Des éléments du général libyen Khalifa Haftar interceptés à la frontière par l’ANP
Nous apprenons de sources bien informées que quatre éléments du général libyen Khalifa Haftar ont été interceptés par l’armée algérienne. On ne sait pas dans quel but ces Libyens ont franchi la frontière algérienne, mais il semblerait que leur chef aurait «exigé» des autorités algériennes que ses hommes soient libérés. Le général Haftar est connu pour être l’homme lige des services français et américains. Son rapprochement avec l’Egypte revêt un caractère «purement tactique», ont révélé des sources proches du dossier à Algeriepatriotique. Le très hégémonique général libyen est connu pour ses positions radicales qui freinent toutes les initiatives visant à réconcilier les belligérants libyens et à créer un front commun contre les groupes islamistes armés. Il veut exclure le camp de Tripoli qu’il assimile à des «terroristes» de toute négociation, empêchant ainsi toute solution qui inclurait les deux camps du gouvernement national. «Cette approche maximaliste signifie la reprise, à terme, de la guerre civile», alertent nos sources.
L’Armée nationale populaire, qui verrouille hermétiquement les frontières depuis l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine en janvier 2012, multiplie les découvertes d’armes destinées à des opérations à l’intérieur du pays. La Libye constituant ainsi la première menace pour la sécurité de l’Algérie, vu l’étendue de la frontière qui lie les deux pays et le chaos qui y règne depuis le renversement et l’assassinat du colonel Kadhafi. Dans ce brouillamini libyen, le général Khalifa Haftar, qui fut l’un des premiers officiers de l’armée libyenne à se retourner contre Kadhafi bien avant le «printemps arabe», était exilé aux Etats-Unis où il était pris en charge par la CIA en Virginie.
A son retour en Libye en 2011, envoyé par les services secrets américains pour prêter main forte à l’opposition armée, conduite par les islamistes, il est «infiltré» au sein du Conseil national de transition, une sorte de Parlement provisoire, avant d’être propulsé chef d’état-major de l’armée libyenne. Mais ses «alliés» islamistes finissent par le lâcher en raison de sa collusion avec Washington dont il est l’agent. En 2014, il crée sa propre armée parallèle chargée de protéger les champs pétroliers pour le compte des Américains et des Français.
Autoproclamé «maréchal», Khalifa Haftar mène une guerre par procuration contre les groupes islamistes armés sous la férule des puissances occidentales, tout en s’érigeant comme l’unique personnalité capable de diriger ce pays complètement démembré.
Il reste à savoir pourquoi il a envoyé ses hommes clandestinement en Algérie et qui lui en a donné l’ordre.
Karim Bouali
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