Interview – Abdelaziz Rahabi : «Le système de la rente résiste encore»

rahabi chute
Abdelaziz Rahabi. Photo/Algeriepatriotique

Algeriepatriotique : L’armée a précipité la chute de Bouteflika et semble mener le bal bien que de façon indirecte. Comment percevez-vous le rôle du chef d’état-major et de la hiérarchie militaire dans la phase politique actuelle ?

Abdelaziz Rahabi : C’est une situation exceptionnelle. L’armée a de tout temps été dans la politique en Algérie, depuis la Guerre de libération et lorsque nous avons un système présidentialiste à outrance qui ne donnait pas beaucoup le sentiment que l’armée avait une autorité sur le chef de l’Etat. La gravité de la crise et la précipitation des événements en plus de la mobilisation populaire impressionnante et l’entêtement suicidaire du président Bouteflika à se maintenir au pouvoir ont accéléré le retour de l’armée sur la scène politique.

A l’issue de la réunion de l’opposition mardi, un appel fut adressé au chef du commandement de l’armée afin d’interagir plus avec les revendications populaires. Ne craignez-vous que le mouvement populaire soit phagocyté et que l’armée s’impose comme alternative au régime déchu ?

L’implication de l’armée est la conséquence directe de la crise. Je ne l’ai jamais souhaité. J’aurais voulu que notre armée reste dans un rôle institutionnel mais ceci est vague. En ce moment, l’armée a des priorités. Nous avons une frontière de 6 500 km. Sept pays voisins, ce sont sept frontières à protéger. Les situations chez nos voisins ne sont pas les plus stables. L’armée a relevé le défi de la modernisation et du rajeunissement de son commandement, de professionnalisation et d’adaptation aux nouvelles crises et menaces. C’est l’armée dont nous rêvons tous.

Les politiques ont impliqué l’armée dans la gestion des crises. Et toutes les armées du monde interviennent quand il y a des crises dans leurs pays. Mais quand la crise a une implication à caractère sécuritaire ou qui touche à la stabilité des institutions – ce que nous sommes en train de vivre en ce moment –, en recommandant à l’application de l’article 102 de la Constitution, l’armée s’est mise directement dans la politique. Elle a probablement permis une sorte de stabilisation avec la démission du président Bouteflika, et les millions d’Algériens qui sont sortis ont demandé à Bouteflika de ne pas se présenter, ni prolonger son mandat.

Les Algériens continuent à sortir pour réclamer un système démocratique. La solution ne peut être uniquement dans la Constitution. L’article 102 est insuffisant. Il a servi à débloquer la situation, à débloquer la crise mais il est insuffisant pour régler la crise. Il ne peut organiser la transition démocratique. Il ne peut organiser le débat politique. Il ne peut organiser la phase que nous sommes en train de vivre actuellement.

C’est pour cela qu’il faut faire accompagner l’article 102 par de mesures politiques concrètes. Il faut ouvrir un dialogue. Nous avons dépassé le stade du débat. Il faut sortir du débat sur la Constitution. C’est un débat superflu, qui n’est plus opportun, c’est un débat qui donne l’impression que nous travaillons plus sur les moyens que sur la finalité, qui est l’instauration d’un Etat démocratique. C’est un débat qui nous fait perdre du temps et fait gagner du temps à l’ancien système. Parce qu’en réalité, mis à part le départ de Bouteflika, rien n’a changé. Ce qui a donné le sentiment aux millions d’Algériens qui sortent que leur victoire est incomplète tant qu’ils n’ont pas obtenu une rupture totale avec les méthodes et les hommes de l’ancien système.

Les Algériens ne réclament pas le départ de l’administration, ils réclament le départ de ceux qui sont identifiés à une certaine façon de gouverner l’Algérie. Il ne s’agit pas de faire table rase du passé, il s’agit de réformer en profondeur notre système politique, et cela demande d’entrer dans une nouvelle dynamique de changement. Nous observons qu’il y a beaucoup de résistance de l’ancien système. Observez l’audiovisuel public. Il y a énormément de résistance, pas au niveau des journalistes mais de l’administration. C’est l’équipe qui a fait le sponsoring du cinquième mandat qui dirige les moyens audiovisuels les plus lourds.

