Enième provocation marocaine : que cache la convocation de l’ambassadeur d’Algérie ?
Quelques heures seulement après avoir accusé l’Algérie d’expulser une cinquantaine de réfugiés syriens vers le royaume, à travers un communiqué du ministère de l’Intérieur marocain, Rabat a voulu donner à cette affaire une dimension spectaculaire en convoquant ce samedi l’ambassadeur d’Algérie par le ministère des Affaires étrangères, pour protester officiellement contre un acte qui n’est certifié ni vérifié par aucune partie neutre. Alors qu’aucune réaction officielle n’est encore enregistrée de la part du gouvernement algérien sur cette énième mise en scène marocaine, au moment où cet article est mis en ligne.
S’il est clair que cette décision de convoquer le représentant de l’Algérie dans ce pays s’inscrit en droite ligne avec la politique de provocation habituelle chez les Marocains, elle n’en est pas moins révélatrice de l’ampleur du désarroi qui s’est emparé du palais et des rouages de la diplomatie marocaine après les derniers déboires essuyés par le roi Mohammed VI successivement à Washington et à La Havane. Sans compter les déconvenues africaines, dont la dernière en date est l’insurmontable obstacle rencontré par Rabat pour adhérer à la Cédéao, organisation que les Marocains ambitionnaient de phagocyter.
Il va sans dire que par cette attaque, le nouveau gouvernement marocain prouve sa totale allégeance au Makhzen et que, dans sa politique étrangère, il n’entend pas se distinguer des précédents exécutifs.
Il est aussi utile de signaler que cet accès de fièvre chez le voisin de l’Ouest est le deuxième en une semaine, après la déclaration d’un dirigeant de la police locale qui accusait l’Algérie, mais sans fournir le moindre argument, de «non-coopération» avec le royaume dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
A noter également que c’est la deuxième fois que les autorités marocaines accusent l’Algérie d’expulser des réfugiés syriens «dans une situation très vulnérable» vers le royaume, où l’on constate le même lexique utilisé dans le communiqué du ministère de l’Intérieur marocain que celui usité dans la dépêche publiée par l’agence de presse officielle MAP en date du 27 janvier 2014 traitant du même sujet, laquelle évoquait des réfugiés composés d’hommes, de femmes et d’enfants «en situation de détresse».
R. Mahmoudi
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