L’instrument Anep

presse Agence
Le chantage sur la presse par l'entremise de la publicité étatique continue. D. R.

Par R. Mahmoudi – Nouveau changement à la tête de l’Agence nationale de l’édition et de la publicité, le deuxième en quelques semaines. Lors de la cérémonie d’installation du nouveau PDG de l’Agence, Mounir Hemaïdia, nommé il y a quelques jours en remplacement de Djazia Djeddou, nommée pour assurer l’intérim, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Rabehi, a tracé ce qui ressemble à une nouvelle «feuille de route» de cette institution.

Le ministre a assuré, dans son allocution, que les responsables de l’Anep s’engageaient à traiter avec les différents partenaires «en toute démocratie et transparence» mais tout en tenant compte des circonstances que traverse le pays, et aussi des «valeurs nationales». Le successeur de Djamel Kaouane à la tête du département de la Communication a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité, pour l’ensemble des médias, de produire un discours «engagé et responsable, susceptible de contribuer à la sauvegarde des acquis de la stabilité, de la sécurité et de la tranquillité du pays».

Ce discours laisse entendre que le gouvernement va encore durcir le contrôle sur cette institution, qui détient jusqu’ici le monopole de la publicité institutionnelle, accordée aux différents organes de presse, et qui a de tout temps été soumise aux injonctions des puissants du moment et à des fluctuations continuelles, pour ce pouvoir qu’elle exerce sur le monde des médias mais n’indique pas quels instruments seront utilisés pour garantir une gestion «transparente» et «démocratique».

Considérée comme une forme d’aide à la presse, en lieu et place d’un véritable fonds visant à assurer un véritable essor de la presse nationale agonisante, la publicité étatique distribuée via l’Anep a toujours servi, en réalité, comme un instrument de contrôle et de pression sur cette presse pour l’amener à adopter une ligne éditoriale bien déterminée.

A bien suivre l’évolution que connaît le secteur de la presse écrite depuis quelques semaines et les discours qui l’accompagnent, le changement est encore loin d’être acquis.

R. M.

Comment (5)

    Anonimaoui
    29 mai 2019 - 8 h 55 min

    C’est quoi ces changements tous azimuts pour un  » exécutif » illégitime et rejeté par la population. La preuve ses membres d’illustres inconnus et opportunistes de premier ordre sont cloîtrés dans leurs bunkers sécurisés à longueur de journées ne peuvent faire un pas dehors sans être violemment interpellés par les citoyens en dépit des avertissements lancés par Gaid Salah dans ses discours hebdomadaires. Mais tout ça ne les empêche pas d’agir en sous-marins pour s’installer dans le temps et dans l’espace en vue d’assurer la continuité du système Bouteflika sans les Bouteflika.

    Feriel
    28 mai 2019 - 9 h 53 min

    Le grand leurre ! TOUTES ces gesticulations n’ont pas stopper la saignée. Les’ journaux de Said, Toufik, et consorts sont toujours dans les kiosques avec le même nombre de pages de publicité Anep. L’argent coule toujours à flot pour la 3issaba. Révisez monsieur le ministre le contenu des dossier d’agréments. UN grand nombre est hors la loi. La manne publicitaire suffira amplement au reste.

    djelloul
    28 mai 2019 - 9 h 47 min

    les 30 % jusqu’au 40 % de la commission que ANEP facture aux administrations est très coûteuse pour l’administration, cet argent n’a pas servi au développement de la publicité en algerie ,cet argent est parti dans les poches ,le salaire mensuel d’un chauffeur a ANEP est de 150 000 .00 dinars, le bénéfice octroyé chaque année aux travailleurs dépasse les 200 000,00 centimes ,cette entreprise familiale ,maintenant prise en chantage par les ex employés de HADDAD ramenés par kaouane qui était le gérant du quotidien le temps ne sert absolument a rien dans le sillage de la publicité.des milliards de dollars sont partis dans les poches ,des quotidiens n’ont vécu qu’une seule année en prenant avec eux des milliards ,ou sont passés le 160 quotidiens .la commission de l’agence havas est toujours de 7 % dans le monde entier.

    Digage!
    28 mai 2019 - 8 h 53 min

    Quand des responsables politiques (ministres, walis etc) sont autorisées à gérer l’argent public de la Rente, ne vous étonnez pas qu’il y ait de la corruption et des passe-droits.
    Un ministre n’a pas à gérer l’argent du peuple, il doit s’occuper de stratégie, de proposer des lois pour développer son secteur.
    Il faut interdire les instructions par téléphone et rendre obligatoire les instructions écrites et signées à tous les niveaux de décision. Ce n’est que comme ça qu’on va responsabiliser les décideurs.

    Zaatar
    28 mai 2019 - 8 h 09 min

    Le système par son gouvernement interposé est prêt à faire pas mal de concessions au peuple et à la société par la même occasion. Cela voudra dire qu’il compte à tout prix rester au pouvoir et qu’il prépare même sa future assise. IL n y a qu’à voir les augmentations de salaires acquises de plusieurs entreprises publiques, du gel de différentes augmentations envisagées dans la LFC 2019, de la suppression des poursuites judiciaires contres ceux qui ont bénéficié de crédit Ansej et qui n’ont pas remboursé….etc. Cela se traduit expressément par le fait que ce système va rester et prépare probablement autre chose de plus important pour assurer sa survie…attendons de voir. Je suis curieux de savoir ce qui va sortir du chapeau de H’mida.

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