Un grand diplomate chez Bouteflika pour donner du crédit au cinquième mandat
Par R. Mahmoudi – La désignation par le président de la République de l’ex-chef de la diplomatie Ramtane Lamamra pour conduire sa campagne électorale à l’étranger, notamment en Europe et en Amérique du Nord, est susceptible de donner davantage de crédit à un processus électoral qui commence plutôt difficilement pour les partisans du chef de l’Etat, avec la montée d’une campagne d’hostilité enclenchée par les opposants au «cinquième mandat» et qui fait craindre des dérapages sérieux.
La nomination à ce poste d’un grand diplomate reconnu et respecté, qu’on croyait tombé en disgrâce, peut ainsi être un atout majeur pour le chef de l’Etat, dans un sens où il saura convaincre les capitales occidentales et la communauté algérienne à l’étranger, à l’heure où les médias occidentaux ont plutôt tendance à railler la candidature du président Bouteflika pour un nouveau mandat et, partant, à écorner l’image de l’Algérie. Ce sera donc, pour Lamamra, une tâche à la fois politique et diplomatique.
Diplomate chevronné et ayant laissé globalement une bonne image à la tête du ministère des Affaires étrangères de 2015 à 2017, Ramtane Lamamra s’était néanmoins très peu impliqué dans le la vie politique, dans son sens partisan, et n’a jamais activé, du moins publiquement, dans les rangs d’un parti politique, contrairement aux autres membres de la direction de campagne qui, eux, représentent, selon un dosage étudié, les formations composant l’alliance présidentielle.
Actuellement envoyé spécial de l’Union africaine à Madagascar, le diplomate algérien devrait se réunir dans les prochains jours avec les membres du directoire de la campagne à Alger pour recevoir officiellement sa nouvelle mission.
On ne sait, par ailleurs, pas s’il doit se détacher conjoncturellement de sa mission de médiation africaine dans l’île de Madagascar.
R. M.
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