Négligence

Ibrahim Libye
Les Occidentaux douvent s'intéresser à des personnes qui ont ruiné la Libye, comme Ibrahim Jadhran. D. R.

Par Sadek Sahraoui Les nombreux analystes qui se sont empressés à présenter la dernière conférence internationale de Paris sur la Libye comme la panacée aux problèmes des Libyens doivent non seulement reconnaître qu’ils se sont trompés sur toute la ligne mais également se dépêcher de changer de métier car ils ont donné la preuve qu’ils n’avaient absolument rien compris à la question.

La reprise des combats la semaine dernière pour le contrôle du Croissant pétrolier tombé entre les mains de l’armée du maréchal Khalifa Haftar, depuis plus de deux années, confirme au moins deux éléments. Primo, la situation n’est pas encore propice à la tenue d’élections et, secundo, le maréchal Khalifa Haftar n’est pas aussi puissant qu’il le prétend. Si cela avait été le cas, il n’aurait pas perdu avec la facilité que l’on connaît certains terminaux. Et pourtant, il n’avait pas en face des foudres de guerre.

Il est souhaitable néanmoins que l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) parvienne à régler son compte à l’agresseur, qui n’est rien d’autre que le sinistre Ibrahim Jadhran. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ibrahim Jadhran est un obscur sécessionniste qui s’était lancé au lendemain du renversement de Mouammar Kadhafi dans la vente au noir du pétrole. A l’heure qu’il est, il doit avoir de nombreux comptes bancaires bien remplis.

De nombreux comptes-rendus de presse de l’époque révèlent qu’il a réussi à monter son business grâce au soutien d’hommes d’affaires israéliens. Des services de renseignement occidentaux n’écartent pas non plus la possibilité qu’il soit carrément une création du Mossad. A ce propos, il est étonnant qu’il ait pu échapper aussi facilement aux radars de la communauté internationale et gagner par la suite la confiance du Gouvernement d’union nationale (GNA).

Cela est d’autant plus difficile à comprendre que ce sinistre personnage a régulièrement défié les différents pouvoirs libyens, à Tripoli ou dans l’Est. Il avait même réussi à bloquer les exportations de pétrole depuis cette région durant deux ans avant d’en être chassé par l’ANL, en septembre 2016. La Libye compte malheureusement de nombreux individus qui présentent le même profil que celui d’Ibrahim Jadhran. Et tant que ces énergumènes n’auront pas été neutralisés, il sera difficile de remettre la Libye sur les rails. C’est cette donne que la conférence de Paris sur la Libye a commis l’erreur de négliger.

S. S.

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