Des représentants du FIS dissous qui considéraient la démocratie impie participent à vos réunions. Le FIS ne profite-t-il pas pour revenir en force sur la scène politique avec sa doctrine liberticide ? A-t-il changé de discours ?

Je ne sais pas si c’est vraiment une question d’actualité. Le FIS n’a jamais participé aux réunions de l’opposition auxquelles j’ai assisté ou que j’ai présidées en 2016. Il y a au sein de l’opposition d’anciens dirigeants du FIS dissous. Au sein de cette opposition, les choses sont très claires : le FIS est un parti dissous. Il y a des personnalités dans l’opposition de tous bords. Toutes les personnes politiques qui participent aux réunions de l’opposition ne font pas l’objet de poursuites pour des délits de quelque nature que ce soit. Cela est extrêmement important.

Nous n’avons jamais, et je l’ai dit en 1995, accepté, sous quelque forme que ce soit, que l’ex-FIS soit présent à nos réunions. Il reste que ceux qui accueillent ces réunions sont libres de considérer qu’une personnalité politique indépendante et ne se revendiquant pas d’un parti assiste aux réunions. C’est à la justice algérienne de trancher et non aux politiques. Si l’Etat algérien estime qu’une personne n’a pas le droit d’exercer une activité politique, il doit le faire savoir.

Les manifestants rejettent tous les symboles du système, y compris l’opposition classique. Comment l’opposition compte-t-elle transcender cet écueil ?

Ce n’est pas vrai ! Il y a un discours dans une partie des médias publics et privés tendant à faire croire que les manifestations sont contre le gouvernement et l’opposition. Ce n’est pas vrai ! L’opposition existe. Elle est une réalité politique. Elle est aussi légale et démocratique. Elle existe et a toujours existé. On fait de l’opposition dans ce pays depuis 1962. Des gens en sont morts, d’autres exilés ou emprisonnés. Les gens sont sortis contre les premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième mandats. L’opposition en Algérie n’est pas née un 22 février. La manifestation du 22 février est l’accumulation de toutes les oppositions de l’Algérie. Le peuple entier s’est soulevé. Ce ne sont pas uniquement les militants de partis ou des élites.

La société algérienne a atteint une maturité politique et un niveau de conscience extrêmement importants qui permettent à un peuple de se soulever massivement, de façon démocratique et organisée, avec énormément de discipline, sans évoquer une seule revendication à caractère socioprofessionnel ou économique mais uniquement des revendications à caractère politique parce que les Algériens savent qu’en changeant de régime politique, ils changeront la gouvernance de leur pays. Je le dis encore une fois, il est tout à fait erroné, voire inacceptable même, de mettre à un niveau d’égalité le rejet des Algériens du gouvernement et le rapport qu’ils ont avec l’opposition qui est une réalité nationale.

Elle n’a jamais mobilisé autant de monde…

Aucune opposition au monde ne peut mobiliser autant de monde. Et aucune opposition au monde ne mobilisera la moitié de la population. C’est la société qui s’est soulevée.

Le peuple algérien refuse d’aller vers l’élection du 4 juillet. De même que les partis de l’opposition, les magistrats et des centaines de P/APC qui ont refusé de préparer les listes électorales. Pensez-vous que le pouvoir actuel cédera ou bien, au contraire, il va continuer dans le déni de la volonté populaire ?

Je n’ai jamais pensé un seul instant que l’Algérie allait organiser les élections le 4 juillet, sauf à vouloir provoquer le peuple ou aggraver la crise. Il n’y a pas un seul exemple de transition dans le monde dirigé par l’ancien pouvoir. Ce que nous vivons s’appelle la transition à l’algérienne. Faire l’opposition avec le même gouvernement, les mêmes personnes, presque dans les mêmes formes et dans les délais constitutionnels. C’est pour cela que je vous dis qu’à un moment nous avons conscience que les Algériens, après avoir été otages de la maladie du Président, sont devenus otages de la Constitution, laquelle personne n’en parle depuis 20 ans. Les présidentialistes à outrance n’organisent pas l’équilibre des pouvoirs, n’ont aucun mécanisme de règlement des crises et sont complètement dépassés, devenus le refuge de ceux qui veulent donner un sursis à l’ancien régime.

Les manifestations du huitième vendredi ont été émaillées par des incidents. Comment expliquez-vous ce dérapage ?

