La préfecture de Paris a-t-elle voulu provoquer des heurts entre Algériens ?
Par Kamel M. – Le soutien au cinquième mandat d’Omar Aït Mokhtar a révélé que la préfecture de Paris aurait programmé les sit-in des opposants à Bouteflika et des partisans de son maintien au pouvoir le même jour, à la même heure et au même endroit à Paris, en dépit des risques de confrontation que la rencontre des deux camps aurait provoqués.
Omar Aït Mokhtar, qui avait déjà soutenu le quatrième mandat à partir de Paris où il mène ses campagnes en faveur du Président sortant, bien qu’il ait dénoncé la non-concrétisation des promesses faites avant avril 2014, accuse la préfecture de police de Paris de «complicité» pour avoir «autorisé les opposants au 5e mandat à organiser leur rassemblement au même endroit avec nous, alors que nous avions obtenu l’accord pour dimanche 3 mars».
Aït Mokhtar affirme avoir demandé que la manifestation pro-Bouteflika se tienne dans un autre lieu mais les services de la préfecture auraient opposé un refus catégorique, en arguant que «toutes les places sont en travaux» et qu’au Trocadéro, «il y a une autre manifestation d’opposants».
Pour Omar Aït Mokhtar, cette réaction est une «preuve que la préfecture cherche bien à nous opposer». Les partisans du cinquième mandat ont obtenu de décaler l’horaire de leur rassemblement qui se tiendra dans l’après-midi, explique Aït Mokhtar.
Cette révélation intervient au moment où des personnalités politiques françaises membres ou proches du Parti socialiste multiplient les déclarations appelant à l’avènement de la «démocratie» en Algérie. Après Julien Dray qui avait appelé «les Algériens à manifester massivement», c’est au tour de Jacques Attali de considérer qu’il «suffirait [à l’Algérie] de devenir ce qu’elle mérite d’être, une démocratie» car elle «a tout pour être un des plus beaux et des plus heureux pays du monde». Pour l’ancien conseiller de François Mitterrand, l’Algérie a «tout pour donner du travail à ses enfants (…) pour le plus grand bonheur de ses voisins et de tous les Méditerranéens».
K. M.
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