Les conditions pour une victoire de l’intifadha populaire

manif un an
Une année déjà, le Mouvement populaire toujours debout. D. R.

Par Kaddour Naïmi – Vingt-quatre siècles auparavant, un stratège chinois, Zun Tse, rédigea un court mais très précieux essai intitulé L’Art de la guerre(1). Il énonçait les règles de la défaite et de la victoire. L’une de ces règles est la suivante : connaître non seulement les faiblesses de l’adversaire, mais également ses forces, et connaître non seulement les propres forces mais également les propres faiblesses. Si l’une de ces conditions manque à la connaissance, l’action risque d’échouer.

Venons-en donc à l’intifadha (soulèvement) populaire algérienne actuelle.

Ne constate-t-on pas que la connaissance de ses propres forces est proclamée (parfois même en les exagérant, en prenant ses désirs pour des réalités), mais pas ses faiblesses ou pas suffisamment (parfois même en refusant de les voir et de les admettre) ? Une objection affirme : mettre l’accent sur les faiblesses du Mouvement populaire risque de le décourager. C’est vrai. Mais parler uniquement de ses forces en occultant ses faiblesses, n’est-ce pas un risque plus grand de voir le Mouvement populaire échouer ?

En reflet à cette évaluation de l’intifadha populaire, voyons celle relative à l’adversaire de ce Mouvement. Ne constate-t-on pas qu’à son sujet l’accent est mis sur ses faiblesses (jusqu’à les exagérer), mais pas sur ses forces (jusqu’à les sous-estimer) ? En effet, depuis le 22 février 2019, date du surgissement de l’intifadha populaire, ses partisans ne cessent d’annoncer sa capacité de faire écrouler dans les prochains jours l’oligarchie régnante, alors qu’elle est encore à son poste, et même semble se renforcer institutionnellement avec son « Présiden». Cet optimisme non confirmé par la réalité ne risque-t-il pas de se transformer en pessimisme réel, décourageant les participants aux marches populaires ?

Dès lors, pour contribuer au succès de l’intifadha populaire, n’est-il pas indispensable, vital, très urgent d’examiner et de connaître suffisamment tous les aspects du problème, sans en exclure aucun, tels qu’exposés par Zun Tse ? C’est ce que l’auteur de ces lignes s’est efforcé à considérer, dès le début(2), et continuera à considérer.

K. N.

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(1) Cet ouvrage est étudié dans toutes les académies militaires du monde, dignes de ce nom, y compris aux Etats-Unis. Librement accessible ici : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_de_la_guerre

(2) Voir http://kadour-naimi.over-blog.com/

Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

Comment (6)

    Zaatar
    14 décembre 2019 - 19 h 30 min

    Monsieur KN, c’est ce qu’on n’a pas arrêté d’écrire moi-même, Karamazov et Abou Stroff pendant que vous glorifie le hirak et sa capacité à faire vaciller le pouvoir. On voit maintenant que votre option a changé et que vous faites appel à Zun tsi pour expliquer ce qu’on racontait pendant plusieurs semaines. Bienvenu au club quand même.

    Zenaty
    14 décembre 2019 - 17 h 31 min

    Nous sommes pas dans une Guerre mais juste une Action de Citoyennes et de Citoyens pour une Deuxième République avec tous les Citoyennes et les Citoyens un même Peuple du Nord au Sud et de l Est à l’Ouest…. Nous Sommes Tous Des Algériens.. Pas Haines de Entre Nous… De La Paix pour les enfants et Pour Notre Future.

    Non a' l' Arabisme soit il democratique
    14 décembre 2019 - 14 h 52 min

    Quel pays qui importe tout d u Moyen-Orient ! Les islamistes leur oumma les arabistes empruntent à la Palestine. Kifkif même magma porte au même résultats. Ce nationalisme arabe refuse toujours tout ce qui est autochtone. Ni passibles ni Dubaï encore moins Abane et la Soummam. Preuve que deux peuples différents ne se synthèsent que par compression

      anonyme
      15 décembre 2019 - 22 h 35 min

      l’arabe est là et …

    Momo
    14 décembre 2019 - 13 h 21 min

    Ni Zun Tse, ni Gengis Khan.
    L’arsenal du hirak est intact. Toutes ses armes sont affûtées. Les manifestations vont continuer avec un rythme soutenu. Il sera uestion dans un futur proche de grèves ciblées visant à affaiblir l’autorité de l’état qui ne sera pas un grand défi pour le hirak car nous sommes en face d’une présidence très faible et d’un chef d’état major qui sera obligé de se la fermer pour un temps.
    Les conditions économiques allant en se dégradant et les réponses du pouvoir ne pouvant jamais être à la hauteur des attentes des citoyens, tout cela jouera comme combustible et au Hirak. Et à un moment donné, on donnera le dernier coup de boutoir qui fera arriver cette deuxième république.

      namoussa
      15 décembre 2019 - 22 h 32 min

      Momo
      14 décembre 2019 – 13 h 21 min

      Tu es un hirakiste par procuration

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