Erdogan amplifie sa propagande mensongère après son fiasco en Syrie
Par Ismaïl Hadi(*) – Ce mercredi 29 janvier, les forces armées syriennes, avec l’aide de l’aviation russe, ont libéré la ville stratégique de Maaret Al-Noomane, située à 33 km au sud du dernier bastion de l’opposition, dans le nord-ouest de la Syrie, la ville d’Idlib. Les troupes d’Al-Assad ont pu entrer dans Maaret Al-Noomane juste un jour après l’avoir encerclée de trois côtés, en laissant la sortie ouest de la ville ouverte afin de permettre aux combattants et leurs familles de quitter la région. Selon les médias syriens, des centaines de membres de groupes armés ont fui la ville et se sont rendus plus au nord vers Idlib et la frontière turque.
Une avancée soudaine en direction de Maaret Al-Noomane est devenue partie intégrante de l’opération militaire à grande échelle lancée en réponse aux violations du cessez-le-feu commises par les djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham. Il convient de noter que la perte de la deuxième plus grande ville de la province d’Idlib a causé un dommage irréparable à la réputation d’Erdogan et aux intérêts de la Turquie, qui est le principal donateur des groupes armés en Syrie.
Sans avoir la possibilité d’apporter une réponse proportionnée, ni de stopper l’avancée de l’armée, Ankara a décidé de lancer la campagne d’information visant à accuser des troupes gouvernementales de destruction des infrastructures civiles et de déplacements forcés des populations. La pratique des dirigeants turcs – comprenant notamment la propagation de fausses informations pour tromper la communauté internationale – n’est pas nouvelle et a été vécue à maintes reprises pendant le conflit syrien.
A cet égard, le fait qu’Ankara ne puisse pas, jusqu’ici, séparer les groupes d’opposition des terroristes dans la province d’Idlib est peut-être l’exemple le plus frappant des mensonges et de l’hypocrisie turque. Bien que cette circonstance entraîne des violations répétées des initiatives de paix, la Turquie ne montre aucun intérêt à diviser les combattants en bons et mauvais éléments, car les uns et les autres sont utiles pour combattre le gouvernement syrien.
Ankara essaie de cacher les terroristes et les faire passer pour des rebelles ou des membres de l’opposition dans une tentative d’affaiblir les autorités syriennes et de maintenir à tout prix sa présence en Syrie. Cela représente non seulement l’un des principaux obstacles au règlement, à long terme, du conflit syrien mais aussi à la lutte contre le terrorisme dans la région.
La machine de propagande turque visant le gouvernement syrien et ses alliés après l’offensive à Maaret Al-Noomane n’est rien d’autre qu’une manifestation d’impuissance, d’agonie du régime turc. Au cours de l’année écoulée, Ankara a continué de perdre du terrain alors que les forces gouvernementales s’approchaient de la victoire sur le terrorisme, progressant vers la dernière province sous contrôle de marionnettes pro-turques. Probablement, la désinformation est la seule chose qui reste à la Turquie vaincue dans une bataille décisive pour l’avenir de la Syrie.
Maaret Al-Noomane n’est ni la première ni la dernière ville qui était longtemps contrôlée par l’opposition armée mais est finalement réintégrée à la patrie. Le dernier bastion de terroristes d’Idlib est le prochain sur la liste. Sa capture qui signifie l’échec des plans d’Ankara entraînera inévitablement une nouvelle vague de désinformation turque contre Damas.
I. H.
(*) Journaliste syrien
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