Libye bis repetita

conférence internationale sur la Libye
S'achemine-t-on vers un La Celle Saint-Denis bis ?

Par Sadek Sahraoui – La Conférence internationale de Paris sur la Libye n’aura été finalement qu’un remake de la rencontre de La Celle Saint-Cloud. Comme l’année dernière, les quatre principaux acteurs de la crise libyenne réunis par le président français Emmanuel Macron se sont quittés en promettant que très vaguement de ne ménager aucun effort pour sortir leur pays de l’ornière et de tenir des élections générales au mois de décembre prochain. Mais à part cela, aucun document n’a été signé et aucune feuille de route de sortie de crise clairement définie n’a été adoptée.

Cette conférence, convoquée en grande pompe par l’Elysée et présentée comme une sorte de panacée aux problèmes des Libyens, aura juste permis de confirmer la volonté du président Macron, et donc de la France, d’assoir son influence en Libye, un pays traditionnellement orienté vers l’Italie et les pays anglo-saxons. Au-delà, les maigres conclusions sur lesquelles ont débouché ce rendez-vous confirment ce que tout le monde savait déjà plus ou moins : la fracture entre Tripoli et Tobrouk est encore grande et que Faïz Al-Sarraj et Khalifa Haftar n’ont pas encore les coudées franches pour pouvoir s’engager formellement dans un plan de sortie de crise.

Le fait que le Premier ministre libyen, reconnu par la communauté internationale, et le commandant en chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) n’aient rien signé peut vouloir dire aussi que les élections pour lesquelles fait actuellement campagne l’Envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, ne font pas encore partie de leurs projets prioritaires. Et à supposer même que les Libyens souhaitent sortir du statu quo mortel dans lequel ils se trouvent et organiser des élections, la rencontre d’hier pèche par le fait qu’elle ne tient pas compte du poids des ingérences dans la crise libyenne. Or, tous les spécialistes du dossier s’accordent à dire que tant que la communauté internationale n’aura pas neutralisé ces multiples ingérences et obligé tout le monde à convenir d’un seul agenda de sortie de crise, la Libye ne connaîtra pas la paix.

S. S.

Comment (6)

    Anonyme Utile
    31 mai 2018 - 1 h 45 min

    La France officielle, exécutant d’israël a participé à la destruction de la Libye et aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité commis en Libye.

    Moralement, la France officielle n’est pas qualifiée pour participer ou organiser des pourparlers de paix de la honte, qui n’aboutiront jamais.

    La France officielle fera tout pour que « ses groupes terroristes », qu’elle a armé , entraîner et encadrer sur le terrain, preuves à l’appui, continuent, comme si de rien n’était, pour justifier sa présence militaire au Sahel ou elle est embourbée jusqu’au cou, dans son propre piège, où elle ne s’en sortira jamais. Même le général responsable du renseignement militaire Français l’a reconnu.

    Felfel Har
    30 mai 2018 - 20 h 58 min

    Que peuvent donc faire ces marionnettes quand les marionnettistes ne sont pas de la partie? RIEN! Les manoeuvres macronniennes sont inutiles et vaines. La France, coupable d’avoir fait de la Libye un immense champ de bataille, devrait commencer par s’excuser publiquement et de promettre ensuite, qu’une fois la paix revenue, elle respecterait la volonté des Libyens et qu’elle s’interdirait de s’immiscer dans leurs affaires. Cette agitation cache mal les arrière-pensées d’un pays, plus soucieux d’engranger des contrats que de promouvoir la paix. Les masques sont tombés et la mascarade est finie!

    Mohamedz
    30 mai 2018 - 20 h 38 min

    Comment peut-on respecter ce peuple libyen qui a fait appel aux sionistes Sarkocu et BHL pour faire dégager Kadhafi.

    BabElOuedAchouhadas
    30 mai 2018 - 20 h 25 min

    Qu’est ce qu’on a à foutre de cette Libye dont les responsables continuent à soutenir Mimi6 dans sa colonisation du Sahara occidental et qui ne rateront jamais l’occasion de nous poignarder dans le dos.

    GHEDIA A
    30 mai 2018 - 18 h 13 min

    La voie qui mène vers le règlement du problème libyen ne passe pas automatiquement par Paris ou une autre capitale occidentale. Les libyens devraient bien comprendre cela. L’ennemi d’hier, s’il se présente aujourd’hui sous l’apparence d’un ami, c’est pour bien asseoir son hégémonie sur les richesses du pays (la Libye en l’occurrence). C’est pour bien élargir son pré carré (la Libye ne faisant pas partie jusqu’ici du pré carré de la France) et le marquer d’une craie blanche que la France officielle tente de faire semblant d’apporter une solution à un problème qu’elle a elle-même créé. C’est pourtant si simple à comprendre. Alors, permettez-moi de le dire, mais tous ces gens qui jubilent et qui croient que le président français E. Macron a, en un claquement de doigts, mis fin à un chaos généralisé en Libye se trompent. Les armes, en Libye, ne vont pas se taire de si tôt. A moins que les différents clans libyens prennent conscience du fait que cette situation a assez duré et qu’il est temps de penser à reconstruire le pays.

    Anonyme
    30 mai 2018 - 12 h 56 min

    Comment accorder le moindre respect à ces responsables arabo-musulman quand on voie les victimes défiler devant leur bourreau d’hier en espérant qu’il leurs trouve une solution à leur malheur.

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