie s’est remise aux rumeurs pour répondre à la soif d’informations sur ce qui se passe vraiment et non pas sur ce que la façade offre comme paysage politique. A la cacophonie qui vient du FLN, mêlant le discours tonitruant de Saïdani et les velléités de riposte de Belayat, est opposé un silence lourd qui provoque toutes sortes de lectures alimentées justement par les «confidences» à propos de ce qui se fait dans les coulisses. Cela donne une situation caractérisée par ce que l’on pourrait appeler «cacophonie silencieuse», inhabituelle sur la scène politique, accoutumée plutôt aux polémiques, débats vifs, démentis, mises au point… Rien de tout cela, les partis semblent prudents, ne sachant sans doute pas comment les événements vont évoluer, finalement aussi spectateurs que le commun des Algériens qui, lui, ne paraît pas être intéressé par ce qui se trame dans le sérail. Vu de loin, tout se passe normalement comme l’avait fait remarquer, il y a quelques mois, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Lui-même semble aller contre vents et tempêtes, poursuivant sa tournée dans les wilayas, lançant des travaux, inaugurant des réalisations, annonçant des rallonges budgétaires et prononçant des «petites phrases» devant les sociétés civiles locales, mais destinées en fait à l’opinion publique nationale. Les appréciations de Saïdani qui le confine dans un rôle d’«exécutif», l’excluant du jeu politique et des enjeux qui se précisent au fur et à mesure que l’échéance présidentielle se rapproche, le laissent visiblement indifférent ou alors aurait-il reçu la «consigne» de ne pas y répondre. C’est dans ce brouillard que les rumeurs interviennent et reprennent le dessus à un moment où le discours officiel prétend aller vers la transparence dans la communication institutionnelle. On comprend ce qui s’apparente à de la désaffection chez les Algériens qui préfèrent s’occuper de leurs propres problèmes et ignorer jusqu’à la crise algéro-marocaine.
K. M.
 

Commentaires

    Rabah
    7 novembre 2013 - 13 h 23 min

    Les fins de règnes se
    Les fins de règnes se déroulent généralement de la sorte :

    -Les partants refusent de partir en s’accrochant désespérément à leurs postes et veulent gagner à tout prix car ils savent ce qu’ils vont perdre.

    -Les prétendants se tirent dans les pattes pour en être les seuls ou principaux bénéficiaires.

    Malheureusement de nombreux pays ne se sont pas relevés d’une transition mal gérée ou précipitée et ont plongé corps et biens dans le chaos.

    Que Dieu protège notre pays d’un tel sort vers lequel l’obstination et l’égoïsme de bouteflika le poussent irrémédiablement.

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