Les Britanniques ont-ils lâché les Frères musulmans libyens ?

Londres nie un quelconque soutien au Frères musulmans libyens
Saïf Al-Islam Kadhafi. D. R.

Par Sadek Sahraoui – L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Tripoli, Peter Millet, a nié cette semaine un quelconque soutien de son pays aux Frères musulmans. En déplacement à Tobrouk, ville actuellement contrôlée par l’Armée nationale libyenne, le diplomate britannique a, par ailleurs, affirmé que Londres était opposé aux milices qui contrôlent encore certaines villes libyennes. Peter Millet répondait là à une question sur la signification à donner à la présence de Frères musulmans libyens à Manchester. «La Grande-Bretagne ne soutient le terrorisme ni en Libye ni ailleurs», a-t-il assuré, précisant que dans le cas de la crise libyenne, le gouvernement britannique ne soutient aucune partie contre une autre. «Notre action consiste uniquement à aider les Libyens à retrouver le chemin de la paix et du développement», a indiqué Peter Millet.

Depuis l’assassinat par l’Otan de Mouammar Kadhafi et la mise en place du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), c’est la première fois que les Britanniques affichent une opposition frontale aux Frères musulmans libyens. Faudrait-il en déduire que les islamistes libyens n’ont plus le vent en poupe et que Londres est persuadé qu’ils n’ont aucune chance de remporter les élections législatives et présidentielle prévues d’avoir lieu dans le courant de cette année ? C’est possible. En tout cas, le camp d’en face, représenté par le général Haftar et les anciens kadhafistes, fait actuellement tout pour se donner les moyens de remporter les prochaines échéances électorales. Des sources évoquent même des tractations avancées entre le maréchal Khalifa Haftar et les kadhafistes pour soutenir la candidature de Saïf Al-Islam Kadhafi à la prochaine présidentielle. Il paraîtrait même que ce plan soit soutenu par les Emirats arabes unis et les Etats-Unis d’Amérique.

Bien qu’il soit condamné à mort par un tribunal à Tripoli et qu’il soit poursuivi par la CPI pour crime contre l’humanité, Saïf Al-Islam entend être candidat, en effet, à la prochaine élection présidentielle, prévue en principe avant septembre prochain, selon le plan d’action de l’ONU. Avec le « soutien des principales tribus libyennes», il présentera sa «plateforme bientôt» et désire «imposer plus de sécurité et de stabilité en Libye», a expliqué hier le porte-parole de la famille Kadhafi à Egypt Today.

S. S.

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