Grève des journalistes d’«El-Ouma» et de «La Nation arabe» à Oran

Après avoir subi, des années durant, le diktat de leurs employeurs, les employés du secteur de la presse écrite, en général, et les journalistes, en particulier, commencent à se révolter contre les conditions, de plus en plus difficiles, d’exercice de leur métier. Si les travailleurs du quotidien Liberté avaient donné le ton il y a quelques mois en allant jusqu’à bloquer la parution du journal, une première dans l’histoire de la presse privée algérienne, ceux de plusieurs autres organes ont, visiblement, fait tomber le mur de la peur pour aller à la conquête de leurs droits les plus élémentaires. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’action du collectif des journaux El-Ouma El-Arabia, en langue arabe, et La Nation arabe, d'expression française, en décidant de recourir à la grève et de ne pas faire paraître les deux publications aujourd’hui samedi. Le collectif des travailleurs des deux organes révèle, dans une déclaration, que le propriétaire de ces publications, un sénateur du FLN, a tout simplement refusé de signer les virements de paye. «Ce n'est pas la première fois que les travailleurs sont payés avec 8 et 10 jours de retard, et le problème empire de mois en mois, indiquent les protestataires, expliquant les motivations de leur action par la répétition des retards dans le paiement de leurs traitements. «Lassés d'attendre un salaire payé au gré des humeurs et qui n'arrive jamais à temps, les journalistes et les employés sont contraints aujourd'hui d'aller jusqu'au bout de leurs légitimes revendications, quitte à débrayer et à porter plainte.» Ils menacent de porter sur la place publique la crise qui secoue leurs publications au cas où une solution définitive n’était pas trouvée à leurs préoccupations. «Au cas où le problème s'aggrave et se complique, nous alerterons avec plus de détails l'opinion publique», affirment-ils. Des journaux de la presse privée (le Quotidien d’Oran, El-Khabar, El-Adjoua…) ont été traversés à plusieurs reprises par des mouvements de protestation de leurs employés qui reprochent à leurs patrons de dormir sur les milliards attribués par la publicité de l’Anep pendant que la majorité d’entre eux restent mal payés et ne bénéficient pas, pour beaucoup, de la couverture sociale.
Amine Sadek
 

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