Implications durables

manif armée
Etat civil. Etat militaire. Quel contenu pour chacun de ces concepts ? PPAgency

Par Bachir Medjahed – Les regards n’ont jamais cessé de s’orienter vers l’armée à chaque fois que s’ouvre une crise apparemment insurmontable. Jamais les espoirs n’ont reposé sur le Parlement, ni sur une autre quelconque institution. Si l’armée ou ses dirigeants ont fait reposer leur pouvoir de dissuasion sur la menace de l’emploi des moyens de force – du moins cela a été perçu ainsi –, cela signifierait-il que l’institution de défense est décidée à ne jamais se désister de son «droit» à désigner le président de la République ?

Dans ces conditions, il nous restera à subordonner toute la politique interne aux questions de sécurité et toutes les relations internationales aux questions de défense. Serait-ce qu’ainsi que se définit l’Etat militaire par rapport à l’Etat civil ?

Le débat est inexistant sur cette question précise car il est ignoré autant par les manifestants que par le chef d’état-major, ce qui voudrait dire que la nature même de l’Etat fait l’objet de contradictions mutuellement mortelles.

Etat civil. Etat militaire. Quel contenu pour chacun de ces concepts ? Notre ignorance est la rançon de notre fuite devant le débat, notamment sur de tels sujets qui ont des implications durables sur l’avenir. C’est ainsi que nous versons dans une interminable polémique. Pourtant, les moyens intellectuels, aussi bien chez les militaires que chez les civils, existent pour n’avoir pas à s’opposer et courir le risque de créer des situations de face-à-face, au maximum, ou de dos-à-dos, au minimum.

Au lieu d’ouvrir un espace de dialogue civilo-militaire ou, plutôt, d’institutionnaliser un tel espace, continuer à s’ignorer comporte bien le risque de création d’une situation où on aura plutôt besoin de se rencontrer pour un plan de paix devant l’obsolescence d’un plan de dialogue.

B. M.

Comment (12)

    Karamazov
    22 juillet 2019 - 11 h 14 min

    Et vouala que Nôtre lhadi thoughalithid. Welatlou l3ada ta3ou, ça lui récidive. On l’a cru un temps tombé dans le marxisme , avant que ses atavismes ne le reprennent.

    Quand abou Karl el Marxi , radhia allahou 3enhou dit ;

    « La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. »

    Lhadi le réinterprète dans son exégèse en le plagiant pour se l’approprier.

    « S’agissant de l’Etat, le travail de conceptualisation s’est opéré dans trois univers intellectuels principaux. Il s’agit de la doctrine juridique, de la sociologie Webérienne et de l’anthropologie culturaliste »

    Si ma pudeur ne me l’interdisait pas je dirai que lhadi a attrapé le marxisme comme on attrape la chtouille. Ih : par la queue. Cependant .

    Cependant , on ne saurait dire que son approche ne va pas à la situation. Comme si on couvrait un champ opératoire d’une djellaba, lors d’une circoncision par exemple.

    Lhadi a découvert qu’on se trompe d’analyse, mais lui se trompe de correction.

    Marx, hé lhadi jidi Marx , ow ! Donc Marx avait fait le coup de Saint Eloi avec la culotte du Bon Roi Dagobert à la philosophie hégélienne. Lhadi lui l’a mise de travers. Vous allez me dire que les mailles à l’envers c’est aussi du tricot.

    Iben moua je trouve qu’on s’approche du dénouement. On ne nous propose rien d’autre ici que de nous résigner.

    Quand on aura épuisé toutes les tentatives le sujet s’épuisera de lui-même. Ou en langage vernaculaire, comme je l’ai dit plus bas : il nous faut apprendre à vivre dans la m… maintenant .

    Anonyme
    22 juillet 2019 - 4 h 50 min

    Les parties, de l’opposition politique, c’est comme les tomates.

    Plus elles est concentrées meilleures elles est.

    Ils s’expriment alors d’une seule voix, celui de l’orifice du tube, servant de plate forme unique valablement politique.

    Le pouvoir en place, et en face, en appréciant le caractère du goût, du sérieux, et de sa rigueur,
    de discipline consenti.

    Alors, que nous assistons impuissant, devant la foire, de la multitude de partie prétendument politique, à la mord-moi le doigt.