L’opposition, lors de la réunion de mardi, a dit regretter l’usage de la violence disproportionné lors des dernières manifestations et demande aux services de sécurité de veiller à la protection des personnes et des biens. Il y a eu incontestablement un usage disproportionné de la force publique. C’est un fait isolé, fort heureusement, dans un espace bien déterminé à Alger et cela n’a pas touché tout le pays. Il reste qu’il faut dénoncer toute forme d’abus de la force publique. Les manifestants sont très disciplinés, bien organisés et cela se passe dans les meilleures conditions, il n’y a aucune raison de faire étalage d’une aussi impressionnante force publique.

Selon vous, vers où s’acheminent les manifestations ? Vers une confrontation avec les décideurs actuels ou vers l’apaisement ?

Je n’envisage aucune confrontation et ne pense pas qu’il va y en avoir. Les demandes sont pacifiques, politiques et bien claires et attendent une réponse politique. Il faut admettre que l’article 102 a atteint ses limites. Il a permis de sortir de la crise mais il est insuffisant pour la régler. C’est pour cela qu’il faut encourager et favoriser l’entrée dans le fait politique de tout le peuple. Il y a un faible taux d’adhésion aux partis, mouvements associatifs, syndicats parce que nous avons tout décrédibilisé. Aujourd’hui, les Algériens peuvent, si la transition démocratique réussit, retrouver la force de leur voix. Je pense qu’il est temps pour nous tous que nous adhérions dans des partis et associations. Les étudiants qui sont très nombreux doivent se structurer dans des organisations estudiantines puissantes également. Mais avant cela, les Algériens doivent entrer dans la politique pour gagner les élections et prendre le pouvoir.

Les Algériens ont une idée de ce que doit être demain. Ils ont la transition démocratique en tête. C’est le pouvoir qui ne l’a pas. Il reste que tout cela doit être organisé sous une forme politique, c’est-à-dire les partis politiques et les associations. Je ne sais pas comment va s’organiser le calendrier de la transition démocratique mais donnons le temps aux Algériens de s’organiser, d’entrer dans la politique. Pourquoi il y a autant de précipitation ?

Comment voyez-vous les perspectives immédiates du mouvement populaire ?

Malheureusement, il y a au sein du système politique, dans toutes les institutions et même les plus sensibles, des poches de résistance au changement, le passage d’un système non démocratique à un système démocratique. C’est une réalité. Il ne faut pas se voiler la face. Il y a une résistance au changement. Les forces du changement sont puissantes et non organisées. Il faut qu’elles s’organisent pour imposer leur logique, celle du mouvement populaire. Car les forces qui résistent au changement ont beaucoup de capacité de nuisance et sont partout. Dans les institutions de l’Etat, dans l’audiovisuel et dans la vie sociale. Parce que c’est un système qui a créé la rente et des réseaux d’influence. C’est cette rente qui existe toujours et qui résiste à un système démocratique, transparent qui contrôle tout.

Comptez-vous adhérer à un parti existant ou en voie de création ou en créer un vous-même ?

Je ne sais pas. Je n’ai jamais milité dans un parti politique. Peut-être est-ce dû à ma carrière de diplomate. En Algérie, les militaires, diplomates et magistrats ne sont pas autorisés à adhérer dans des formations politiques. J’attends de voir comment les choses vont se développer pour voir s’il est nécessaire de créer un parti ou pas. Je pense à tout et j’essaie de trouver la meilleure façon de participer pour apporter une solution à la crise que traverse le pays.

Quels seraient, d’après vous, les personnalités à même de conduire la période de transition ?

Je ne parle de personne et ne porte pas d’appréciation. Il faut penser profil. Il faut penser à des personnes crédibles, qui ne soient pas entachées par des affaires de corruption, qu’elles soient compétentes et désintéressées. Parce qu’exercer de la politique dans des situations de crise demande beaucoup de concessions, de générosité, d’écoute et de don de soi-même. La transition ne réussit que lorsque nous donnerons tous un peu de nous-mêmes pour arriver à un accord politique global. La transition est un processus très complexe, parfois douloureux mais demande, surtout, aux personnes d’avoir un esprit de convergence, d’être généreuses et patientes.

Etes-vous disposé à le faire ? Vous a-t-on sollicité ?

