Le général Nezzar répond à Ziari et fait de nouvelles révélations sur le 5 Octobre 1988

Qui êtes-vous donc, M. Ziari ? Vous êtes connu pour avoir été révoqué des rangs de la DGSN. Je ne sais pas pour quelle raison. Je sais seulement qu’en règle générale, ce sont les ripoux qu’on vire de la police. J’ai l’impression que vous en gardez une haine que je ne m’explique pas. Je ne vous connais pas personnellement. Je vous ai entendu intervenir sur les événements de la décennie noire qui a entaché le pays et je vous ai trouvé réaliste et très connaisseur en la matière, votre fonction de policier oblige. Mais que vous a-t-il pris, depuis un certain temps, à invectiver à tout va ? Récemment, sur votre mur Facebook, vous vous êtes laissé aller à ce que vous croyez être des jugements constructifs, mais qui ne sont, en fait, que des divagations. Ce qui est navrant et déplaisant, ce n’est pas tellement ce que vous écrivez, car, après tout, c’est votre droit de faire n’importe quoi et de vous en prendre à qui vous voulez. Ce qui est, par contre, fort regrettable pour vous, c’est que vous faites preuve de trop de présomptions (ce qui, d’ailleurs, reste à voir). Ce que vous écrivez intéresserait plus d’un psy, car il dénote d’une personnalité à part. Vous êtes, M. Ziari, quelqu’un d’emballé, de léger, d’insensé, d’inconséquent, d’emporté, de farfelu et – je dirais même – d’inconscient. Voyez-vous, en synonymes, je peux citer tout le Larousse et cela vous irait très bien. Je vous signale que ce même Larousse dispose d’une qualification pour des gens de votre acabit.
En ce qui concerne le général Toufik
Voyons, d’abord, ce que vous avez écrit sur le général à la retraite Mohamed Mediene (1). En vous relisant, je m’aperçois que je ne me suis pas trompé sur les qualificatifs que je vous ai attribués, car vous avez encore une fois démontré que vous étiez un poltron, un couard, un pleutre, un péteux, une poule mouillée, et j’en passe… Ah ! J’en oublie un ; celui-là vous va très bien : vous êtes un Lâche avec un grand «L». Sinon, pourquoi avoir attendu maintenant pour le dire ? Pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant pour éviter qu’on dise de vous que «vous tirez sur des ambulances» ? Mais, pardi !, le général Toufik n’est pas une «ambulance», il est d’une autre trempe ; celle que vous ne pouvez jamais espérer atteindre quoi que vous en pensiez ou écriviez.
En ce qui me concerne
En ce qui me concerne, vous reprenez le verbiage éculé (2) qu'ont utilisé bien avant vous tous ceux à qui les arguments font défaut. Oui, j'ai appartenu à cette catégorie de gens qui ont apporté leur concours à la Révolution et j'en suis fier. J'ai écrit mon parcours lors de la guerre d'Indépendance et je n'ai pas à en rougir, car, en ce qui me concerne, tous ceux qui m'ont côtoyé peuvent en témoigner. Eux savent que je n'ai jamais triché avec la mort et mes états de service en sont la preuve irréfutable. Et sachez que j'ai choisi l'Algérie bien avant ma mère, pour paraphraser Albert Camus. Ceux qui ont en usé avant vous – et vous par ricochet – oublient que 15 000 de ces «soldats français» qui, dans votre bouche, est une péjoration insultante – ont déserté l'armée française et rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale. Ne vous en déplaise à tous, j'étais officier et non pas soldat comme vous le prétendez ou «soudard», qui a sabré des Algériens, comme vous le suggérez. En désertant, j'ai ramené la connaissance. Sans ces connaissances dont j’ai tiré des règles, vous n'auriez pas demandé des comptes à Nezzar sur les événements de 1988, mais vous auriez pleuré des milliers de morts causés par la bêtise et l'ignorance de ces «coureurs de steppe» dont parlait le