    Parties politiques, dernières lesquels, ce cache des ambitions
    personnelles inavouables.

    lhadi
    22 juillet 2019 - 1 h 11 min

    Une exigence particulièrement importante est la construction de définitions qui permettent de savoir « de quoi l’on parle ».

    S’agissant de l’Etat, le travail de conceptualisation s’est opéré dans trois univers intellectuels principaux. Il s’agit de la doctrine juridique, de la sociologie Webérienne et de l’anthropologie culturaliste. Chacun d’entre eux ayant ses enjeux scientifiques propres, ses terrains privilégiés de confrontation empirique, voire ses défis pratiques à relever, il s’ensuit une grande diversité d’approches et d’éclairages.

    Quant à l’Algérie, il est très aisé de noter que l’Etat algérien est un Etat patrimonial.

    Le patrimonialisme est, à mes yeux, une forme politique issue du principe patriarcal où derrière une éventuelle façade d’institutionnalisation, demeure la réalité d’un pouvoir personnel, orienté vers la satisfaction d’un clientélisme familial élargi, échappant largement aux contraintes du droit écrit, et entretenant, dans ses pratiques administratives une frontière ambiguë entre la sphère du privé et celle du public.

    Le trait majeur qui se dégage est donc la faiblesse de l’institutionnalisation du pouvoir d’Etat. Au pouvoir personnel du Prince, il est peu de contre-pouvoirs autonomes institués. La justice, par exemple, est rendue au nom du monarque…

    L’Algérie a été le terrain d’élection de cet idéal-type.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Chelabi
    21 juillet 2019 - 23 h 39 min

    Un État doit toujours être civil. Un État militaire est une irruption de la force dans le domaine public pour asservir les citoyens, les contrôler et les punir s’ils n’obéissent pas au Diktat imposé par les hommes en uniformes.
    L’armée ne sait pas faire de la politique. L’armée est une institution verticale dans laquelle le militaire est formé, conditionné, pour donner et recevoir des ordres.
    La politique, quant à elle, est l’art de gérer les contradictions sociales en faisant en sorte de rapprocher les points de vues antagonistes. C’est donc le monde des institutions horizontales qui permettent aux citoyens d’accepter de gré les contraintes de la loi qu’ils auront votées.
    Dire que l’armée est garante de la constitution est une hérésie. La constitution est l’oeuvre des politiques. Elle doit être garantie par les institutions démocratiques que sont le parlement et le sénat.
    Si on commençait à parler avec raison et à faire parler la raison, on gagnerait beaucoup de temps et on bâtirait sur des fondations saines. Mais si on mélange les concepts alors ……. on n’est pas sorti de l’auberge.

    Antisioniste
    21 juillet 2019 - 22 h 33 min

    Bonsoir monsieur Bachir Medjahed, pour moi la vie est une équation au variable infini, mais en ce qui concerne l’Algérie je crois fermement que l’équation est simple tout comme la solution. Depuis 57 an le pouvoir décisionnel a été « exclusivement » entre les mains de l’armée à travers la dite classe politique, dont une bonne partie n’était (et l’est encore) rien d’autre que son propre prolongement et son porte-parole.

    Le 22 février 2019 l’impensable, l’imprévisible (pour l’armée entre autre) s’est produit. Son Excellence le Peuple Algérien ne s’est pas réveiller, comme le disent certains, il s’est imposé « à juste titre » comme étant le Seul et Unique Souverain Incontestable de ce pays en disant STOP, et en sifflant la fin de la prédation, la gabegie, du bricolage, de l’autoritarisme condescendant, et de la folie de ceux qui se croyait (et ce crois encore) être des démiurges propriétaires de ce pays qu’ils ont piller et asservie, alors qu’ils été sensée chérir et servir.

    Malgré la complexité apparente de la situation, qui est l’œuvre incontestable des tenants du pouvoir actuel dans leur ensemble, et des résidus de l’ancien système obsolète qui tentent dans leur panique évidente de sauver leur peau, et les biens qu’ils ont volé et distribuer à leur smala, Son Excellence le Peuple Algérien dans sa grande sagesse reste à la fois placide et « DETERMINER » dans ses revendications légitime de façon pacifique et intelligente face aux manigances des tenants du pouvoir et des opportunistes de tout bord. C’est vous dire la maturité incontestable de cet admirable peuple, et surtout de sa jeunesse.
    Oui, vous avez entièrement raison nous aimons notre armée car elle issu de nous, et c’est notre système immunitaire, mais nous savons qu’elle a été corrompu à un certain degré, et à un certain niveau. D’ailleurs a ton besoin de dire cela et de le démontrer devant le monde entier? Est-ce intelligent et productif ? J’en doute.

