«Qui tue qui» : Eric Denécé dénonce les «inventions fantaisistes» des médias français
Le directeur de la collection Arcana Imperii chez VAPress, Eric Denécé, a analysé le traitement réservé par les médias français à la décennie noire, marquée par le terrorisme en Algérie. Les événements tragiques des années 1990 en Algérie ont donné lieu à «beaucoup d’interventions fantaisistes ou malintentionnées dans les médias français», dira-t-il d’emblée au journaliste Hubert de Langle du Journal de l’économie (JDE). En outre, Eric Denécé considère que le livre d’Yves Bonnet, ancien patron du contre-espionnage français, intitulé La deuxième guerre d’Algérie, paru récemment, «apporte un éclairage nouveau sur une tragédie qui a donné lieu à beaucoup d’interventions fantaisistes ou malintentionnées dans les médias français, notamment en cherchant à exonérer les terroristes de cet acte barbare et à rejeter la responsabilité sur les autorités algériennes».
Le spécialiste du renseignement et du terrorisme explique que «les années noires (1992-2002) qu’a traversées l’Algérie lorsqu’elle a été confrontée au terrorisme islamiste ont été terribles et demeurent largement méconnues en France». A ce propos, l’assassinat des moines de Tibhirine en 1995 est considéré par Eric Denécé comme «l’un des épisodes porté à la connaissance du public français», tout en précisant que «de nombreux autres événements de ce type ont touché le peuple algérien».
A propos de l’opacité dont parle souvent la presse française lorsqu’elle aborde la question sécuritaire en Algérie, le spécialiste a indiqué que «dans nos sociétés modernes, caractérisées par les notions de gouvernance, d’éthique, de transparence… ce qui relève du secret est de plus en plus restreint, ce qui est légitime. Mais tout ne doit pas être visible, notamment pas le renseignement, qui sera alors largement inutile».
Au sujet du rôle du renseignement dans la prévention contre la menace terroriste et les erreurs qui ont été commises lors de la «deuxième guerre d’Algérie», Denécé a estimé que «le renseignement est la première des « armes » de la lutte antiterroriste, car nous sommes confrontés à des réseaux hostiles et clandestins qu’il importe de détecter, de comprendre, d’infiltrer et de neutraliser pour éviter le pire».
Ramdane Yacine
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