Ce que cache la guerre entre le Makhzen et les puissants narcotrafiquants
De Londres Boudjemaa Selimia – Le Maroc, dont plus de 60% des recettes en devises proviennent de la production et de la commercialisation illicite du hachich, est confronté à un autre phénomène : la banalisation de cette activité à tous les niveaux de la société. Selon le site britannique Middle East Monitor, les narcotrafiquants constituent désormais un concurrent de taille pour les réseaux étatiques du Makhzen chargés du trafic de drogue sur le plan international.
Les autorités marocaines, qui cherchent à garder le monopole sur ce secteur lucratif, mènent une guerre sans merci contre les narcotrafiquants privés, à travers une campagne qui s’est soldée par l’arrestation de plus de 538 000 personnes au cours de cette année 2017, rapporte Middle East Monitor citant Arabs48.com. Une augmentation de 4% par rapport à l’an dernier. Un rapport officiel révèle, en l’occurrence, qu’environ 40 000 femmes figurent sur la liste des personnes arrêtées pour trafic de drogue, dont 22 236 mineurs.
Une situation qui montre à quel point ce pays est désormais une source de profonde inquiétude pour les membres de la communauté internationale, en raison de l’orientation économique du Makhzen qui s’articule fondamentalement sur l’apport financier des barons de la drogue. Une activité qui permet de renflouer les caisses de l’Etat, sans se soucier de l’impact hautement nuisible de ce commerce illicite au niveau mondial – à travers, notamment, le renforcement des réseaux de la contrebande et du crime organisé – et des effets ravageurs de cette substance sur la santé de millions de consommateurs de kif dans le monde.
B. S.
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