    Un compromis raisonnable et équitable est possible entre l’armée « saine et patriote » et Son Excellence le Peuple Algérien, mais sous des conditions préalable dont certaines sont non négociable. Pour en arriver là il faut que cette armée « saine » prend le taureau fou par les cornes et l’oblige à rentrer dans l’enclos pour que des discussions et un véritable dialogue civilisé responsable puisse se faire en toute quiétude dans l’intérêt national, et non pas personnel.

    PS : quand je parle de dialogue et de discussion il va de soi que ne miserai pas un seul zloty sur les dits partis boulitique et autre, ainsi que les dites personnalités national, je parle de ses « JEUNES » inconnue que tout le monde admire, et qui sont dans la rue chaque vendredire. C’est en eux/elles que j’ai placé ma confiance, et je suis sure qu’ils/elles ne me décevront pas puisqu’ils/elles ont réussie à me faire pleurer de joie.

    Mouloud
    21 juillet 2019 - 21 h 11 min

    Depuis bientot 5 mois qu on bat le pave..pour quels resultats politiques …wallou! Sauf que lachasse aux predateurs est lancee…mais est ce vraiment cela qui va changer l aspect politique tantrevendique par le hirak??..la reponse est non..une coupe d afrique.?non..alors que faire?.un gouvernement rejete par le peuple..des partis qui n ont de nom que partis mais qui en realite sont aussi des acteurs dans la decrepitude que vit l algerie..que faire? Discuter avec l armee??elle refuse disant que ce n est pas son role de gerer les affaires politiques..discuter avec qui?soyons clairs..le blocage existe et il est la..il y a da ger pour la nation..grave de grave…ou l armee prend directement le pouvoir et on n en parle plus..ou alors elle designe des personnes propres pour diriger le pouvoir civil..il faut bien admettre que le hirak est dans l impossibilite de degager des personnes ou entamer des discussions..il faut donc s en temettre a l armee pour regler la situation une bonne fois pour toutes..a tous ceux qui remplissent des pages etdes pages de critiques. De propositions..de contributions etcc..qu ils sachent qu on ne peut plus admettre l irresponsabilite..la constitution?rares sont ceux qui l ont lue..et nombreux ceux qui ont vote sans savoir de quoi il s agit..confier les commandes du pays a des irresponsables n est pas la solution..et en l absence de rzgroupement de toutes les bonnes volontes nationalistes et patriotes..pouvant presenter un projet viable et republicain..refletant vraiment les aspirations du peuple..on ne s en sortira jamais..ce n est pas le depart de bedoui et de bensalah la cle du probleme..ils partiront bientot pour peu que l esquisse d un projet soit presentee par des personnes..inconnues sur la scene du systeme..et la..il faut en discutervaille que vaille avec l armee seule i stitution viable..responsable et indispensable a la nation..on trouvera la sortie surement..a defaut..que l armee prenne les renes du coche..sinon c est le chaos….et dans ce cas..plutot l armee..qu une bande de malfrats ..et l armee ne vend pas le pays…!!!!.. allah protege notre pays et ses enfants…amine

      Chelabi
      22 juillet 2019 - 3 h 59 min

      Propos de quelqu’un qui ne peut être le serveur attitré de sandwichs Kachir.

    Gdayel
    21 juillet 2019 - 20 h 50 min

    On parle de l armee comme si c est un corps etranger a la societe et on parle d ‘etat civil comme si l’ armee n’en n’etait pas la principale composante et ce aussi bien aux us en france en angleterre que de part le monde.Ce discours etait celui des services speciaux a propos de l aln durant la guerre de liberation:les fellagahs briment les paysans nous nous les defendons ,les fellagahs sont des mercenaires etrangers etc.Alors de grace cessons ses discours steriles et reglons la question qui est celle du pouvoir, question qui se pose immenament au sein de la bourgeoisie nationale; ce n est aucunement une question de nature de l etat

    Vangelis
    21 juillet 2019 - 16 h 23 min

    Mais personne n’est dupe pour dire que de tous temps c’est l’armée qui dirigeait le pays et qu’elle désignait des marionnettes qu’elle manipulait au gré de ses intérêts.

