Apagogie positive

kim Donald Trump
Lors de la rencontre de Donald Trump avec Kim Jung Un. D. R.

Mrizek Sahraoui Donald Trump, qui a passé plus de temps sur les terrains de golf et sur les réseaux sociaux qu’il n’a rencontré de chefs d’Etat étrangers, selon le Washington Post qui a décortiqué l’emploi du temps du Président, a réussi à faire la paix là où ses prédécesseurs s’en étaient allés faire la guerre. C’est, paradoxalement, au cours de son mandat, même si rien n’est vraiment acquis, que le dialogue est renoué avec la Corée du Nord et les Talibans, deux entités très hostiles à l’égard de la politique américaine et de l’Amérique, l’ennemi commun mais pour des raisons différentes de toujours.

Passé pour celui qui a confondu à chacune de ses interventions les relations internationales avec la marmelade diplomatique, le président Trump a fini, contre toute attente, par créer les conditions d’une détente et de relations apaisées avec la Corée du Nord et par ramener à la table des négociations les Talibans, jusqu’ici très peu favorables à toute discussion avec le grand Satan.

Si le rapprochement qui a pris corps en 2018 entre Washington et Pyongyang bat de l’aile, butant sur le programme nucléaire nord-coréen, dans l’impasse depuis l’échec du sommet d’Hanoï de février 2019 entre Kim Jong Un et Donald Trump, avec les Talibans, en revanche, c’est la lune de miel. Les Américains et les fondamentalistes islamistes ont signé, samedi 29 février, un accord de paix, qualifié d’historique, par les deux parties, mettant fin à dix-huit longues années de guerre.

Cet accord qui prévoit un retrait graduel d’ici quatorze mois des soldats américains stationnés en Afghanistan et le dialogue – qui toutefois patine – avec la Corée du Nord, néanmoins deux succès diplomatiques majeurs et incontestables de l’administration Trump, feront date, étant bien entendu que la politique étrangère des Etats-Unis a de tout temps eu un impact notable sur l’opinion publique internationale et sur les Américains eux-mêmes qui se préparent à élire un nouveau Président, en novembre prochain.

Et, c’est sinon l’apagogie positive, à tout le moins un pied de nez à la politique et à la diplomatie qui perdent tout sens du rationnel. L’on s’attendait à un Président belliciste, l’on pourrait tantôt avoir à faire à un récipiendaire du prix Nobel de la paix [si bien sûr le jury fermait l’œil sur les frappes illégales contre la Syrie de la nuit du 13 au 14 avril 2018].

M. S.

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