Ce n’est pas les questions personnelles qui régleront le problème. Il s’agit de savoir dans quelle perspective nous nous s’inscrivons. Je m’inscris dans une perspective d’un règlement de la crise de mon pays. Si les Algériens s’entendent sur une vision, un calendrier, j’apporterai ma contribution. C’est à la hauteur de la gravité de la crise. Je pense qu’il faut apporter beaucoup en ce moment et beaucoup donner à notre pays. C’est un moment de crise, il ne faut pas trop demander à ce pays. Et cette crise demande beaucoup de générosité et de dépassement de soi.

Nous ne pouvons gérer la crise avec des attitudes du passé, partisanes ou des attitudes d’ambition. C’est l’ambition démesurée de Bouteflika qui nous a menés vers cela. C’est son obsession suicidaire pour le pouvoir qui nous a menés à cela. C’est vrai que c’est la fin d’un système et Bouteflika n’est venu que vers la fin. C’est la crise de tout un système qui a commencé depuis l’indépendance. L’Algérie a beaucoup fait dans beaucoup de domaines mais très peu fait en matière de mise en place d’institutions démocratiques.

Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi

Comment (19)

    fahim
    8 mai 2019 - 4 h 02 min

    nous avons besoin d un jeune integre qui revera du meilleur , ni buveur ni pratiquant un juste , car les alcoliques democrates nous ont balancer dans l islamisme , un major de bab ezzouar !

    Clovis
    21 avril 2019 - 12 h 47 min

    Rahabi est un homme juste et lucide. Son analyse est judicieuse. Seul bemol son appreciation sur l’opposition. Certes elle a existe mais de pietre maniere allant de l’opposition de facade pour servir de caution au regime et recuperer subsides et avantages, a l’opposition plus integre initialement mais tellement peu audacieuse dans son action et son programme, puis pour certains de ses membres dirigeants accepter des compromissions, qu’elle s’est discreditee. Mr Rabahi devrait aussi etre plus intrangisant sur les islamistes soit disant repentis. Le fait que le Fis a ete dissous n’est pas une raison pour accepter ses anciens membres dans une discussion pour l’avenir du pays. Ils ont cautionne ou encourage les crimes commis. Pour tout le reste je suis d’accord avec les propos de Mr Rahabi, dont je salue la clairvoyance et l’integrite. Je ne vais pas repeter les commentaires elogieux a son egard que la plupart d’entre vous ont emis et que j’approuve. En effet des hommes tels que lui devraient faire parti de ceux qui organiseront la transition, et pourquoi pas plus.

    Anonyme
    20 avril 2019 - 22 h 07 min

    Je partage pleinement les avis positifs, qui viennent d’être exprimés par la plupart des commentateurs, suite à cette interview à AP de Aziz Rahabi.
    C’est une personnalité que j’ai connue et que j’ai appréciée.
    C’est vrai que c’est une personne propre et un diplomate avéré: Il ne faut pas oublier qu’il a été l’un des rares ministres de l’ancien régime a avoir eu le courage de démissionner et de quitter le navire du pouvoir, dont il n’arrivait pas à comprendre l’orientation et les choix, lesquels s’éloignaient de plus en plus des souhaits du peuple algérien, notamment, des jeunes de pouvoir participer de manière des plus démocratiques à la gestion et à la construction de l’Algérie.
    Leur pays, les Algériens le voulaient, entre autres, moderne, démocratique et ouvert sur le monde. Un pays où leurs enfants, filles et garçons, seront en mesure de s’ épanouir et de se sentir heureux d’y vivre.
    Il m’est arrivé d’écrire, auparavant, que Aziz Rahabi, entre autres personnalités, appartenant à l’opposition ou ceux faisant parti actuellement de l’administration algérienne ou ayant servi l’Etat algérien, devraient avoir leur place dans l’Algérie de demain.
    Bien sur, il ne serait pas raisonnable de tout rejeter en bloc. La tolérance devrait faire partie des vertus de cette Algérie à construire et à venir.
    Le tamis populaire, s’il s’avère nécessaire d’y recourir, devrait être utilisé avec modération et discernement.

