Affaire Saipem : le tribunal de Milan rendra son verdict le 19 septembre

Paolo Saipem
L'ancien PDG d’ENI, Paolo Scaroni. D. R.

Par Hani Abdi Le tribunal de Milan rendra son verdict dans l’affaire Saipem le 19 septembre prochain, selon des médias italiens. Le procureur de Milan avait requis, en février 2018, 8 ans de prison à l’encontre de Farid Bedjaoui et 6 ans contre l’ancien patron d’ENI, Paolo Scaroni. Le procureur italien a également requis une amende de 900 000 euros à l’encontre d’ENI et Saipem, selon l’agence de presse italienne Ansa. Deux autres proches de l’ancien ministre de l’Energie Chakib Khelil risquent des peines de prison allant jusqu’à 6 ans. En effet, le parquet de Milan a requis 6 ans et 4 mois de prison ferme contre Omar Habour et près de 5 ans de prison contre Samir Ouriad.

L’affaire des pots-de-vin qu’aurait versés Saipem, filiale du géant italien ENI, avait connu plusieurs rebondissements. Les plus importants sont les nouvelles preuves présentées par le ministère public selon lesquelles Farid Bedjaoui était un intermédiaire entre l’ex-PDG de l’ENI et Chakib Khelil. Le procureur avait fait état d’un carnet d’adresses saisi par la brigade économique de l’ex-DRS en Algérie dans lequel ont été trouvés les références et les numéros d’identification de la société fiduciaire suisse impliquée dans le transfert frauduleux des sommes d’argent en question.

Les faits remontent à la période 2007-2010. Les pots-de-vin en question, qui s’élèveraient à quelque 200 millions d’euros, auraient été versés par Saipem pour éliminer ses concurrents et obtenir 8 marchés d’une valeur totale de 8 milliards d’euros. Des faits qui ont été confirmés par les anciens PDG d’ENI, Paolo Scaroni, et de Saipem, Pietro Franco Tali, dans les interrogatoires de la police judiciaire milanaise.

En 2017, le PDG du groupe pétrolier italien ENI, Claudio Descalzi, avait qualifié Farid Bedjaoui de «messager» et «informateur» de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil. Entendu le lundi 3 avril 2017 par le tribunal de Milan comme témoin dans l’affaire de soupçons de pots-de-vin versés par Saipem à des dirigeants algériens pour décrocher des contrats juteux avec Sonatrach, Claudio Descalzi a mis en avant ce rôle d’intermédiaire joué par Farid Bedjaoui pour le compte de Chakib Khelil dans les négociations des contrats, avait rapporté ce le journal italien Repubblica.

Le PDG d’ENI a, en revanche, ardemment défendu l’intégrité de son prédécesseur, Paolo Scaroni, en excluant son implication dans ces transactions douteuses entre Saipem et Sonatrach. Descalzi a dit au juge qu’il ne savait pas si Paolo Scaroni avait rencontré Farid Bedjaoui durant son exercice. Le PDG d’ENI a beaucoup insisté, toujours selon Repubblica, sur le fait que Saipem était totalement autonome dans la gestion de ses affaires. «J’atteste que quand il était aux commandes d’ENI, Paolo Scaroni n’avait commis aucune interférence dans les affaires de Saipem, dotée d’une direction exécutive totalement libre d’agir», avait-il assuré devant le juge milanais.

H. A.

Comment (6)

    226
    13 septembre 2018 - 2 h 18 min

    dans ce cas ils aurant tout le temps pour maitriser la langue Italienne et pouvoir visionner les de la Sur la mafia italienne en langue original!

    HOUMTY
    12 septembre 2018 - 22 h 09 min

    SALAM L’KHAWA…. Les dés sont pipés d’avance ! dans ce genre d’affaires la mafia n’est jamais loin. QU’ALLAH protége la MÉRE PATRIE L’ ALGERIE et sont A.N.P

    Nabil
    12 septembre 2018 - 22 h 02 min

    Mais dans cette affaire ORSI qui a quitter l’Algérie avec des complicités on n’en parle jamis de lui alors que c’est lui qui était derrière le transfert illicite de devises à chaque sortie du territoire.
    Le responsable de la comptabilité une fois qu’il a découvert le pot au rose avant que cette affaire éclate il a préférer démissionner il était au niveau de leur siège à Hydra.

    Felfel Har
    12 septembre 2018 - 20 h 36 min

    J’espère que le verdict sera formulé de manière claire et qu’il identifiera spécifiquement les tenants et les aboutissants dans cette affaire. Il s’agira aussi de mentionner, sans langue de bois, les responsabilités de ceux qui se sont sucrés tant sur le dos de la Sonatrach que d’ENI. J’attends aussi que soient lancés les mandats d’arrêt contre toute personne italienne, algérienne ou autre, ayant commis des actes répréhensibles moralement et criminels, définis comme tels par les lois de notre pays . Notre systême judiciaire ne pourra plus classer l’affaire, faute de preuves, il devra se définir: soit pour une justice indépendante, soit pour une justice aux ordres, indigne de respect.

    elhadj
    12 septembre 2018 - 18 h 10 min

    face a un tel constat avéré établi par la justice italienne mettant en cause des responsables et intermédiaires algériens pour des détournements de fonds publics, de corruption, le peuple algérien n est il pas en droit d exiger que la vérité soit établie en procédant a l ouverture par le parquet a des informations judiciaires des lors qu il s agit en la circonstance de deniers publics détournés.le crédit d un pays et de ses dirigeants se jauge a l aune de sa justice.

    Gatt M'digouti
    12 septembre 2018 - 17 h 33 min

    200 millions pour un marché de 8 milliards ne représentent pas 10% !
    L’achat de la raffinerie de Sicile va t’elle changer le cours de la justice?
    L’inspecteur Baba, de Touche Pas à Mon ……..Pote veille !!!!

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