Après moi le déluge !
Par Kamel Moulfi – Les walis, dont beaucoup sont de nomination récente, vont recevoir, demain, les instructions du gouvernement pour le difficile passage menant aux élections législatives qui se tiendront à la veille du prochain Ramadhan, autant dire dans un contexte social habituellement tendu et qui le sera plus encore dans une conjoncture économique difficile pour le pays, avec quasiment rien à distribuer pour la paix sociale. Au contraire, il sera certainement question d’austérité, maintenant que s’estompe l’espoir de voir le prix du baril remonter suffisamment, au moins au niveau des 50 dollars fixés pour le budget établi dans la loi de finances pour 2017.
La question que se posent les walis est facile à deviner : où trouver l’argent pour les dépenses publiques locales ? Tout le monde sait qu’il y a énormément à faire pour remédier à la situation dégradée que connaissent les villes et villages du pays et dont le spectacle est étalé à chaque grosse intempérie, directement sur la voirie, comme celle qui s’est abattue sur le pays il y a quelques jours. A Bechar, exemple significatif, encore une fois, des maisons et des rues ont été inondées. Cette wilaya, et particulièrement son chef-lieu, font pourtant l’objet d’une attention spéciale à cause des inondations récurrentes entraînées par les fortes pluies.
Mais les dysfonctionnements et les insuffisances dans la prévention persistent. Tant que les pertes occasionnées à la population étaient compensées par des indemnités consistantes grâce à un prix élevé du baril, les responsables n’avaient pas à se soucier de ces impondérables climatiques qui troublaient de temps à autre leur gestion locale routinière. Aujourd’hui, les comportements doivent changer, car rien n’autorise le moindre optimisme du côté du marché pétrolier international.
Dans cette situation grave, à quoi pensent les dirigeants politiques de l’Alliance présidentielle informelle et leurs adversaires dans le même camp, c’est-à-dire les redresseurs ? Aux sièges de députés à distribuer, bien sûr. Quel que soit le prix du baril, leurs avantages semblent garantis. Intouchables par la crise.
K. M.
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