Délit de nihilisme

Bouteflika politiques
Les partis sont incapables de fédérer les masses autour de leurs discours. Ici en 2014. ©Sidali Djarboub/New Press

Par Akram Chorfi Toutes les voix qui sortent du silence et de l’oubli politiques en cette longue période préélectorale tendent à surfer sur le désormais classique leitmotiv de la faillite politique du système pour espérer acquérir un tant soit peu de crédibilité auprès des masses populaires.

Mais aucune de ces voix, dont certaines appartiennent à l’opposition la plus aguerrie, n’arrive à donner le ton, pour rester dans la métaphore sonore, à une véritable alternative, se contentant de dénoncer en se focalisant sur les perceptions accumulées d’un bilan accompli de gouvernance.

Cela comme si la culture, la seule qui vaille chez nous, consiste à espérer l’ascension politique sur les ruines de la réputation des autres, autrement dit en battant en brèche la forteresse assiégée du Président sortant.

Autant dire que certains politiques ambitionnent de détrôner l’adversaire, dont ils dénoncent les carences supposées, sans se sentir obligés de prouver aux électeurs qu’ils courtisent, par anticipation, qu’ils sont capables de mieux faire.

Par ce nihilisme de perception, opportunément focalisé sur l’adversaire, ces politiques effarouchent le citoyen qui redoute, dès lors, que ces acteurs politiques, en accédant au pouvoir, ne fassent table rase de tout, du bon et du mauvais, puisqu’ils semblent, a priori, vouloir convaincre le citoyen que le Président sortant a failli dans tous les domaines.

Cette perception, au demeurant très juste de la part du citoyen, lui fait souvent craindre, effectivement, que l’alternance dans notre pays puisse être source de régression et de remise en question des acquis et des avancées, sans pour autant être la garantie que seront prises en charge les questions qui n’ont pu aboutir présentement.

En l’absence d’un programme pertinent et d’une alternative politique valable, à travers un discours rationnel et scientifiquement fondé, l’alternance devient pour le citoyen une aventure qui lui rappelle encore celle, sanglante, qu’il ne voudra plus jamais revivre.

A. C.

Comment (7)

    Salimsalim
    12 août 2018 - 7 h 31 min

    C vrai que la photo est inadéquate pour cette article.on peut penser que Bouteflika a le soutien du peuple ,a vu une classe modeste peu cultiver …,aussi on peut penser a un assujettissement de cette classe de population d une soumission volontaire , mérité .d un autre côté le titre de cette article n est pas tout à fait faux

    Chentouf Moulay
    7 août 2018 - 12 h 45 min

    Je réponds à ce commentaire de Mello:
    Si le FFS cherchait un véritable consensus, en tenant compte de toute la composante politique nationale, ainsi qu’à toute personne ou association pouvant proposer des outils de projet global de société, pourquoi le FFS ne s’est jamais adressé au Parti pour la Laïcité et la Démocratie (PLD), qui a non seulement un projet de société mais en plus des propositions de sortie de crise, et cela malgré nos tentatives de contacts.
    Cela est du certainement au fait que le PLD est issu du parti du regretté HACHEMI CHERIF, qui ne partageait pas la ligne du « qui tue qui » chère au FFS.
    Je rappelle les propositions du PLD qui figuraient dans l’interview accordée à El Watan du 18 juin 2018 Question d’El Watan :
    Êtes-vous pour une assemblée constituante, comme le réclame actuellement le PT ou la construction d’un consensus national comme le demande le FFS et certains partis ?
    Réponse de Moulay Chentouf :
    Pour nous, l’opportunité d’une assemblée constituante ne pourrait s’envisager qu’au lendemain d’une transition nationale qui a déjà balisé le chemin vers un consensus dont le socle est l’État de droit. Je profite de l’occasion que vous me donnez à travers cette interview, pour vous rappeler les principales propositions de sortie de crise du PLD :
    1- Transition nationale décrétée par le président de la république avec toutes les forces vives du Pays, le plus tôt-possible,
    2- L’ANP doit être garante du caractère pacifique et démocratique de cette transition,
    3- Nomination d’un gouvernement de combat républicain pour gérer la transition,
    4- Arrêt du processus actuel avec la dissolution de toutes les institutions « élues » ou désignées (Sénat, APN, APW, APC), ainsi que tous les syndicats et associations « maison » (UGTA, UNPA, UNEA, UNFA, …),
    5- Adoption d’un projet de loi pour une nouvelle constitution afin d’aboutir à un projet de société pour que l’Algérie devienne une RÉPUBLIQUE, DÉMOCRATIQUE, MODERNE, SOCIALE et LAÏQUE,
    6- Adoption d’un projet de loi sur les partis politiques et leur financement, pour le renouvellement de la classe politique,
    7- Organiser les premières élections libres et démocratiques (législatives, communales, et présidentielles).