colonel Lotfi à Abane Ramdane, et qui ont pullulé en Algérie pendant fort longtemps. Sachez qu'un grand nom que vous chérissez et que chérissent beaucoup de vos pairs – c’était mon responsable direct – s'est fait éjecter manu militari par moi-même parce qu'il voulait faire tirer les hélicoptères sur les manifestants. Cet incident s'est déroulé dans la salle des opérations en présence de l'ensemble des officiers et des personnels qui en étaient témoins. Je me suis toujours abstenu de décrire l’atmosphère délétère dans laquelle les valeureux soldats de l’ANP avaient dû œuvrer au rétablissement de l’ordre dans le strict respect de la loi. Ces hommes, qui n’étaient pas formés pour ce genre de mission, étaient souvent nourris et blanchis par les citoyens qui leur savaient gré de leur abnégation et de leur discipline, malgré le manque de moyens. M’accuser d’avoir «massacré les manifestants» en octobre 1988, c’est insulter ces jeunes conscrits que vous prenez, sans le dire, pour des machines à tuer pour peu qu’ils en eussent reçu l’ordre. Et alors même que je multipliais les consignes verbales et écrites pour éviter tout débordement, il s’en trouva qui, habitués à la manigance et la conspiration au sein de la hiérarchie militaire, allèrent jusqu’à fantasmer sur une présumée tentative de putsch, bien que l’action fût clairement ordonnée par le Président lui-même.
Et puis, après tout, M. Ziari, n'oubliez pas que malgré tous vos griefs, j'étais le premier ministre de la Défense nationale algérienne et je ne suis pas arrivé à cette fonction par les intrigues dont vos semblables sont si friands. Je suis le premier militaire à abandonner les rangs de l'ANP et le poste de ministre de la Défense nationale à l'âge de 55 ans et de mon plein gré et, six mois plus tard, mes fonctions politiques. Je suis aussi le premier à avoir écrit sur les jours sombres qui ont suivi l'Indépendance suite au conflit fratricide entre les Wilayas historiques et sur les événements de 1988, en donnant ma version des faits au journaliste Sid-Ahmed Semiane (SAS), dans son livre «Ils parlent». J'ai écrit mes mémoires et je ne pouvais naturellement pas oublier 1988 que j’ai évoqué dans mes livres «Arrêt du processus électoral» et «Le procès de Paris».
J'ai affronté les magistrats de Paris et de Genève sur, justement, les événements de 1988 et 1992, et ils n'ont rien pu faire à ce jour. J’aurais aimé que vous apportiez des critiques et des controverses à mes écrits. Mais au lieu de cela, vous palabrez et polémiquez pour rien. Vous n'affrontez pas les véritables problèmes et vous vous cachez derrière vos écrits qui n’ont rien de consistant. Alors, M. Ziari, trêve de plaisanterie et arrêtez de vous trémousser ainsi ; les danseuses du ventre sont déjà assez nombreuses comme ça ! Il n’y a pas pire bassesse que de se cacher derrière Internet, ce lieu de rencontre des hyènes et des vautours. Les aigles, ma foi, sont rares dans nos contrées par les temps qui courent.
Le général à la retraite Khaled Nezzar
P. S. : Je ne vous réponds pas parce que j’aurais prêté quelque attention à vos récriminations, mais pour en finir une fois pour toutes avec ces forfanteries hypocrites qui altèrent la vérité et faussent le jugement.
(1) «S’il y a bien quelqu'un qui a une très grande responsabilité dans la destruction du pays et les atteintes aux droits de l'Homme, c'est bel et bien, l'ex-patron du DRS, le fameux Mediene qui devrait être jugé par un tribunal populaire».
(2) «Pour les tueries d'octobre 88, s’il y a bien quelqu'un qui devrait être jugé par un tribunal populaire, c'est bel et bien l'ex-soldat de l'armée française, le sinistre général Nezzar».

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