Saïdani porte atteinte au Président en tant que ministre de la Défense et chef des forces armées

En dénigrant avec un acharnement jamais égalé un des piliers de l’institution militaire algérienne, ses services secrets, ce n’est pas le patron du DRS que le secrétaire général du FLN vise, mais le président de la République. En effet, le Département du renseignement et de la sécurité relève directement de l’autorité du chef de l’Etat, à la fois en tant que ministre de la Défense et chef suprême des forces armées. Or, lors de sa dernière sortie, Amar Saïdani a proféré de graves accusations à l’encontre de cette entité à qui il attribue ce qu’il qualifie d’échecs et de manquements. Cette attitude du secrétaire général du parti allié au président Bouteflika a de quoi surprendre. Des observateurs ne manquant pas, d’ailleurs, d’y voir un lien avec sa dernière escapade française, où il s’était éclipsé durant deux semaines, sans donner aucun signe de vie. Au lendemain de son séjour parisien, et dès son retour en Algérie, Amar Saïdani s’est directement tourné vers un média électronique connu pour ses positions affichées en faveur des intérêts politiques et économiques français, qui sert de seule et unique tribune à ses critiques – débridées mais néanmoins calculées – contre les services de renseignement algériens. Si échec du DRS il y a, le premier à en assumer la responsabilité n’est autre que le président de la République sans l’aval duquel aucune action ne peut être menée par les services que dirige le général de corps d’armée Mohamed Mediene. Il en va ainsi de l’opération de Tiguentourine, où l’ordre de donner l’assaut ne pouvait émaner du seul patron des services secrets ou du chef d’état-major, la décision relevant, avant tout, du domaine politique. Il en est de même pour tous les faits évoqués par Amar Saïdani dans ses dernières déclarations, dont l’objectif caché semble être celui de nuire au président Bouteflika dont il simule, par ailleurs, le soutien indéfectible pour un quatrième mandat. Amar Saïdani agit-il pour le compte d’officines étrangères qui veulent affaiblir le redoutable service du renseignement algérien, reconnu de par le monde pour sa parfaite maîtrise des dossiers du terrorisme et de la criminalité, et qui a pu, durant toutes ces années, repousser les tentatives de déstabilisation de l’Algérie ? L’attitude anormale de celui qui a été coopté à la tête du FLN résonne comme un écho au «qui tue qui ?» sous une nouvelle consonance, exécutée cette fois-ci, non pas par des félons recrutés en Europe, mais par le chef d’un parti membre de l’alliance présidentielle. Ce qui devrait, aux yeux des initiateurs de cette nouvelle action de discréditation et de diabolisation de l’armée algérienne, rattraper l’échec cuisant des actions précédentes, lancées depuis le milieu des années 90, qui n’ont fait que renforcer la cohésion autour de l’ANP. Le président de la République réagira-t-il à cette énième rebuffade d’Amar Saïdani ou le laissera-t-il continuer à porter atteinte à sa propre personne, en tant que premier responsable de l’institution militaire ?
M. Aït Amara

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