    Fils aîné du Commandant de l’ALN DJOUADI Abderrahmane, du village d’Arous, tombé au Champ de l’honneur en 1957;

    Mokrane DJOUADI
    20 avril 2019 - 21 h 46 min

    Je partage pleinement les avis positifs, qui viennent d’être exprimés par la plupart des commentateurs, suite à cette interview à AP de Aziz Rahabi.
    C’est une personnalité que j’ai connue et que j’ai appréciée.
    C’est vrai que c’est une personne propre et un diplomate avéré: Il ne faut pas oublier qu’il a été l’un des rares ministres de l’ancien régime a avoir eu le courage de démissionner et de quitter le navire du pouvoir, dont il n’arrivait pas à comprendre l’orientation et les choix, lesquels s’éloignaient de plus en plus des souhaits du peuple algérien, notamment, des jeunes de pouvoir participer de manière des plus démocratiques à la gestion et à la construction de l’Algérie.
    Leur pays, les Algériens le voulaient, entre autres, moderne, démocratique et ouvert sur le monde. Un pays où leurs enfants, filles et garçons, seront en mesure de s’ épanouir et de se sentir heureux d’y vivre.
    Il m’est arrivé d’écrire, auparavant, que Aziz Rahabi, entre autres personnalités, appartenant à l’opposition ou ceux faisant parti actuellement de l’administration algérienne ou ayant servi l’Etat algérien, devraient avoir leur place dans l’Algérie de demain.
    Bien sur, il ne serait pas raisonnable de tout rejeter en bloc. La tolérance devrait faire partie des vertus de cette Algérie à construire et à venir.
    Le tamis populaire, s’il s’avère nécessaire d’y recourir, devrait être utilisé avec modération et discernement.

    Fils aîné du Commandant de l’ALN DJOUADI Abderrahmane, du village d’Arous, tombé au Champ de l’honneur en 1957;

    « Le dernier Bastion »
    20 avril 2019 - 19 h 37 min

    Le pourrissement de la situation ne servirait-il au bout du compte que les intérêts des ennemis du pays. Si la « main étrangère » dont s’épatent certains existe, sa prédilection ne serait-elle pas plus intra-muros qu’extra-muros pour y créer à terme un vide tactique. La stratégie de l’ancien régime aidant, n’était-elle pas basée sur la version hypocrite : – Diviser pour mieux régner – A-t-elle payé ? Certes oui : au niveau de l’ensemble des institutions, organismes et forces « vives » concernés de l’Etat, etc…Si l’on veut épargner l’Etat algérien des retombées de l’ère Bouteflékiste, il faut rapidement lui rendre sans ménagement sa souveraineté confisquée par le régime archi-personnel, et déloyal de l’ancien Président-Roi.
    Seule l’Armée Nationale Populaire en est-elle aujourd’hui seule capable ? Même dans les pays où les institutions sont démocratisées, les Forces Armées interviennent dans les situations d’extrêmes pour remettre de l’ordre. Que fait-on alors dans un pays où les institutions sont dénationalisées. Le choix est pourtant simple : entre l’Etat ou le culte de la personnalité. L’ANP ne resterait-elle pas ainsi le seul et dernier bastion prééminent, malgré les rumeurs tendancieuses qui parlent de « divisions en son sein ».
    Les mines « explosives » que l’ancien régime a-t-il semées « avant de partir pour rester » vont-elles épargner les Forces armées ? Le Glas va-t-il sonné à son tour pour l’Institution militaire après celui du DRS. Que Dieu en préserve la seule et unique chance de survie de l’Etat algérien : L’Armée Nationale Populaire.
    Fallait-il absolument dissoudre, dans une conjoncture sécuritaire locale, régionale et internationale aussi sensible, l’une des Institutions vitales de l’Etat : Le Département de Renseignements et de Sécurité (DRS), « soupape de sûreté », ou est-ce le Département lui-même qui était le véritable et primordial objectif visé. Tandis que les comportements de cadres « jugés véreux » ne seraient-ils qu’un écran de fumée, soit un faux alibi.
    Le pays tout entier ne s’était-il pas retrouvé empêtré après la levée de certaines véritables mesures de protection qui ont toujours protégé les institutions et les personnels-cadres de l’Etat d’actes malveillants d’où qu’ils viennent. Cela n’avait-il pas, dans l’ensemble, exposé le pays à un presque dénuement préventif et sécuritaire dangereux.
    Le régime Bouteflékiste pensait-t-il en même temps faire diversion à chaque fois qu’il s’est retrouvé en difficultés, en imputant au DRS, tous ses propres maux, « puisqu’il est toujours, popularise-t-il à tort, aux commandes du pays ». « Même après avoir jeté l’éponge ». Histoire bien sûr de masquer ses cuisants échecs, et calomnier cette Institution. Cela d’ailleurs ne l’exempte en aucune manière de sa responsabilité préventive, et surtout de la Raison d’Etat qu’elle incarne avant les autres.
    De notoriété, les Services secrets dans le monde sont considérés comme « un Etat dans l’Etat sinon l’Etat lui-même ». Le DRS n’en faisait pas exception. Il faut donc se demander pour quelles raisons atypiques le Chef du DRS a permis à autrui d’agir sans réagir pour exécuter ce double sacrifice de l’Institution elle-même, et de certains de ses cadres sur l’autel des caprices de son excellence.

