Drones, barbelés, miradors, caméras thermiques : l’ANP boucle les frontières
Par Hani Abdi – L’Armée nationale populaire (ANP) a mobilisé d’impressionnants moyens matériels pour vaincre la porosité des longues frontières terrestres que l’Algérie partage avec sept pays voisins, a appris Algeriepatriotique de sources informées.
Pour rendre étanches ces 6 511 km de frontières terrestres, l’ANP n’a pas fait dans la demi-mesure : drones, barbelés, tranchées, miradors, caméras thermiques. L’effort est titanesque, à tout point de vue. Il est surtout à la mesure des dangers auxquels le pays est exposé.
Avec ce dispositif sécuritaire multiple, l’ANP devrait, à terme, empêcher la moindre tentative d’incursion sur le sol algérien, à la fois de terroristes qui infestent plusieurs pays du Sahel, de trafiquants en tout genre mais aussi de migrants clandestins. Le projet de verrouiller les frontières terrestres date de plusieurs années.
Pour pallier l’urgence, l’ANP a mobilisé des ressources militaires humaines et matérielles supplémentaires près des zones frontalières. Mais l’étendue du territoire national est telle que la hiérarchie militaire s’est vite rendu compte qu’il n’était pas possible d’atteindre cet objectif sans un appui technologique important.
L’installation d’un réseau de caméras thermiques infrarouge et la multiplication des miradors se sont avérées plus que nécessaires face aux risques grandissants à nos frontières. L’Algérie est entourée, faut-il le rappeler, de pays totalement déstabilisés comme la Tunisie, livrés aux groupes terroristes comme la Libye, ou hostiles comme le Maroc. Une bande frontalière de plus de 6 000 km ne peut être sécurisée par les moyens militaires traditionnels.
Avec des drones de reconnaissance, appuyés par des caméras et une ligne de barbelés, la frontalière algérienne pourrait être bientôt cataloguée parmi les plus sûres et sécurisées au monde.
L’Algérie, qui a presque éradiqué le terrorisme sur son sol, boucle ses frontières afin de renforcer son indice de sécurité. Un indice sérieusement pris en compte en matière d’investissement et de tourisme. D’ailleurs, l’Algérie, qui mise beaucoup sur le Sahara pour relancer son tourisme et attirer de plus en plus de visiteurs étrangère, a besoin d’un tel dispositif sécuritaire. On se souvient encore du kidnapping de touristes allemands à l’extrême sud du pays dans les années 2000 et des attaques terroristes contre la base gazière de Tiguentourine ou encore de l’aéroport de Djanet. Les auteurs de ces attaques terroristes ont réussi à passer la frontière avec la Libye.
Bien que le dispositif sécuritaire ait été nettement renforcé tout au long de cette frontière ainsi que celui déployé autour des sites stratégiques, la menace demeure réelle et pèse à la fois sur le secteur énergétique et sur le tourisme saharien qui peine à décoller.
Les forces de l’ANP découvrent régulièrement des caches d’armes et de munitions dans les régions frontalières, notamment sur les frontières avec la Libye, le Niger et le Mali. Quel que soit le coût de ce verrouillage hermétique des frontières, il ne sera pas plus élevé que le coût économique de l’insécurité.
H. A.
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