Retraités algériens en France : la décision d’expulsion annulée

Les retraités algériens menacés d’expulsion d’un hôtel parisien où ils vivent depuis des dizaines d’années ont eu enfin gain de cause. «La mobilisation de toutes les bonnes volontés a permis de surseoir à l'expulsion des vieux travailleurs du 73, rue du faubourg Saint-Antoine», annonce dans un communiqué parvenu à notre rédaction Chafia Mentalecheta, la députée de la communauté algérienne établie en France. La députée remercie, suite à cette décision, «les élus de la ville de Paris pour leur prise en compte de la détresse de ces vieux travailleurs et leur engagement à trouver des solutions de relogement digne et pérenne», et tient à témoigner «un grand respect pour nos aînés qui ont su garder la tête haute malgré la tourmente». Chafia Mentalecheta salue, notamment, «le travail de l'association Droit Au Logement qui va continuer son suivi et son action auprès des chibanis». La députée avait alerté dans un précédent communiqué l’opinion publique française et algérienne : «Au mépris de toute décence, de vieux travailleurs émigrés, retraités et pour certains malades, résidant dans un minable et insalubre hôtel meublé sis au 73 rue du faubourg Saint-Antoine ont été forcés à plier bagage», soulignant que «ces personnes qui s'acquittent régulièrement de leur loyer depuis plus de 30 ans se voient aujourd'hui face à une injonction de quitter les lieux sans proposition de relogement», et dénonçant en outre le fait que ces travailleurs à la retraite soient «réduits à l'immigration kleenex, bons à jeter à la rue (…) après avoir été l'immigration ouvrière en participant à la construction et à l'enrichissement de la France». Aujourd’hui, Chafia Mentalecheta salue «la réactivité des médias algériens qui ont démontré que l'autre rive n'était pas insensible au sort des siens». Dans un précédent communiqué, la députée avait estimé que le sort réservé à ces retraités, après toute une vie de labeur en France dans des conditions très difficiles, «est inacceptable dans le pays des droits de l'Homme et la crise, quelle que soit son ampleur, ne doit pas faire régner l'indifférence». Chafia Mentalecheta en appelait aux responsables politiques français afin qu'ils «agissent dans les plus brefs délais pour trouver une solution pérenne de relogement décent». Elle en appelait également «à la solidarité du gouvernement algérien pour que nos ressortissants âgés et malades ne se retrouvent pas à grossir les rangs des sans domicile fixe, ce qui aurait pour conséquence la perte de leur dignité et de leurs droits». La situation difficile des Algériens en France a été mise en avant dernièrement suite à la mort d’un sans-papiers lors de son transfèrement vers l’aéroport de Roissy pour son expulsion vers l’Algérie. Le nombre d’Algériens vivant en France est estimé à environ cinq millions, faisant de notre communauté installée en France la première du Maghreb.
Meriem Sassi
 

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