    BEN
    20 avril 2019 - 17 h 23 min

    Je ne crois pas au système parfait et durable plus de 70 ans. Une chose est sur pour moi tant la liberté de l’individu est assurée c ‘est une grande victoire. Quand je dis liberté je pense non seulement à l individu vis a vis d’un régime mais aussi des individus les uns vis à vis le l’autre.

    Bougtob
    20 avril 2019 - 16 h 27 min

    Voilà quelqu’un qui sort réellement du lot il est tout d’abord polyglotte sachant parfaitement analyser les enjeux géostratégiques qui gravitent autour de nous,il a de très bonne connaissance de ce qui se déroule sur la scène internationale,son message passe facilement chez les jeunes dans les médias etc…,il n’a jamais trompé dans des affaires d’intervention ou de corruption,personne ne peut l’égaler dans la connaissance des rouages du système y compris dans les aspects purement politiques.Il est pour ainsi dire l’^homme qui nous faut pour diriger notre pays.

    B.M
    20 avril 2019 - 16 h 12 min

    Bonne interview. Bonnes questions, bonnes réponses, par lesquelles l’abstraction faite du patriote noble depuis 1999 est enfin compréhensible. La Folie des Bouteflika a presque gommé la noblesse, de chez nous, le vrai chez nous !

    Zaatar
    20 avril 2019 - 10 h 56 min

    « L’opposition existe depuis 1962 », d’après abdelaziz Rahabi, oui, une opposition de façade, une opposition de thuriféraires, une opposition avides de strapontins au sein du pouvoir, une opposition avides de se remplir les poches par la tente au travers du pouvoir… khalida messaoudi ne vous rappelle rien? Pourtant première des opposantes au sein du RCD, amara benyounes vous vous rappelez lorsqu’il a créé son parti? Il a fini parti de l’alliance présidentielle, qui d’autres? Louisa hanoune tiens, elle n’a rien eu de visu, mais elle a toujours été privilégiée comme zahia benarous qui avait tout fait pour obtenir une résidence à club des pins… bon bien, voilà notre opposition… on a plutôt envie de rigoler.

      El Houari
      20 avril 2019 - 14 h 17 min

      LE PEUPLE VEUT LE PROGRAMME AVANT L’HOMME

      Abdelaziz Rahabi
      21 avril 2019 - 10 h 16 min

      Je pensais à Ait Ahmed , Boudiaf , Boubnider…

    omir
    20 avril 2019 - 10 h 20 min

    A mon humble avis, voici un homme propre, fils de chahid, qui par le passé avait refusé le dictat de arfaa rasek ya ba. Ce genre d’hommes l’Algérie plus que maintenant à besoin des Rahabi et il y en a dans ce beau pays. Alors, qu’ils viennent au secours de ce pays des braves.

    Anonyme
    20 avril 2019 - 10 h 02 min

    Mr Rahabi a les qualités soit pour conduire la transition soit pour se positionner en vue des présidentielles.C’est quelqu’un de mesuré et sage.
    C’est un fin connaisseur des enjeux géostratégiques,, un très bon diplomate.
    Je pense aussi que c’est un vrai patriote.
    Je dis cela pour l’avoir écouté sur les plateaux tv récemment.
    Il dégage une bonne impression.

