Le FLN se lance dans une course aux allégeances : de quoi a peur Ould-Abbès ?
Le site officiel du FLN publie depuis dimanche des déclarations de soutien «absolu» au secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, émanant des structures locales, et notamment des commissions dites de transition des mouhafadhas, structures qu’il a instituées au lendemain de son investiture à la tête de l’ex-parti unique. Dans ces déclarations, les représentants locaux réitèrent leur soutien «indéfectible» au secrétaire général et à «toutes les décisions prises par la direction» du parti, sans préciser toutefois de quelles décisions il s’agit, ni de quelle nature sont ces décisions.
Djamel Ould-Abbès a-t-il besoin de nouveaux serments d’allégeance à sa personne, après avoir été propulsé «à l’unanimité» par les membres du comité central, en octobre dernier, et alors que les réunions marathoniennes qu’il organise depuis une semaine au siège du parti avec les différents représentants des commissions de transition des mouhafadhas ne sont pas encore clôturées ? Ne s’est-il pas encore assuré de son emprise «totale» sur tous les leviers et démembrements de son parti au point de vouloir tout restructurer ? A voir l’intense activité organique qui est menée depuis son arrivée à la tête du FLN, il est permis de le penser sérieusement.
Il faut dire qu’à l’approche des élections législatives et locales, la bataille s’annonce rude et, comme d’habitude, incertaine pour la confection des listes électorales. Pour un parti qui est incontestablement le premier pourvoyeur de postes d’élus à l’échelle nationale et d’autant d’opportunités pour les militants de s’offrir un statut enviable, l’épreuve doit être gagnée en amont. Il faut aussi résoudre le problème de réintégration promise des anciens dissidents, mais tout en filtrant.
Selon certaines sources, la direction du parti a d’ores et déjà «blacklisté» une quarantaine de cadres, dont de nombreux députés et sénateurs. Ce qui préfigure de nouveaux tiraillements qui risquent de créer de nouveaux dissidents. D’où l’urgence d’assainir le climat et d’anticiper d’éventuelles fissures. Cela prouve en tout cas que le FLN demeure fragile, malgré toutes les assurances que le successeur d’Amar Saïdani s’escrime chaque jour, lors de ses réunions, à renvoyer à ses ouailles.
R. Mahmoudi
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