Trump et le trône

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Mohammed Ben Salmane reçu par Donald Trump. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Le trône s’éloigne un peu plus du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. En tout cas, le Sénat américain vient de montrer une nouvelle fois qu’il ne voulait pas de lui au pouvoir. Pour preuve, il a adopté jeudi, sans aucune opposition, une résolution le tenant pour responsable du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Du jamais vu pour un prince héritier saoudien dont le pays bénéficie pourtant d’un soutien inconditionnel aux Etats-Unis.

Il s’agit, en effet, d’un cinglant désaveu qui a pour conséquence immédiate de le discréditer et donc de fragiliser son pouvoir, cela même si la Chambre des représentants venait à rejeter la résolution. Il sera difficile à Donald Trump de continuer à le protéger comme il l’avait fait jusque-là. Plus encore, le texte, adopté par un vote oral, contredit nettement le président américain.

Le pavé jeté dans la marre par le Sénat américain va certainement très vite relancer la course au trône en Arabie Saoudite, surtout que Mohammed Ben Salmane a acquis son statut de prince héritier après un coup de force opéré par son père, le roi Salmane Ben Abdelaziz Al-Saoud. Le coup d’Etat royal a eu lieu mercredi 21 juin 2017 avec la décision du souverain saoudien d’évincer son neveu, le prince héritier Mohammed Ben Nayef, et de nommer son fils Mohammed, 31 ans, héritier du trône. Mohammed Ben Nayef, longtemps à la tête des services des renseignements, avait été relevé également de toutes ses fonctions. Ce qui avait provoqué alors un véritable tollé.

La décision du roi de désigner son fils peut, en effet, être qualifiée de véritable coup d’Etat royal car elle mettait fin au mode de succession fondé sur une transmission du pouvoir entre frères établi depuis la fondation du royaume. Il marquait également la fin de l’emprise des Soudayri sur le pouvoir. A l’heure qu’il est, il est évident que les adversaires de Mohammed Ben Salmane, assoiffés de vengeance, doivent probablement être en train de se frotter les mains et n’attendent que le moment propice pour dépecer à leur tour le fils de roi.

S. S.

Comment (3)

    karimdz
    15 décembre 2018 - 21 h 45 min

    Je vomis le criminel mbs mais est ce à l amérique de décider de qui doit être au pouvoir en arabie yehoudite ? Que ces yankees se préoccupent de la dégradation de l économie de leur pays, de l augmentation de la misère, de la deliquescence de leur pays.

    Le sort de ce criminel mbs ne regarde que le peuple arabe de la péninsule.

    Rayah
    15 décembre 2018 - 19 h 33 min

    Je suis convaincu que les tueurs du journaliste Jamal Khashoggi travaillent pour la CIA. Aucun regime politique ne commet l’erreur d’eliminer un de ses ressortissants et choisit son propre Consulat comme lieu du crime. Il y a bien d’autres coins et d’autres moyens beaucoup plus discrets et efficaces pour commettre un crime parfait en Turquie. MBS veut se distancer de Washington, il souhaiterait une politique seoudienne independante et libre des pressions de Uncle Sam et c’est pour cela qu’on veut lui attribuer ce crime et l’eliminer du pouvoir. C’est l’affaire Prince Faysal de nouveau. Aucun regime seoudien ne peut mener une politique independante des USA.

    Anonyme
    15 décembre 2018 - 11 h 04 min

    Il y a deux qui decident dans la maison Blanche a Waschington
    1-Yarred Kushner 2-Ivanka Trump
    Les deux conseillers principaux de Donald Trump agissent avec le cervaux de Benyamin Netanyahou qui est le veritable homme qui confectionne la politique des USA et rie d autre et qui veut absolument sauver son partenaire le plus important et la piece maitresse pour accomplir a son terme le pacte du siecle …..

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