    Anonyme
    20 avril 2019 - 9 h 19 min

    Je partage cette façon de voir, sauf sur un point que Rahabi semble d’ailleurs partager avec Louisa Hannoun: Les partis d’opposition ne semble pas pressé de voir une sortie de crise. On peut le comprendre dans la mesure où ils ne sont pas encore structurés pour canaliser le mécontentement populaire.
    Ce n’est pas de la précipitation mais du bon sens que de vouloir un règlement rapide de la crise. Les raisons sont multiples:
    1- Pourrissement, voire récupération du mouvement par certaines forces obscures,
    2- Récession économique,
    3-Année blanche pour les étudiants,
    4-Sans parler des problèmes de sécurité qu’une telle situation fait courir à la sécurité du pays
    etc.

    chakib
    20 avril 2019 - 9 h 00 min

    Comme dans tout progrès, l’analyse de l’existant comme l’a fait Monsieur Abdelaziz RAHABI, est la lueur du bout du tunnel. Je pense sincèrement que cet homme est capable de guider le changement qui s’opère dans ces moments historiques Algériens.

    karimdz
    20 avril 2019 - 8 h 05 min

    Je partage en grande partie le discours de Abdelaziz Rahabi. Le changement est en marche, on n élimine pas tout un système en quelques jours semaines voir des mois, il faut patienter tout en demeurant déterminés.

    L’armée a pour principale mission de veiller à notre sécurité dans l environnement hostile que nous savons. Pour autant sans vouloir s impliquer dans le jeu politique, le Général Gaid Salah, agit en coulisses pour le bien du peuple.

    La constitution nous en avons hérité, elle sera modifié par la suite, mais il faut pour cela de nouvelles élections, un nouveau président, un parlement renouvelé etc. Il faut donc garder patience encore une fois.

    Mais il est vrai que la continuité des institutions désignait le président du sénat comme président par intérim, faut faire avec. Mais devant la désobéissance civile, c est un président et un gouvernement sans pouvoir auxquels nous assistons. Il faut donc s attendre très prochainement à leur démission.

    Il restera à mettre en place une espèce de conseil qui réunirait des représentants qui auraient le consensus du peuple et pourquoi pas un représentant de l armée, pour assurer la transition, la préparation et l organisation des élections.

    lhadi
    20 avril 2019 - 8 h 01 min

    L’histoire de notre pays a prouvé » que tout le malheur de l’Algérie vient de ces aventuriers qui ont piétiné les principes fondateurs de l’Etat algérien.

    Tout citoyen qui piétine la loi fondamentale de la République, que tout peuple souverain se donne, ne peut avoir l’âme d’un démocrate.

    C’est un comploteur ; un putschiste !!!

    Selon la constitution algérienne, le Président de la république est le chef des armées. Il est le garant de la constitution. Par définition, l’institution militaire est garante de la constitution.

    Bien que je sois pour la primauté du politique sur le militaire, la situation actuelle du pays exige, selon les prérogatives constitutionnelles, que le chef des armées reste droit dans ses bottes malgré l’usure des semelles des milliers de manifestants qui font partie du peuple mais qui ne sont pas le peuple.

    Le Louis XIV algérien a été détrôné !!!

    Aux urnes citoyen !!!

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      DZA
      20 avril 2019 - 9 h 11 min

      On ne peut pas être légaliste selon ses convenances et intérêts.
      Si Bouteflika et son système, se sont taillés une constitution sur-mesure, qu’ils n’ont jamais respectée, pourquoi veut on la mettre en pratique contre la volonté du peuple ?

      Je vous cite Mr El Hadi. ‘’… Que le chef des armées reste droit dans ses bottes malgré l’usure des semelles des milliers de manifestants qui font partie du peuple, mais qui ne sont pas le peuple…’’
      QUI SONT ILS ALORS ?

      Les millions de CITOYENNES et CITOYENS, qui manifestent sont le PEUPLE,

      Les autres? … Qui ne dit mot consent

      Fraternellement.

        lhadi
        20 avril 2019 - 15 h 23 min

        Observateur vigilant de la situation, je me dis qu’il y a urgence à mettre fin aux flatulences néo-staliniennes et aux humeurs clochemerlesques en mal de remake des années 80.

        La constitution algérienne est la règle la plus élevée de l’ordre juridique du pays. Elle est la loi suprême de l’Etat et à laquelle nous devons jurer loyalisme, fidélité et respect.

        Fraternellement lhadi
        ([email protected])

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