Immigration : l’Espagne se pose en «coordonnateur» entre Alger et Rabat
Par R. Mahmoudi – Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska Gomez, aurait exprimé son inquiétude et celle de son gouvernement face à l’absence de coordination entre l’Algérie et le Maroc sur une question qui préoccupe l’Espagne au plus haut point : l’immigration clandestine.
Lors de son voyage en Algérie, mardi dernier, le ministre espagnol a insisté auprès de son homologue algérien, Noureddine Bedoui, sur la nécessité de «renforcer» les dispositifs mis en place par l’Algérie pour faire face à ce fléau qui envahit la rive nord de la Méditerranée, «en durcissant la surveillance des frontières avec le Maroc».
Il s’est avéré rapidement que le ministre espagnol exprimait à Alger des doléances qui lui avaient été adressées par le gouvernement marocain lors de sa tournée qui l’avait conduit d’abord au Maroc.
Les responsables marocains ont alors justifié leur défaillance dans la lutte contre l’immigration clandestine, dont l’afflux ne cesse d’augmenter, par l’attitude «laxiste» de l’Algérie, refusant, selon eux, de coopérer et d’accroître la surveillance des principaux points de passage des migrants sur les frontières algéro-marocaines.
Cet interventionnisme flagrant du ministre espagnol est décrit par la presse pro-Makhzen comme une forme de «coordination souhaitée» entre Alger et Rabat, en l’absence de coopération sur cette question qui risque d’envenimer les relations entre le royaume du Maroc et son principal protecteur européen.
Cela se passe, paradoxalement, au moment où les médias et politiques marocains continuent à se plaindre de la fermeture des frontières entre les deux pays et à poser leur réouverture comme une des conditions de la normalisation des relations bilatérales.
R. M.
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