Mustapha Zikara : «Aucune augmentation de taxes n’est prévue dans l’avant projet de loi de finances 2019»

Zikara
Mustapha Zikara, directeur général des impôts. D. R.

Par Hani Abdi Le directeur général des impôts, Mustapha Zikara, affirme qu’il n’y a aucune nouvelle taxe prévue dans l’avant-projet de loi de finances pour 2019, actuellement en discussion au niveau du gouvernement. «A ma connaissance, le niveau des taxes demeure inchangé dans l’avant-projet de loi de finances 2019», assure-t-il sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. Le directeur général des impôts précise qu’il n’y a ni institution de nouvelles taxes ni augmentation de celles existantes. Aussi, il affirme qu’il n’y a pas de baisses de taxes. Autrement dit, la fiscalité reste la même pour 2019, sauf modification au niveau du gouvernement ou du Parlement.

Mustapha Zikara souligne l’effort consenti en matière de recouvrement fiscal. Il assure que le renforcement des contrôles a donné ses premiers fruits. Mais le DG des Impôts estime qu’il y a encore du travail afin de venir à bouts de toutes les pratiques frauduleuses qui pénalisent l’économie nationale. Mustapha Zikara relève dans ce sillage le manque de moyens humains pour effectuer convenablement cette mission de contrôle sur le terrain. Il indique que la DGI dispose en tout et pour tout de 611 agents de contrôle pour un peu plus d’un million de commerces et entreprises. Il rassure néanmoins que la DGI a pu effectuer plus de 28 000 opérations de contrôle depuis le début de l’année et a fait un total de 89 milliards de redressement fiscal.

La DGI ne se limite pas à des constatations puisqu’elle saisit la justice dans des cas litigieux. Mustapha Zikara assure que la DGI a déposé 919 plaintes et a obtenu plus de 600 condamnations à de la prison ferme pour fraude fiscale. Le directeur général des impôts estime que les contrôles seront plus larges et massifs une fois l’opération de modernisation est achevée. Selon lui, la DGI a acquis un système d’information qui lui permettra d’effectuer des contrôles et des vérifications à distance avant de les approfondir sur le terrain à travers des agents. Il y aura aussi des centres de proximité qui vont faciliter le travail aux agents de contrôle.

Mustapha Zikara indique que le niveau de recouvrement fiscal a connu une nette amélioration. Selon lui, après la fiscalité pétrolière, l’impôt le mieux recouvré est l’IBS à hauteur de 60,7%, suivi de la TVA à hauteur de 57% et de l’IRG à hauteur de 50%. Rejetant la prétendue «faiblesse» du niveau de recouvrement fiscal, le directeur général des Impôts affirme que des sommes restent à récupérer par son administration, qu’il évalue à environ 12.000 milliards de dinars, dont 8 000 milliards de dinars sont des amendes judiciaires non recouvrées ou «irrécouvrables».  Revenant à la fiscalité ordinaire, il signale que sa direction entend la faire  évoluer de 11%, chaque année avec l’objectif, précise-t-il, de couvrir, dans les trois ou quatre années à venir, le budget de fonctionnement de l’Etat. Interrogé sur l’amnistie fiscale, Mustapha Zikara estime qu’elle a des avantages et des inconvénients. Si elle peut régler des problèmes entre l’administration fiscale et les entreprises, cette amnistie, selon lui, risque d’inciter à l’infraction et à la fraude. «Cela pourrait donner de l’appétit à d’autres et encourager le comportement négatif», avertit-il.

H. A.

Comment (3)

    Lghoul
    11 septembre 2018 - 15 h 29 min

    Ils sont en train de les augmenter avec le moyen le plus silencieux, le plus efficace et le plus rapide pour rendre tout le monde pauvre (sauf vous savez lesquels et j’inclus ceux qui lèvent leur main une fois par an sans savoir pourquoi): La planche a billets. En effet elle est le meilleur moyen d’augmenter indirectement les « taxes ». Comment ? En utilisant la planche a billet, on augmente le volume monétaire en circulation. La monnaie perdra de sa valeur pusqu’on ne produit rien (sauf vendre du pétrole et fabriquer des billets de banque); la valeur du dinar baissera et les prix, donc linflation, vont automatiquement augmenter (beaucoup d’argent et tres peu de produits a acheter avec cet argent). Donc si notre salaire était par exemple de 20.000 DA, au bout d’une année il sera équivalent a 18.000 DA car on a payé plus cher les mêmes produits durant l’année (quand on compare aux années précédentes).
    Alors en gros le citoyen est « taxé » indirectement par cette perte qui est de 2000 DA pour l’année ou 10% de son salaire. Pour le citoyen taxe ou pas taxe, il a perdu 10% de son salaire. Et si le processus continue, le citoyen continuera a perdre jusqu’a ce qu’il laisse son salaire en totalité au souk.

    Gatt M'digouti
    10 septembre 2018 - 12 h 32 min

    La bonne blague ! aucune augmentation de taxes ni de salaires mais suppression des subventions ??? très subtil en effet !
    Vous jouez avec le feu, ventre affamé n’a pas d’oreilles !

    Zaatar
    10 septembre 2018 - 11 h 12 min

    Aucune augmentation de taxes n’est prévue pour 2019.. vous nous les réservez pour 2020…

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