Le corps électoral convoqué : la bataille des législatives commence
Le président Abdelaziz Bouteflika a convoqué aujourd’hui le corps électoral pour l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) le jeudi 4 mai 2017. «Conformément aux dispositions de l’article 91-6 de la Constitution et des dispositions pertinentes de la loi organique n°10-16 portant régime électoral, Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé, ce jour (jeudi), un décret portant convocation du corps électoral pour l’élection des membres de l’Assemblée populaire nationale le jeudi 4 mai 2017», a indiqué le communiqué de la présidence de la République.
Les listes électorales vont être révisées exceptionnellement du 8 au 22 février 2017. La convocation du corps électoral signe ainsi le début «officiel» de la bataille des législatives. L’activité de l’APN est donc presque terminée. Plus de présentation ou d’examen de lois. Seules quelques séances de questions orales vont être organisées durant ce qui reste de la législature actuelle. Les députés qui comptent se représenter vont se consacrer à leur campagne électorale. Les autres vont se préparer pour leur retraite.
Au sein des partis, l’heure est à la préparation des listes de candidatures et l’élaboration des stratégies électorales. Le FLN a fixé le 7 février pour examiner les nombreux dossiers de candidatures reçus. Le plus vieux parti de l’opposition, à savoir le FFS, s’attelle à élaborer une stratégie «efficace» pour améliorer son score électoral enregistré en 2012. D’ailleurs, il tiendra demain, vendredi 5 février, une session extraordinaire de son conseil national qui sera dédiée aux législatives.
Les islamistes, qui se sont déjà regroupés en deux camps, cherchent le moyen de créer un seul bloc pour se donner plus de chances d’avoir le plus grand nombre de sièges possible. Les autres formations politiques entrent petit à petit dans cette grande bataille électorale qui ne fait que commencer. Ces élections législatives interviennent dans un contexte politique marqué par l’exacerbation de la crise économique et la diminution continue des réserves de change qui se sont rétrécies à 114 milliards de dollars. Autrement dit, moins de 30 milliards de dollars par rapport à 2015.
Les candidats à ces élections auront assurément du mal à mobiliser autour des thématiques traditionnelles en raison du profond mécontentement populaire. La campagne électorale s’annonce ainsi difficile aussi bien pour les partis au pouvoir qu’aux formations de l’opposition qui participent. Les partis qui ont opté pour le boycott, quant à eux, vont suivre de loin ces élections tout en priant que les abstentionnistes vont l’emporter, comme lors des deux dernières élections législatives.
Sonia Baker
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