Tebboune déterminé
Par Kamel Moulfi – Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, se trouve engagé dans une course contre la montre pour maintenir les chances d’arriver avant la rentrée sociale au consensus indispensable entre les acteurs majeurs de la vie politique et de la sphère économique et sociale. L’ambiance est à l’incertitude, produite par les déclarations autant que par les silences des uns et des autres, qui ne contribuent pas à donner le moindre indice sur l’évolution future des événements, même sur le court terme.
L’attention des observateurs est portée vers la réunion de dimanche 30 juillet, convoquée, contre toute attente, par Abdelmadjid Tebboune qui recevra au Palais du gouvernement les partenaires du pacte national économique et social de croissance, l’Ugta et le patronat, pour un «échange de concertation» consacré à «l’examen des points à l’ordre du jour à soumettre à la tripartite ainsi que la fixation de la date et du lieu de la tenue de cette rencontre dont l’organisation est prévue prochainement», selon les termes du communiqué des services du Premier ministre.
La précédente tripartite a eu lieu il y a à peine quatre mois. S’agit-il, comme le pensent nombre d’analystes, de revoir la copie du gouvernement précédent, dirigé par Abdelmalek Sellal ? Si c’est le cas, dans quel but ? Tout paraît envisageable. Il est clair que les premiers indices livrés par le gouvernement Tebboune prouvent que l’équipe Sellal et ses alliés de la tripartite sont perçus comme défaillants. Sur le chapitre des investissements dans l’industrie, mais aussi sur d’autres questions liées notamment au foncier agricole, c’est, pour le moins, un fort sentiment de déception qui transparaît des déclarations de membres du gouvernement, comme Bedda ou Louh.
Quel consensus construire, ou reconstruire, et avec qui ? La partie s’avère difficile pour le Premier ministre. Les «frondeurs» se trouvent être les deux principaux partenaires «traditionnels» du gouvernement ; ils sont l’un à la tête du FCE et l’autre à la tête de l’Ugta. Accepteront-ils de rentrer dans les rangs ? Le compromis semble exclu et tout indique que Tebboune est déterminé à relever le défi qui lui est imposé par Haddad et Sidi Saïd. Il n’a, d’ailleurs, pas le choix.
K. M.
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