Lamamra emboîte le pas à Sellal et exclut toute intervention militaire en Libye
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, exclut formellement toute intervention militaire de l’armée algérienne en Libye. «Aucune intervention militaire n'est prévue en Libye pour l'heure, mais il est question actuellement de réunir les Libyens, à travers un dialogue national, une réconciliation nationale et la consolidation des institutions démocratiques», a indiqué le ministre qui s'exprimait, aujourd’hui mercredi, à Alger, en marge de la conférence sur «le rôle des femmes dans la cohésion familiale et la stabilité sociale». Le ministre vient ainsi démentir l’information selon laquelle des troupes militaires algériennes sont parties en opération en Libye. Des «rumeurs» qui persistent malgré un premier démenti formulé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en août dernier. Ramtane Lamamra estime que l’apport de l’Algérie pour le règlement de la crise libyenne est beaucoup plus politique, axé sur l’organisation d’un dialogue national pour aboutir à «la réconciliation» entre l’ensemble des antagonistes et les franges constituant le peuple libyen. Selon lui, les initiatives algériennes en faveur d'un dialogue national en Libye ont eu un écho favorable au niveau international. Il se félicite, ainsi, de l'approbation par le Conseil de sécurité de l’ONU, dans sa dernière résolution, de la proposition de durcir les mesures visant à empêcher l'acheminement d'armes vers la Libye. Une résolution proposée, entre autres, par l’Algérie. Le refus de toute intervention de l’armée algérienne, rappelle le ministre, découle de ses principes qui rejettent toute ingérence dans les affaires internes des pays. Bien équipée militairement et expérimentée dans la lutte contre les groupes terroristes qu’elle mène depuis presque un quart de siècle, l’armée algérienne a été vivement sollicitée pour jouer un rôle plus «offensif» dans la stabilisation de la Libye, qui sombre dans le chaos après le renversement par l’Otan du régime du colonel Mouammar Kadhafi. En outre, Lamamra doute que le ministre français de la Défense ait dit que les armées algérienne et française envisagent d’intervenir ensemble en Libye. Selon lui, la visite attendue du chef d'état-major français, samedi prochain à Alger, n’a aucun lien avec les développements survenus dans la région. Ramtane Lamamra assure qu’il s’agit d’une visite ordinaire annoncée lors de la venue en Algérie du président français, et qui s'inscrit dans le cadre des visites de responsables français et des échanges entre les deux Etats.
S. Baker