    Slam
    6 août 2018 - 14 h 11 min

    La photo illustrant cet article est parlante. Elle représente l’essence même de l’électorat clientéliste du Pouvoir. Depuis l’indépendance, nous avons affaire à ces personnages sortis de la préhistoire, des bougres analphabètes qui embrassent la main du pouvoir et qui ont un rapport de soumis et de sujets. « Tahia El Houkouma » est leur seule motivation. La citoyenneté est bafouée au profit d’un assujettissement de tout un peuple qu’on préfère exhiber soumis et chiyate. Et fier de l’être.

      MELLO
      7 août 2018 - 12 h 38 min

      Ce sont tous ces « moutons » appeles pour des marches spontannees, qui feront la pression pour un 5e mandat , a la place de Ouyahia qui dit ne pas en faire.

    Abou Stroff
    6 août 2018 - 10 h 26 min

    comme je rabâche la même rengaine depuis des lustres et pour éviter d’ennuyer le lecteur, j’avancerai simplement ce qui suit:
    au sein d’un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, ceux qui monopolisent la distribution de la rente contrôlent et l’Algérie et les algériens. par conséquent, l' »activité politique » (du pouvoir et de son « opposition ») se réduit à « jouer des coudes » pour être au plus près du robinet de la rente (la marabunta qui nous gouverne veut garder le pouvoir, d’où ces hurlements maladifs en faveur d’un cinquième mandat et son « opposition » veut prendre sa place pour jouir des bienfaits de la rente).
    moralité de l’histoire: le nihilisme mentionné par l’auteur devrait être remplacé par « pragmatisme » dans la mesure où ceux qui s’oppose à la marabunta qui nous gouverne veulent simplement remplacé cette dernière sans perturber la logique de fonctionnement du système.

    MELLO
    6 août 2018 - 9 h 56 min

    Des voix ? Des voix parfois inaudibles emanent du fin fond de l’abime ,creuse’ par ces tenants du pouvoir. La violence , sous toutes ses formes, prend le relais , car la nature a horreur du vide. Ce vide abyssal ne porte l’echos d’aucun appel emanant de cette opposition qui ne cesse de proposer, oui proposer, des solutions. Solutions alternatives pour certains , posant comme condition le depart des actuels dirigeants ,et pour d’autres ,des solutions tenant compte que personne, aucun parti seul ne peut mener la bataille du developpement. C’est dans cet optique que des partis , comme le FFS, proposent une solution consensuelle , tenant compte de toute la composante politique nationale ainsi que de toute personne ou association pouvant proposer des outils d’un projet global de societe’. Ce projet tiendra compte des specificites sociales et des specifites regionales. Ce consensus s’ettalera sur le projet d’une assemblee constituante qui sera chargee de definir la Constitution definitive Algerienne. Ce consensus portera sur la designation d’un gouvernement de transition qui aura la meme duree que cette constituante, ainsi qu’un planning electorale a tous les niveau.
    Ce consensus reste la seule voie , a meme, de sortir le pays de cette lethargie. Jusque la les tenants du pouvoir ne veulent pas scruter dans ce sens, mais ,a mon avis, ils syphoneront le terme consensus de sa seve et le proposeront comme mobil de continuation, ce a quoi le FFS s’oppose.

      Anonyme
      7 août 2018 - 16 h 22 min

      Ce commentaire de Mello nécessite une clarification de la part du Parti pour la Laïcité et la Démocratie, qui a fait des propositions très concrètes de sortie de crise depuis 2011. Malheureusement elles ne sont pas prises en considération parce qu’elles émanent d’un parti issu du MDS du regretté HACHEMI CHERIF qui n’épousait pas la thèse du « qui tue qui », chère à Ait Ahmed.
      Lors de l’interview accordée à El Watan le 18 juin 2018, et suite à la dernière question du journaliste Mokrane Ait Ourabi, voici la réponse donnée :
      Question :
      Etes-vous pour une assemblée constituante, comme le réclame actuellement le PT ou la construction d’un consensus national comme le demande le FFS et certains partis ?
      Réponse :
      Pour le PLD, l’opportunité d’une assemblée constituante ne pourrait s’envisager qu’au lendemain d’une transition nationale qui a déjà balisé le chemin vers un consensus dont le socle est l’Etat de droit. Je profite de l’occasion que vous me donnez à travers cette interview, pour vous rappeler les principales propositions de sortie de crise du PLD :
      1- Transition nationale décrétée par le président de la république avec toutes les forces vives du Pays, le plus tôt-possible,
      2- L’ANP doit être garante du caractère pacifique et démocratique de cette transition,
      3- Nomination d’un gouvernement de combat républicain pour gérer la transition,
      4- Arrêt du processus actuel avec la dissolution de toutes les institutions « élues » ou désignées (Sénat, APN, APW, APC), ainsi que tous les syndicats et associations « maison » (UGTA, UNPA, UNEA, UNFA, …),
      5- Adoption d’un projet de loi pour une nouvelle constitution afin d’aboutir à un projet de société pour que l’Algérie devienne une RÉPUBLIQUE, DÉMOCRATIQUE, MODERNE, SOCIALE et LAÏQUE,
      6- Adoption d’un projet de loi sur les partis politiques et leur financement, pour le renouvellement de la classe politique,
      7- Organiser les premières élections libres et démocratiques (législatives, communales, et présidentielles).

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