Coup politique
Par Mrizek Sahraoui – Les tout prochains jours le diront, mais d’ores et déjà d’aucuns parlent d’une manœuvre très habile de la part d’Emmanuel Macron dont la seule et unique priorité bien que les crises soient multiformes, selon de nombreux observateurs, est de trouver les voies et moyens de proroger le bail de cinq années supplémentaires à l’Elysée. Cela s’explique par la nomination inattendue de Jean Castex au poste de Premier ministre en remplacement d’Edouard Philippe, qui, pourtant, bénéficie d’une grande popularité auprès des Français.
Les nominations de Jean Castex, ancien conseiller de l’ex-président Nicolas Sarkozy, et d’une ministre de ce dernier sont loin d’être anodines, font remarquer certains commentateurs qui pointent «un coup du berger visant à mettre en échec et mat ce qu’il en reste de la droite», de sorte à sevrer totalement la source de recrutement du Rassemblement National (RN).
Le remaniement ministériel, opéré ce lundi et qui intervient dans un contexte particulier marqué par une défiance générale à l’égard de l’Exécutif après les trois premières années d’un quinquennat chaotique, selon une majorité de Français, obéit à une stratégie visant à paver, de nouveau, le chemin vers un second mandat du président Macron, commente-t-on dans les médias parisiens, soulignant une méthode qui s’accommode d’un schème de la pensée traditionnelle propre au monde politique ancien.
Emmanuel Macron, ajoute-t-on, veut tirer son épingle du jeu politique en détruisant les autres partis à travers un débauchage systématique de personnalités de gauche comme de droite, du centre tout autant de la société civile, avec la nomination notamment du cador du barreau, Eric Dupond-Moretti, comme garde des Sceaux, formant ainsi un aréopage hétéroclite dont l’objectif inavoué de l’opération est la bipolarisation, au terme de ce mandat, de la vie politique nationale qui serait disputée par deux principaux partis : La République en Marche (La Rem) et l’extrême droite, en l’occurrence.
Après les élections municipales dont les résultats plus que décevants ont clairement mis à nu un parti présidentiel majoritaire mais sans maires, ni militants, certains s’accordent à dire qu’Emmanuel Macron qui «concentre tous les pouvoirs», ont accusé des élus de l’opposition, n’a pas d’autre alternative. La seule et unique solution est le recours au coup politique qui pourrait s’avérer être un coup de dés [mais] jamais n’abolira le hasard, dira le poète Stéphane Mallarmé.
M. S.
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