Pourquoi Tebboune se réfère aux ténors politiques et se détourne de ses «alliés»
Par Abdelkader S. – Abdelmadjid Tebboune marque des points. Incontestablement. «Si beaucoup de choses restent encore à faire, le successeur de Bouteflika est en train de prouver qu’il veut aller vers le changement en s’appuyant sur des grands noms de la politique», indiquent des sources informées. «Le nouveau Président a pris ses fonctions et a commencé à traiter de questions internationales d’une extrême importance et à discuter avec ses homologues étrangers. Il est donc reconnu par la communauté internationale, et rien ne pourra changer cet état de fait», relèvent nos sources qui appellent à «créer une synergie pour réussir à dépasser la crise politique interne, créée par l’ancien vice-ministre de la Défense qui a laissé derrière lui une situation inextricable».
Pour nos sources, «le seul moyen de dépasser cette crise est d’aboutir à un compromis, de sorte à partager le pouvoir entre ceux qui ont adhéré au coup de force de Gaïd-Salah et les opposants à celui-ci, eux-mêmes divisés sur la suite à donner à l’appel au dialogue lancé par le nouveau chef de l’Etat et les premières mesures d’apaisement que celui-ci a prises pour convaincre l’opinion de sa volonté de se rapprocher du Hirak, des partis de l’opposition et des personnalités politiques qui avaient appelé à annuler la présidentielle du 12 décembre».
«Abdelmadjid Tebboune a fait de ses consultations avec les personnalités politiques expérimentées une priorité et il a concentré son choix sur les anciens ministres qui ont rejeté le processus électoral du 12 décembre. Un signe positif qui montre bien que le nouveau Président ne veut pas s’encombrer des brebis galeuses qui ont tenté de semer la discorde durant le long chemin qui a conduit à la présidentielle controversée et qui semblaient soutenir sa candidature», notent nos sources. «Cependant, il s’avère que Tebboune a non seulement tourné le dos à ces instigateurs de la haine et du racisme, mais a carrément décidé de les combattre», ajoutent nos sources qui entrevoient dans les consultations marathoniennes entamées par le nouveau locataire du palais d’El-Mouradia «les signes d’une composition future qui devrait donner naissance à un gouvernement d’union nationale et à des institutions représentatives, à condition qu’il réussisse à faire admettre que le salut pour le pays réside dans la participation effective de la majorité des citoyens à la chose politique afin d’éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent».
«Enfant du système, Tebboune connaît mieux que quiconque les desseins intéressés qui motivent une bonne partie de ceux qui l’ont soutenu avec zèle. Il sait à quel point ils sont prêts à tourner casaque au moindre changement, et qu’il ne peut pas leur faire confiance dans l’exécution de la mission qu’il s’est fixée», concluent nos sources.
A. S.
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