Maintenant que le cinquième mandat est confirmé : qui dirigera la campagne ?
Par Kamel M. – Les appels simultanés, ces dernières quarante-huit heures, de l’UGTA, du FCE, du RND et du MPA à Bouteflika de briguer un cinquième mandat ne laissent aucun doute sur l’annonce imminente du Président en exercice de son entrée en lice pour la présidentielle d’avril prochain.
Cette annonce n’est qu’une question de temps. Mais la question qui se pose désormais, c’est celle de savoir qui Bouteflika va désigner pour diriger sa campagne électorale. Le choix paraît délicat. Quand Abdelmalek Sellal était à la tête du gouvernement, il avait dû démissionner de son poste de Premier ministre pour sillonner le pays de long en large dans une campagne électorale qui avait été menée de main de maître par ce tribun qui sait mêler politique et humour. Sellal avait l’avantage de se tenir à équidistance entre les partis de l’alliance présidentielle.
Cette tâche sera-t-elle confiée à Ahmed Ouyahia, lui aussi habitué à être sur le devant de la scène et à ternir le crachoir ? Cette hypothèse paraît néanmoins peu probable pour au moins deux raisons. La première est éminemment politique, en ce sens qu’une telle option pourrait faire grincer des dents dans les rangs du FLN où des voix inaudibles dénoncent dans les coulisses le fait que le poste de Premier ministre ait été «piqué» à la première formation politique à qui «il revient de droit».
La seconde est liée au discours alarmiste d’un Ahmed Ouyahia qui ne s’embarrasse pas d’euphémismes pour décrire une situation délicate. Son intervention devant les walis avait provoqué un vent de panique ressenti par les industriels qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser en raison de l’hésitation des ménages à dépenser et leur propension à constituer une épargne de précaution, en prévision des jours difficiles promis par le chef de l’Exécutif.
Or, le mot d’ordre du président de la République semble s’articuler sur deux points essentiels : la poursuite des réformes économiques entamées dans l’urgence suite à la chute brutale des cours du pétrole et l’assurance du maintien du modèle social qui garantit à de larges franges de la société une prise en charge de leurs préoccupations matérielles par l’Etat.
Hormis Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Bouteflika pourrait faire appel au prédécesseur de l’actuel locataire du Palais du gouvernement pour reprendre son bâton de pèlerin et convaincre les citoyens de la nécessité du maintien du Président en exercice, seul à même d’assurer une transition qui concrétiserait son discours prononcé le 8 mai 2012 à Sétif. Un discours-référence qui constituera le fondement du cinquième et dernier mandat de Bouteflika, selon des sources informées.
K. M.
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