    Cet état de fait trouve son origine dans la guerre de libération qui à tord ou à raison a attribué à l’armée ( aux moudjahidines) la libération du pays des mains du colon. Les civils en dépit du lourd tribu qu’ils ont payés s’en trouvent oubliés et avec eux les 1,5 millions de chouhada qui ne sont pas des soldats, loin s’en faut.

    De fait, le pays s’est retrouvé sous la coupe de nouveaux colons qui dirigent à leur guise les affaires du pays surtout qu’il est pourvu d’une manne pétrolière et gazière. Les civils, eux, ils leurs restent les yeux pour voir ce cirque se dérouler depuis des décennies sans que cette armée veuille leur donner les clefs de leur destin.

    Au travers des  » incarcérations « , que je mets volontairement entre guillemets, car je ne suis pas sûr qu’elles soient réelles, tant les régime nous a habitué à des mensonges, on voit bien qu’aucun haut gradé de cette armée n’a été inquiété par la  » chasse  » aux corrompus et autres corrupteurs. Aucun ! Alors même qu’ils dirigent et gèrent le pays à leur guise.

    De fait, l’armée ne veut pas et n’entend pas abandonner ses prérogatives, celles de mener le pays comme elle l’entend. On ne peut pas dire que le pays va bien par cette initiative qui dure depuis l’origine mais tant pis, pourvu qu’elle garde la clef du coffre, les contrats d’armements, et la cooptation de tous les pontes du régime qu’elle a volontairement institué.

    A quoi bon discuter en pure perte de ses propres intérêts.

    karimdz
    21 juillet 2019 - 13 h 21 min

    L armée aura toujours un rôle prépondérant.

    Bien-sûr qu il doit y avoir une séparation entre pouvoir civil et pouvoir militaire. Chacun avec ses missions, le civil pour gérer le pays, le militaire pour la défense du pays.

    Il n en demeure pas moins que l armée restera la garante de la constitution et c est bien une chose dont personne ne peut se plaindre.

    Abou Stroff
    21 juillet 2019 - 11 h 14 min

    le question de la nature de l’Etat (civil ou militaire) me semble être une partie intégrante d’une politique de la diversion qui ne dit pas son nom, en effet:
    1- pendant longtemps, les « divertisseurs » se sont focalisés sur de soi disant oppositions entre arabophones et francophones, entre islamistes et laïcs, entre musulmans et athées, entre civils et militaires, entre diverses régions d’Algérie, etc.
    2- le hirak a, heureusement (pour ceux qui aspirent au changement), montré que la contradiction principale du moment se situait entre ceux (certains d’entre eux séjournent, au moment présent à el harrach) qui considérait l’Algérie et les algériens comme leur propriété privée et de larges couches sociales marginalisées dans le processus de distribution de la rente.
    ainsi, contrairement aux apparences et aux fausses solutions véhiculées par la diversion, le dépassement de la contradiction principale du moment requiert la neutralisation des couches rentières (dont certains de leurs représentants séjournent, au moment présent, à el harrach) grâce à la déconstruction du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à infra-humains.
    moralité de l’histoire: que nous soyons dirigés par un « Etat civil » ou par un « Etat militaire », l’essentiel, me semble t il, est que la première mesure salvatrice à prendre exige que le budget de fonctionnement de cet Etat soit financé uniquement par la fiscalité ordinaire, tandis que la rente provenant de l’exportation des hydrocarbures serve uniquement au financement des investissements productifs.
    PS: la gestion de la rente doit être transparente et contrôlée par un parlement réellement représentatif.

      Karamazov
      21 juillet 2019 - 11 h 32 min

      C’est rafraîchissant comme contribution.

      Je pense à ce que se disait l’oisillon de  »mon nom est personne » quand le coyote l’a sorti de la m… :  » j’étais plus en sécurité quand j’étais dedans » .

      Ce n’est pas faute d’avoir essayé d’en sortir mais il arrive parfois qu’il valait mieux échouer. Ce n’est pas forcément en dehors de la m… qu’on est le mieux. Il faut vraiment qu’on s’habitue à vivre dans la m… maintenant .

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