Le parti de la fitna

FLN démarche
Le FLN recadré par l'ANP, le MSP de Mokri de plus en plus sûr de lui. ©Toufik Doudou / PPAgency

Par R. Mahmoudi Quoi qu’on ait dit de l’impertinence ou de la fatuité de la démarche entreprise par les islamistes du MSP, il faut reconnaître qu’ils ont déjà réussi à recentrer le débat autour de leur «initiative» comme si, tout d’un coup, rien ne peut se décider sans tenir compte de leurs doléances et comme si, réellement, leur poids politique ou populaire était si important.

Il faut admettre, aussi, qu’en obligeant le chef d’état-major de l’ANP à entrer indirectement dans le débat, Abderrazak Mokri a réussi quelque peu son plan, qui est celui d’impliquer l’institution militaire, d’une façon ou d’une autre, dans le processus politique. Il l’a poussée à se positionner, d’abord par rapport à l’éventualité d’un cinquième mandat alors qu’il n’était pas demandé au général Gaïd-Salah de le faire si prématurément. Deuxième coup de main réussi par Mokri : il a semé la fitna au sein même de l’alliance dite présidentielle, en essayant, dans une première étape, de lui soustraire le parti d’Amara Benyounès et en mettant aujourd’hui le FLN de Djamel Ould-Abbès dans une situation d’embarras devant le chef d’état-major, qui l’a durement remis à sa place, dans sa dernière déclaration, où il somme les partis politiques, allusion au FLN, de cesser de jouer les tuteurs de l’armée.

S’ils ne peuvent chambouler la scène politique comme ils l’entendent, les islamistes du MSP n’en sont pas moins aguerris en matière de nuisance et de sabotage. Ils l’ont prouvé en sabordant les accords de Mazafran entre partis d’opposition, en acceptant de négocier, en solo, avec le pouvoir.

R. M.

Comment (5)

    Felfel Har
    29 juillet 2018 - 0 h 05 min

    Ce sont les atermoiements du gouvernement, sa frilosité à les confronter et sa permissivité devant leurs abus qui leur donnent des ailes au point de se voir comme pièce maîtresse sur l’échiquier politique. Un gouvernement légaliste, fort de sa légitimité se serait fait un devoir d’interdire tous ces partis islamistes car leur existence même est anticonstitutionnelle et illégale, en vertu de la Loi sur les Associations à Caractère Politique (ACP) qui interdit les partis politiques religieux, régionaux ou autres. Le machiavélisme de nos dirigeants depuis 1988 à conduit à créer des partis-marionnettes pour atomiser l’opposition et la neutraliser pour bien asseoir leur pouvoir. Ils doivent toutefois se méfier de l’effet contre-feu qui surprend parfois les pyromanes au point de les brûler vifs.

    Anonyme
    28 juillet 2018 - 14 h 28 min

    l`article me parait trop prématuré.

    Salamète
    28 juillet 2018 - 12 h 38 min

    Cher R. Mahmoudi , auteur de l’article, il est dommage que vous n’ayez pas féliciter au bon moment le FFS d’avoir « recentrer le débat autour de l’ initiative de consensus » qu’il l’a fait bien avant le MSP !! Le FFS a appelé au consensus avec le pouvoir, les partis politiques et l’ANP bien avant le MSP ! Mais comme c’est le FFS , il n’a pas eu la même « publicité » , hélas !!

    Moi je suis contre ce « consensus » dont personne ne connait les contours précis, mais cette idée du consensus il faut l’attribuer, en primeur,au FFS pour rétablir la vérité ! Bon courage !

      MELLO
      28 juillet 2018 - 17 h 07 min

      En effet, il faut rendre a Cesar ce qui appartient a Cesar. Lorsque le FFS avait propose’ ce consensus national, le refus de la part de tous, pouvoir et opposition , etait sans egal, les discussions n’avaient meme pas commence’. Pourtant Hocine Ait Ahmed , qui etait parmi nous, n’avait pas insiste’ , car il fallait laisser ce nouveau concept murir. Le FFS , dans la configuration de son projet, ne voulait pas se centraliser sur les mandats presidentiels, car le consensus voulu par ce parti est bien plus grand et va au dela de la presidentielle. Le contour du consensus , selon le FFS, se arrete’ par l’ensemble des participants : Armee, pouvoir,partis, hommes politiques, universitaires et syndicalistes.
      Arreter en commun :
      – le projet de societe’
      – le projet politique de l’Algerie,
      – l’assemblee nationale constituante, donc une nouvelle constitution,
      – un gouvernement de transition , le temps d’avoir une nouvelle constitution,
      – planning de nouvelles elections sur la base de la nouvelle constitution.
      Aujourd’hui, le MSP s’est empare’ de cette idee et s’il se limite au 5 e mandat, ce sera un echec. Sauf si le Bon Dieu s’interfere, Dieu est grand.

    Anti khafafich
    28 juillet 2018 - 9 h 37 min

    Ne disent ils pas « la guerre est ruse » الحرب خداع ؟

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